Atlas de la Grèce

Atlas de la Grèce

Sommaire

Avant-propos

Préface

  1. Cadre naturel
  2. Territoire
  3. Population
  4. Agriculture, espace rural, pêche
  5. Les villes
  6. Les industries, les équipements et les services

Index


Atlas de la Grèce. CNRS, GDR Libergéo-La Documentation française, 2003, 86 planches, 190 pages, 281 cartes, 59 graphiques, 29 tableaux

Collection «Dynamiques du territoire» n° 21
ISBN: 2-11-005377-1
ISSN 0999-0089
DF 5 6968-2

Prix: 35,00 €

Diffusion:

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29, quai Voltaire
F-75344 Paris cedex 07

tél.: +33 1 40 15 70 00
fax: +33 1 40 15 72 30

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Densités de population

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Avec 10 964 020 habitants recensés et une de densité de 83 hab./km2 en 2001, la Grèce arrive au onzième rang de l’Union européenne. Les 132 000 km2 de son territoire national (4,1% de la superficie de l’Union) regroupent à peine 2,8% de la population européenne (données Eurostat de 1996).

En revanche, la densité grecque ne diffère guère de celle des autres États balkaniques, entre l’Albanie (108 hab./km2) et la Bosnie-Herzégovine (72 hab./km2).

En dépit d’un accroissement démographique qui a porté la densité moyenne de la population de 63 à 83 hab./km2 entre 1960 et 2001, les contrastes de densité ont continué à s’accentuer au cours des quarante dernières années, en raison de l’exode rural.

La région urbaine athénienne concentre aujourd’hui 34,3% des Grecs et 45,9% de la population urbaine. Les transferts migratoires se sont ainsi très largement orientés vers la capitale avant d’intéresser les métropoles régionales, notamment Salonique.

À ces mouvements centripètes s’ajoute, depuis la fin des années 1980, un mouvement de desserrement des villescentres vers leur périphérie. Le départ de nombreux résidents vers les banlieues plus confortables a fait perdre 150 000 habitants à la municipalité d’Athènes de 1981 à 2001.

Le développement rapide des espaces périurbains ne remédie pas à l’abandon des campagnes éloignées des villes. En trente ans, les petites communes rurales abandonnées ou réduites à quelques résidents opiniâtres se sont multipliées: 119 localités n’excédaient pas 100 habitants en 1961, contre 366 en 1991. Inversement, le nombre de municipalités de plus de 10 000 habitants a progressé de 103 à 142, en relation avec le mouvement de périurbanisation et de croissance des petites villes. Avec des densités comprises entre 15 000 et 25 000 hab./km2, les dèmes centraux des agglomérations d’Athènes et de Salonique figurent parmi les plus densément peuplés.

Ce déséquilibre statistique se traduit au niveau cartographique par une polarisation renforcée autour des deux centres névralgiques du pays: la grande région athénienne comprise entre le cap Sounion, Chalkida et Corinthe, la plaine centrale macédonienne axée sur Salonique, et qui s’étend des rivages de la Chalcidique aux piémonts du Vermion.

Régis Darques


L’agriculture à distance

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Est représenté, sur cette carte, pour toutes les communes et tous les dèmes, le rapport entre le nombre des sièges d’exploitations agricoles et le nombre de résidences de chefs d’exploitation.

Deux cas très généraux apparaissent dès lors. D’une part, les communes et dèmes où ces deux effectifs sont proches, ce qui implique que les chefs d’exploitation résident sur leur exploitation. D’autre part, les communes et dèmes où ces deux effectifs sont très éloignés, ce qui implique alors que nombre de chefs d’exploitation ne résident pas sur place, mais dans un centre plus ou moins éloigné, et que le travail sur l’exploitation dépend, certes, d’une main-d’oeuvre salariée locale, mais aussi des déplacements du chef d’exploitation et de l’aide de voisins et parents.

Une première observation s’impose: les villes sont partout en Grèce des lieux de résidence des chefs d’exploitation, aussi bien les petites villes et les localités classées par la Statistique dans la catégorie semi-urbaine (de 2 000 à 10000habitants) que les grandes villes et la capitale. Cette fonction de résidence des agriculteurs est, pour une part, une conséquence de l’exode rural. Nombre d’urbains ont conservé leurs biens fonciers ruraux et sont encore enregistrés comme agriculteurs. Dans le cas des villes qui sont simplement des résidences de propriétaires qui ont participé à l’exode rural, les propriétés sont parfois proches de la ville, mais parfois fort loin: cela se produit à Athènes, où se sont rassemblées des populations en provenance de toute la Grèce.

Mais cette résidence urbaine des chefs d’exploitation correspond aussi pour une part à un phénomène nouveau, l’installation d’agriculteurs en ville. Un certain nombre de chefs d’exploitation ont, dans des régions agricoles prospères, acheté un appartement à la ville voisine, pour bénéficier des aménités de la vie urbaine, parce que leur femme travaille en ville ou pour faciliter la scolarité de leurs enfants. Les villes abritent en effet les cours privés dits frondistirio qui doublent par un système de répétition les leçons du collège et du lycée. Dans ce dernier cas, les chefs d’exploitation concernés se rendent chaque jour en voiture dans leur exploitation et cette dissociation du lieu de travail et du lieu de résidence les rapproche des actifs du secteur secondaire ou tertiaire. Ce mode d’organisation de l’agriculture n’est pas assimilable à l’absentéisme des grands propriétaires, bien connu dans d’autres secteurs du bassin méditerranéen. Il existe très peu de grandes propriétés en Grèce, celles-ci ayant été éliminées par la réforme agraire de Venizélos (1925). Cette forme d’agriculture à distance n’est cependant pas répandue dans tout le pays. Elle n’est en effet possible que lorsque la spécialité agricole permet ce mode d’habiter.

La carte présente donc des situations contrastées. Dans la plus grande partie de la Grèce septentrionale, en Épire et dans les montagnes du Pinde, comme dans celle de la Grèce centrale et du Péloponnèse, les localités rurales abritent un nombre d’exploitations agricoles correspondant au nombre de chefs d’exploitation y résidant. Situation que l’on peut expliquer par la plus grande taille des villages, mieux équipés et plus attractifs, mais aussi par l’importance de l’élevage qui réclame des soins constants.

En revanche, dans le Péloponnèse méridional, en Crète, dans plusieurs autres îles comme Mytilène, Chios, Samos, Rhodes, Corfou, l’agriculture à distance triomphe: beaucoup de villages ont perdu leurs agriculteurs au profit des villes voisines. Il s’agit de zones où l’olivier est la première ressource. Or, les possesseurs d’oliviers vendent rarement leurs arbres. Ils préfèrent les garder et les exploiter de manière plus ou moins intensive, à partir de leur résidence urbaine. Par ailleurs, la Crète et le Péloponnèse méridional sont les zones où les communes rurales sont de très petite taille, dépourvues d’équipements et très peu attractives, et donc durement frappées par l’exode rural.

On retrouve une situation analogue en Macédoine occidentale, en Thessalie centrale, dans la plaine d’Arta en Épire, dans celle d’Agrinion en Étolie-Acarnanie, dans le Péloponnèse septentrional. Ici, les cultures irriguées dominent. Ce sont l’oranger dans le Péloponnèse et à Arta, le coton en Thessalie, et parfois le blé en culture pluviale. Depuis plusieurs décennies ces zones prospères pratiquent l’agriculture à distance, et la résidence urbaine des agriculteurs.

Dimitrios Goussios


L’expansion spatiale d’Athènes

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L’Attique, où se trouve Athènes, est habitée sans discontinuité depuis l’époque néolithique. Cependant les traces de cette continuité sont peu apparentes. La ville a connu une stagnation depuis les débuts de l’Empire byzantin jusqu’à la fin de l’époque ottomane, après sa prospérité durant l’Antiquité. En 1834, un an après être devenue la capitale du nouvel État hellénique, Athènes n’était qu’une modeste bourgade de 4 000 habitants, qui couvrait un espace beaucoup moins étendu que celui qu’occupaient les vestiges, pour une grande part effacés, de la ville antique. À cette stagnation succéda l’accroissement exceptionnellement rapide de la ville durant les deux derniers siècles. Les éléments du passé antique coexistent avec ceux de la période récente (XIXe et XXe siècles), mais les traces des époques intermédiaires sont rares.

Le développement contemporain de la ville est caractérisé par la modification rapide du tissu ancien et par de nouvelles extensions. Les leviers de la croissance furent l’arrivée des réfugiés d’Asie Mineure pendant l’entre-deux guerres, la concentration géographique du développement économique (surtout industriel) dans l’après-guerre et les migrations qui amenèrent dans la capitale des Grecs des provinces et des Grecs de la diaspora.

Jusqu’au début du XIXe siècle, la ville garde la même morphologie spatiale tant pour ce qui intéresse son noyau central que pour les liaisons avec le port du Pirée et les noyaux urbains secondaires. L’établissement de la capitale entraîna la création d’un plan d’extension.

De 1875 à 1917 les extensions spatiales suivent principalement les industries qui s’installent le long du Kifissios entre Athènes et Le Pirée.

De 1917 à 1931, l’arrivée massive des réfugiés d’Asie Mineure s’accompagne de constructions hâtives et provisoires à la périphérie de l’espace urbanisé.

De 1932 à 1944, sont poursuivies ces extensions, très ralenties après 1941.

De 1944 à 1962, l’exode rural et une première phase d’urbanisation intense liée au développement industriel, entraînent l’abondance des constructions hors des zones planifiées et à la périphérie du tissu urbain.

De 1962 à 1972, la poursuite de l’exode rural et de la construction hors plan, surtout au nord-ouest, amène une activité de construction intense dans le centre et dans la périphérie (résidences secondaires).

De 1972 à 1987, l’extension continue hors du bassin topographique à une époque de diminution de l’attraction d’Athènes et de redistribution du peuplement à l’intérieur de l’agglomération. Les résidences secondaires se multiplient à l’extérieur de l’agglomération.

De 1987 à 1995, se poursuivent des extensions hors du bassin topographique (Mésogée à l’est, où est installé le nouvel aéroport, Mégaride à l’ouest, route littorale vers Lavrio au sud). Toute la croissance de la population est reportée loin à l’extérieur.

Durant toute la période considérée, les difficultés de logement furent résolues par l’initiative individuelle, sans intervention notable de la puissance publique.

Les agrandissements successifs n’ont pas été planifiés, mais résultent de stratégies individuelles, légalisées après coup par la puissance publique. Ils résultent aussi de la recherche de terrains vacants vastes, propres aux établissements industriels et aux entrepôts de grande dimension. Le tissu urbain s’étend dans le bassin géographique initial de la ville jusqu’aux montagnes du pourtour et franchit le cadre montagneux par une extension graduelle en dehors du bassin et par la conversion partielle de zones de résidence secondaire en quartiers de résidence permanente.

Au lendemain de la guerre, la construction dans la banlieue avait été le fait des migrants des classes populaires d’origine paysanne, alors que les extensions les plus récentes relèvent davantage de l’installation en banlieue des catégories socioprofessionnelles moyennes et supérieures. Dans cette dernière période, la croissance démographique de la ville est presque interrompue et la population devient de plus en plus sensible aux inconvénients de la pollution du centre, liée elle même à la généralisation de l’automobile et aux difficultés de communication à l’intérieur de l’agglomération. Toutefois, après 1995, l’expansion spatiale d’Athènes vers sa périphérie se poursuit, surtout à l’est, où les installations olympiques et le nouvel aéroport de Spata sont accompagnés de lotissements de petites maisons qui empiètent sur les olivettes, les jardins, les vignobles. En outre, la construction d’une rocade autoroutière, qui contourne l’agglomération par le nord, et d’une desserte par voie ferrée participe à cette expansion.

Kalistheni Avdelidi

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dernière mise à jour: 25 septembre 2004