Groupe R.A.S. du 6 juin 2002 - Contribution par

Mondialisation: vers l’homogénéisation ou la différenciation des territoires?

L’écrémeuse ou le trou noir?

Nous avons dans la tête la mondialisation comme un phénomène englobant qui aurait pour résultat diffusion et répartition des richesses mondiales. Il suffit d’examiner les faits afin de constater:

On peut émettre les hypothèses qu’actuellement:

Quelles conséquences pour les systèmes géographiques locaux? La dimension financière et monétaire représente certes une des variables majeures des systèmes géographiques locaux. Mais, d’une part, elle n’est pas la seule; d’autre part, il est possible de concevoir des signes d’échange locaux qui échappent aux conséquences des deux hypothèses émises.

Une dialogie mondial/local?

Comme géographes, nous pouvons concevoir la relation mondial/local comme une dialogie dont nous avons à analyser les conditions, voire à les construire. Nous nous trouvons alors dans la même démarche entre idéel et matériel qui a fait l’objet des débats du GEOPOINT 2002. Il me paraît inimaginable qu’un système mondial puisse survivre durablement sans une relation a minima équitable avec chaque système local, sur chaque dimension des systèmes locaux et à tous les niveaux d’échelle. L’avenir de la mondialisation réside, fort probablement, dans la capacité des systèmes locaux à trouver une organisation pertinente qui leur permette, à la fois, de maintenir leur singularité et d’avoir des relations équilibrées avec les systèmes de même échelle et d’autres niveaux d’échelle..

La loi de la variété nécessaire

La singularité de chaque système géographique, que ce soit la singularité de chaque territoire ou la singularité de chaque société qui l’habite, fait partie des données de base de la géographie. Elle me paraît irréductible (avec les réserves d’usage). Sur quoi le mouvement de mondialisation peut-il «homogénéiser» les territoires? En imposant des règles de fonctionnement? Identiques pour les Inuits de la banquise et un village crétois? En imposant une pseudo culture? De telles tentations naissent naturellement avec la détention du pouvoir financier. Ont-elles quelques chances de troubler la tendance vers la complexification et la diversification? Lorsque les acteurs en ont conscience? Nous constatons sur le terrain, dans ces ordres d’idée, la disparition d’espèces (animales ou végétales), la disparition d’écosystèmes, la disparition de cultures et de peuples minoritaires, etc.. Il semble que la seule voie possible vers l’homogénéisation soit la destruction. Est-ce durablement tenable?


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