Groupe R.A.S. du 6 juin 2002 - Contribution par
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Mondialisation: vers l’homogénéisation ou la différenciation des territoires ? |
In Géographie et cultures n° 20, 1996
Ce numéro fait suite à un colloque (1995) sur «Territoire, lien ou frontière: identités, conflits ethniques, enjeux et recomposition territoriales» (Paris Sorbonne). Il présente des textes relatifs à l’aspect théorique de la question du territoire.
J. Bonnemaison & L. Cambrézy: Le lien territorial entre frontières et identités, p 7 à 18
«Dans la représentation de la nation moderne, le territoire est souvent perçu comme un premier pas vers une organisation supérieure, tendant à la mise en forme harmonieuse de l’universel, ou si l’on préfère, comme la première étape d’un processus d’internationalisation visant à élargir les mailles du système-monde. Cette vision de la nation fut notamment celle de la Révolution française, mais comme l’histoire tragique des XIX et XX l’a montré, cet espoir a été souvent été déçu.»
-> dérive nationaliste possible.
Le territoire comme espace culturel: «Face au danger de nivellement mondial des cultures et de l’appauvrissement culturel qui en résulterait, le territoire est considéré comme le lieu-fondateur des identités locales et le ressort secret de leur survie.»
-> dérive possible aussi, ethnicisme,
Mais: «… un monde qui oublierait trop vite le respect des peuples pour leur territoire provoquerait encore plus sûrement l’éclatement… des conflits nationaux ou internationaux qu’il cherchait précisément à éviter.»
«Mais la mondialisation est porteuse de paradoxes, elle exprime peut-être moins “la fin des territoires” qu’une crise annonçant la naissance de nouveaux territoires.»
«L’universalité nouvelle des flux et des échanges, m’émergence du marché planétaire ou des réseaux ne feront pas disparaître des liens historiques et culturels antérieurs.»
«On peut annoncer l’avènement d’un village “planétaire”, c’est-à-dire d’un ordre mondial supérieur et considérer comme dépassée la fonction de territoire, dont l’idée même serait porteuse de repli identitaire pouvant provoquer des conflits et des exclusions.»
Espace culturel d’appartenance, empreint de sens…
«… le territoire est une donnée incontournable de l’expérience humaine, conviviale plus que conflictuelle, inscrite dans le temps et dans l’espace et dont nul ne peut s’affranchir.»
«… il représente l’enjeu ultime pour la diversité culturelle du monde, la souplesse et la diversité des institutions politiques, la vie des identités locales et l’autonomie des lieux et des groupes…»
Idée d’un possible ordre mondial «qui, sous prétexte de mieux organiser et faciliter la circulation des flux et des réseaux, mettrait fin aux territoires des peuples et des nations.»
Toute la question est de savoir ce que l’on entend par territoire, qui relève ici de la grande à très grande échelle. Ce serait le point d’ancrage face à une homogénéisation, donc une facteur de différentiation…?
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