Si les sites web dédiés aux outre-mers sont nombreux, beaucoup proposent des pages touristiques sans grand intérêt, des photographies de médiocre qualité, des encarts publicitaires et des informations pratiques qu'il est plus commode de chercher dans un guide de voyage. Toutefois, certains sites, construits par des collectivités locales ou des particuliers, méritent l'attention des géographes.
Avant de s'envoler vers les îles, faisons un détour par l'un des sites incontournables, en métropole bien sûr, celui du secrétariat d'État à l'Outre-mer. Que l'on souhaite partir pour quelques jours ou s'installer, on y trouvera des informations pratiques destinées au touriste, au fonctionnaire affecté outre-mer ou à l'entrepreneur souhaitant y investir (fiscalité, plan PME-PMI, etc.) ainsi qu'une présentation de chaque espace ultramarin. Il suffit de cliquer sur une grossière carte du monde sur laquelle chaque outre-mer clignote et l'on accède à une fiche illustrée fort bien réalisée dont les données statistiques (population, secteurs d'activité, commerce extérieur, comptes économiques) sont récentes. Un peu d'histoire (abolition de l'esclavage), un peu d'actualités (le site offre une très intéressante mise à jour quotidienne de la revue de presse des outre-mers; en outre, des dossiers thématiques portant sur des questions économiques, sociales et politiques sont présentés) et l'on dispose des informations de base pour séjourner dans ces espaces français exotiques.
Puis, vient la préparation au voyage. Crainte d'un séjour troublé par des mouvements sociaux ou par un cyclone? Il suffit de consulter la presse locale, d'écouter en temps réel les informations sur RFO, ou de consulter la rubrique météo sur le Journal de l'île de la Réunion (JIR).
Les Nouvelles calédonniennes |
Comment choisir notre destination? On peut consulter les moteurs de recherche, vastes fourre-tout, heureusement classés par rubriques; on devine qu'il faudra être patient pour naviguer intelligemment et sereinement entre les sites disparus et ceux en construction.
Antilles et Guyane |
Réunion |
Nouvelle-Calédonie |
Une matinée culturelle? Allons sur le site des Antilles, qui permet de lire de très bonnes pages d'histoire sur la Guadeloupe et la Martinique. Cette découverte historique des deux îles est divisée en une dizaine de chapitres et illustrée de nombreuses photographies.Le site du JIR offre des dossiers très bien réalisés. Deux sites de musées réunionnais: la Maison du volcan qui propose une visite guidée du piton de la Fournaise; Stella Matutina présente, entre autres, les agricultures réunionnaises et l'industrie sucrière. Parmi les universités ultramarines, celle de la Réunion permet d'accéder à la bibliothèque universitaire et de faire des recherches en ligne. Terminons par la Nouvelle-Calédonie et le site consacré au centre culturel Jean-Marie Tjibaou, remarquable par son architecture.
Université des Antilles et de la Guyane |
Une après-midi pluvieuse? Pourquoi ne pas visiter les sites institutionnels, souvent très bien faits? Le Conseil régional de la Guadeloupe propose 6 entrées, dont une présentation de l'économie guadeloupéenne, qui rassemble des fiches relatives aux secteurs d'activité (industrie, agriculture, pêche, tourisme, services, etc.) et aux pôles d'activité (zone industrielle, ports, aéroports, etc.). La Chambre de commerce et d'industrie de Guyane présente l'économie guyanaise en chiffres (données statistiques très complètes, de 1996 à 1999, sur la population, les comptes économiques, les entreprises, le commerce extérieur et les transports), les filières d'activité (9 rubriques) et l'environnement économique. La Chambre de commerce et d'industrie de la Martinique permet, entre autres, de consulter en ligne le fichier des entreprises et de faire des requêtes à l'échelle communale sur les 13 secteurs d'activité.
Chambre de commerce et d'industrie de la Nouvelle-Calédonie |
Conseil général de la Guadeloupe |
Conseil général de la Martinique |
Indécis quant au choix d'un hébergement ou d'un restaurant pour dîner? Consultons l'annuaire dit interactif du tourisme et des transports dans l'archipel de la Guadeloupe et la Caraïbe. Un site généraliste orienté vers les activités touristiques peut se révéler intéressant et bien conçu. Celui-ci propose non seulement des informations relatives aux activités touristiques mais encore une photothèque, une cartothèque sommaire, des données sur le patrimoine, etc. Le site du comité du tourisme de Mayotte est esthétiquement très réussi et la carte présentée est, pour une fois, correctement réalisée quoique incomplète. Pour l'intérêt scientifique, le site de Saint-Pierre-et-Miquelon est incontournable. Bien construit, c'est une véritable encyclopédie de plus de 2000 pages qui permettrait à un étudiant sans scrupule de réaliser un mémoire sans aller sur le terrain; le jury s'y laisserait-il prendre? L'explorer et le décrire prendrait des heures et des pages; on y trouve notamment une rubrique Géographie qui rassemble une collection de cartes historiques de l'archipel, des dizaines d'images satellite Landsat d'août 1998, des cartes provenant du Xerox Palo Alto Research Center, la géologie de l'archipel, etc. Enfin, le site de Wallis-et-Futuna est très attachant par sa beauté, sa sobriété et son intérêt: rappel historique bien réalisé, cartes, bibliographie très complète sur le territoire, superbes photographies d'intérêt esthétique, social et géographique. Enfin, pour terminer de rêver, des récits en futunien et en wallisien sont proposés, ainsi qu'une introduction à l'apprentissage de ces langages accompagnée de la police de caractères spécifiques à Wallis, qui peut être téléchargée.
Images du site de Wallis-et-Futuna |
Les sites des institutions et des centres de recherche des DOM, de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie supportent la comparaison avec ceux de la métropole. Originaux, intéressants, bien construits, ils sont la preuve qu'il faut souvent persévérer sur Internet.
INRA Guyane |
IRD Guyane |
CIRAD Nouvelle-Calédonie |
Que conclure de ce voyagevirtuel? Les outre-mers attirent et fascinent. De la médiocrité d'un nombre trop important de sites, quelques-uns émergent; il vaut alors la peine de perdre quelques heures de recherches infructueuses pour les découvrir, les consulter et en tirer profit. Nous sommes prêts à repartir pour de nouveaux voyages virtuels
Marie S. Bock, Henry R. Godard