- Contexte, forme et conséquence de la mondialisation

* Nous constatons un paradoxe entre la globalisation des échanges, la standardisation des modes de vie et un retour aux particularismes locaux et à la culture identitaire. Par conséquent l'intérêt des débats est de déterminer la façon dont s'articulent les réflexes locaux avec les tendances et dictats mondiaux.

Il semblerait que les réflexes de régionalisation et de localisme se soient déclenchés en réponse au modèle anglo-saxon qui domine et standardise les sociétés à travers le monde.

* La mondialisation impulse en fait un double mouvement socio-économique dont l'incidence géographique est tridimensionnelle. Le premier mouvement 'horizontal' concerne la globalisation des échanges dont elle est la motrice directe et le second, concerne le régionalisme, qu'elle provoque. Ces deux mouvements, en apparence contradictoires, manifestent les intéractions local-global.

* La mondialisation se traduit plus simplement par la mise en place de modes de vie et d'un marché économique qui va au-delà des frontières étatiques. La portée des échanges est largement fonction des coûts de transport et notamment de la distance-temps. Enfin, à l'ère de la communication instantanée, les intéractions pourraient s'affranchir de la distance, ce n'est pas toujours le cas, ou du moins les stratégies locales ne semblent pas s'effacer, bien au contraire.

- La mondialisation intervient dans plusieurs sphères:

- culturelle: il est indéniable que les modes de vie (société de consommation) et les rapports sociaux (perte de prégnance des relations de proximité) tendent à se standardiser

- économique: Il s'agit d'une des sphères les plus concernée. Les frontières disparaissant, les échanges transnationaux augmentent. On assiste à une déterritorialisation du capital, découplé des états-nations. Des espaces économiques se décomposent et se recomposent à la recherche d'une taille critique rendue nécessaire par une concurrence exacerbée. Face à la mise en concurrence des économies locales, les places se spécialisent, selon leurs avantages comparatifs. Au total, on assiste à la formation d'une poignée de marchés communs, qui semble êtres considérés de taille optimale face aux marchés mondiaux, et finallement on s'aperçoit que les échanges s'accroissent surtout dans ces nouvelles aires et moins entre les aires.

- politique: l'économique prenant le pas sur le politique, des réflexes de gouvernance locale émergent, sorte de contrepouvoir émergeant du «bas». L'État-Nation n'est plus le référent politique le plus pertinent. C'est donc à l'intérieur des pays que les réponses s'organisent avec notamment la régionalisation, de plus en plus marquée et les processus de dévolution et de décentralisation qui concernent de nombreux pays et qui tendent vers une démocratie participative.

-territorial (trois dimensions):

* Phénomène de métropolisation avec formation de villes globales (Sassen, Castells). Il s'agit d'un double mouvement de concentration urbaine des activités et des personnes et de réoarganisation en région urbaine plus ou moins vaste. Dans ces métropoles, l'insertion dans les réseaux économiques et sociaux mondiaux se traduit par des extensions urbaines locales et par des recompositions, des ségrégations et des spécialisations intra-métropolitaines.

*L'émergence du developpement local. Les autorités locales prennent en charge leur destin territorial en s'associant pour trouver une taille optimale et des projets communs.

*La contraction de l'espace-temps modifie la perception et la pratique des distances.

- De l'homogénéisation entraînée par la mondialisation

* Homogénéisation des modes de vie et de consommation

* Homogénéisation culturelle, standardisation sur le modèle anlgosaxon et surtout américain

* L'économie et le capitalisme prennent une place majeure dans la régulation des sociétés

* Emergence d'une pensée commune sur le développement des sociétés

- De la différenciation entraînée par la mondialisation

Ces différenciations sont le fruit de la stratégie des territoires exposés à la mondialisation.
Dans une ère de concurrence exacerbée, avec l'abolition des frontières, la recherche de compétitivité est primordiale. Elle se fait par les prix mais pas seulement, elle se fait aussi par la qualité, la spécificité des produits. Par conséquent aux plus grandes échelles, les avantages comparatifs des économies locales et des productions, que ce soit leur efficiacité (prix), leurs prédispositions (climat…) ou leur savoir faire, deviennent centraux dans la mise en place de stratégies.