L’Espace géographique 3/93

EG 3/93

Version sans les résumés


Réseaux et transports

Gabriel DUPUY. Géographie et économie des réseaux (6 fig.)

Les réseaux de transport et de télécommunications jouent un rôle grandissant dans l’organisation des activités humaines. La théorie économique s’efforce de rendre compte des effets d’intermédiation et d’interconnexion de ces réseaux. Elle bute néanmoins sur des obstacles que l’approche géographique peut aider à surmonter. En effet, les géographes reconnaissent eux aussi la place des réseaux dans l’organisation de l’espace. Avec leurs propres concepts et méthodes, ils peuvent donner aux économistes les moyens de décrire la réalité territoriale de ces réseaux, de mesurer les écarts entre l’offre et la demande en différents lieux, de dégager une structure agrégée à partir d’une multitude d’interactions possibles. Des voies de coopération fécondes entre chercheurs des deux disciplines paraissent aussi se dessiner.

mots clés: ÉCONOMIE, GÉOGRAPHIE, RÉSEAU, TÉLÉCOMMUNICATIONS, TRANSPORT


Michel SAVY. Logistique et territoire (7 fig.)

Si le transport de marchandises n’est plus guère un facteur direct de localisation des activités, a-t-il perdu toute influence sur le territoire? L’analyse des flux de produits révèle le fonctionnement du territoire comme un système de zones interdépendantes, auquel le transport est nécessaire. La répartition des infrastructures, des emplois et des compétences en transport de fret contribue en retour à la différenciation spatiale. Le développement de la logistique renforce le rôle de la circulation des produits dans l’organisation de la production, accentue l’importance des nœuds dans la mise en œuvre des réseaux et alimente la polarisation spatiale des activités.

mots clés: LOCALISATION, LOGISTIQUE, POLARISATION, RÉSEAU, TERRITOIRE, TRANSPORT DE MARCHANDISES


Roger BRUNET. L'enjeu du transport (5 fig.)

L’évolution des techniques et des besoins de transport annonce une crise de dimension européenne. Les coûts doivent être réajustés et de grands travaux réalisés. Cela suppose des changements d’attitude: une vision européenne des réseaux; le sens de l’articulation et de l’intégration de réseaux de portées différentes; une politique des grands faisceaux, des plates-formes de fret et des points nodaux; finalement, une appréhension systémique du transport, intégrant pleinement les dimensions de l’aménagement du territoire, donc de l’environnement et des échelles d’intervention.

mots clés: EUROPE, FRANCE, PROSPECTIVE, RÉSEAU, TRANSPORT


Jean-Marc OFFNER. Les «effets structurants» du transport: mythe politique, mystification scientifique

Depuis la révolution industrielle du XIXe siècle, la rhétorique de l’«impact», de l’«effet induit» des transports sur l’urbanisation et l’aménagement n’a pas cessé d’accompagner le développement des infrastructures de communication. L’administration de la preuve n’a pourtant pas été effectuée. Rechercher l’influence de la mise en service d’un équipement sur l’économie d’un territoire pose de redoutables problèmes méthodologiques. Les travaux empiriques rigoureux ne concluent, au mieux, qu’à une amplification et une accélération de tendances préexistantes. Si le mythe des effets structurants perdure, c’est en fait par l’usage politique qui en est fait dans les processus de décision et les procédures d’évaluation ex ante des grands projets.

mots clés: AIDE À LA DÉCISION, DÉVELOPPEMENT URBAIN, MÉTHODOLOGIE, TRANSPORT


Jean-Jacques BAVOUX. La route et les régions: une France inégale (8 fig.)

L’article se propose de comparer les circulations routières à l’échelle régionale, non dans leurs volumes, mais dans leurs structurations spatiales. Grâce au calcul de divers indices (polarisation, connexité, ouverture, etc.) éliminant le plus possible les effets de la disparité des tailles et des configurations régionales, une typologie a été établie. Elle montre combien les poids respectifs des facteurs endogènes ou exogènes sont variables et fournit ainsi une clé pour mieux comprendre la diversité économique régionale.

mots clés: CARREFOURS, CIRCULATION ROUTIÈRE, FRANCE, POLARISATION, RÉGION, RÉSEAUX


Mounir MAMOGHLI. Distance et motifs de déplacement en Île-de-France (1 tabl., 1 fig.)

On peut déceler à l’aide des matrices de contiguïté, d’après l’enquête globale de transport de 1983, quatre grandes «familles» de déplacements urbains aux heures creuses en Ile-de-France: 1. pour l’enseignement primaire, les accompagnements, les repas et les affaires personnelles, la fréquence augmente avec la proximité; 2. pour les déplacements de travail, les visites et l’enseignement secondaire et supérieur, la progression peut s’inverser; 3. pour le sport et la promenade, la fréquence diminue vite autour du lieu de résidence, mais augmente à nouveau pour les distances élevées; 4. pour les spectacles, la fréquence augmente avec la distance.

mots clés: ÎLE-DE-FRANCE, MODÉLISATION, TRANSPORT, CONTIGUÏTÉ


Débat

COLLECTIF. Géographie Universelle et géographie dite régionale


Géo-humeur

Antoine BAILLY. Le risque épidémiologique: un facteur oublié de la prospective urbaine (2 tabl.).

Brèves de terrain (Roger Brunet)


Lectures


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dernière mise à jour: 13 février 1996