Le Diamant, un monde en révolution

DICTIONNAIRE DES LIEUX
(Extrait)

* les astérisques signalent des renvois à d'autres entrées.

Aardvark, v. Theunissen

Abaeté, rivière du Minas Gerais au Brésil, affluent de rive gauche du rio São Francisco, confluant un peu en aval de Três Marias; sa vallée inférieure, jusqu'au confluent, a déjà fourni des diamants en exploitation artisanale; une concession est en cours de prospection systématique sur 30 km de long, par une association entre l'Australien AKD (60%) et le Canadien Black Swan Resources (40%).

Abminga, v. Australie du Sud

Accra, v. Ghana

Açores, v. Portugal

Adansi, v. Ghana

Adrar, v. Algérie

Afghanistan, pays producteur de pierres précieuses, dont les lapis-lazulis furent célèbres très tôt puisqu'on en trouve dans les palais de l'Égypte antique, et où des mines de rubis et de spinelles ont été exploitées au moins depuis le 10e s. Les gisements actuels sont surtout à l'E et au NE de Kaboul, dans les montagnes de l'Hindou-Kouch: rubis et saphirs à *Djegdalek entre Kaboul et Djelalabad; tourmalines de toutes couleurs, aigues-marines, kunzites et morganites dans plusieurs vallées du *Nouristan; émeraudes dans la vallée du *Panchir. La plupart ont été découverts par les géologues russes dans les années 1970. Au Badakchan, les anciens sites de lapis-lazuli restent mystérieux sauf à Sar-e Sang, dans la haute vallée de la Koktcha, où l'on exploite la variété dite afghanite. Les gisements sont censés relever de l'État, mais la plupart sont en fait sous l'autorité effective des tribus et les pierres sont extraites par de nombreux artisans; elles sont exportées en contrebande vers Peshawar et Bajaur au Pakistan.

Afridi Lake, v. Aylmer

Afrique du Sud, premier producteur mondial de diamants pendant un siècle, et fondateur du système encore dominant aujourd'hui; l'Afrique du Sud a perdu sa prééminence, mais non sa complexité, ni son record absolu de production cumulée. On y a extrait plus de 600 Mct depuis le début des opérations. La première découverte de diamant alluvial date de 1866, la première cheminée de kimberlite fut trouvée en 1869 à Jagersfontein. La production fut de 269 000 ct en 1870, elle atteignit 3 M en 1903, plus de 25 dans les années 1920, puis a été très affectée par la crise de 1929; elle s'est située entre 8 et10 Mct/an dans les années 1990, atteignant 9 733 000 ct (8,8% du monde, 5e) pour 984 M$ (13,6%, 3e) en 1999. Les données de 2001 sont de 11,3 Mct (5e du monde) et 1 145 M$ (3e).
De Beers y conserve une position prééminente, appuyée sur la puissance minière de l'Anglo American; plus de 90% des diamants bruts extraits relèvent encore de son autorité. Mais de jeunes sociétés canadiennes et australiennes ont cherché à s'infiltrer, parfois avec succès, comme Southern Era, Firestone, Rex, Trivalence, Dwyka, Majestic ou Mountain Lake; d'autres sociétés minières sud-africaines se manifestent aussi, plus ou moins stables et transparentes, comme Avmin, Lyndhurst, Petra, Thabex ou TransHex. La grande affaire actuelle est de faire place à des hommes d'affaires noirs, au nom du «black empowerment», dont le chef de file est la société Mvelaphanda; des parts de sociétés leur sont concédées, plusieurs anciennes mines sont remises dans le circuit.
On recueille à la fois des diamants dans les alluvions, fluviatiles ou marines (un dixième de la production), et surtout dans quelques-unes des 3 000 cheminées de kimberlite qui ont été détectées, mais dont beaucoup sont stériles. La géographie minière a changé: près de la moitié de la production de diamants vient aujourd'hui d'une seule cheminée de kimberlite, loin de la région centrale: celle de *Venetia dans la province du Nord. On peut distinguer trois régions de production.
Au centre se trouve la plus ancienne et la plus diversifiée, mais divisée entre trois provinces (Nord du Cap, État libre d'Orange, Nord-Ouest). Kimberley* y garde une position éminente (Buitfontein, Dutoitspan, Wesselton et *Kamfersdam à Kimberley même), appuyée par *Finsch, *Paardeberg, *Koffiefontein et *Jagersfontein au NO et au SE). Les vallées du *Vaal, de la *Riet et de l'Orange* y sont encore le lieu d'une production de diamants alluviaux. Trois satellites se dessinent dans les kimberlites des plateaux voisins, autour de *Lichtenburg au N, de *Postmasburg, Finsch et *Taung au NO, de *Theunissen à l'E. Un peu plus au SE, les abords du Lesotho ont révélé des possibilités.
Un deuxième ensemble, plus dispersé, correspond à la région minière du Nord-Est du pays; elle se partage entre la province du Mpumalanda (mines Premier à Cullinan, *Montrose et *Lena-Schuller près de Pretoria) et du Nord (Venetia, *Ellisras, *Thabazimbi, *Potgietersrus-*Marsfontein et *Palmietgat). Enfin, le *Namaqualand associe aux exploitations alluviales de la basse vallée de l'Orange celles des dépôts fluvio-marins de la côte des Squelettes et, depuis 1999, des dépôts sous-marins du littoral. Jusqu'ici, toute la moitié méridionale du pays est restée vide.
Quoique à l'écart des lieux de production, Johannesburg est le véritable centre financier et de décision, siège d'une bourse et des organisations professionnelles, de tailleries et de joailleries. L'ensemble de la branche réunit environ 14 000 personnes, dont 9 000 chez De Beers, et des centaines d'artisans grappillant dans les alluvions; cela ferait plus d'un millier d'entreprises. Les autorités, soucieuses de valoriser les diamants bruts, ont aidé à l'installation d'ateliers de taille et polissage; on a compté jusqu'à 4 000 tailleurs au début des années 1990, mais le nombre est retombé à 1 500 en raison de la concurrence des pays asiatiques à salaires plus bas; l'Afrique du Sud continue d'importer des pierres polies. Le gouvernement de l'ANC, qui avait songé à nationaliser De Beers, y a renoncé; en contrepartie, la firme s'est engagée dans une politique d'association avec des sociétés issues des milieux du pouvoir noir, comme dans Alexkor et à Marsfontein; elle s'oppose à la recherche individuelle et a fait interdire la «vente illégale»: toute découverte individuelle doit être vendue à l'État qui revend à De Beers, ce qui n'empêche pas l'existence d'un marché noir. Ni les tensions avec les pouvoirs publics et le syndicat des mineurs, qui trouvent que De Beers a une politique triplement restrictive, à l'égard du volume de l'extraction, des salaires et de la valorisation des diamants.
L'ANC aurait souhaité non seulement redonner à l'Afrique du Sud la première place dans le monde pour la valeur de l'extraction, mais y aporter de la valeur ajoutée, et faire de Johannesburg un nouvel Anvers; que tous les diamants d'Afrique du Sud soient apportés bruts à Londres pour y être dispersés par la DTC, et revenir dans le pays encore bruts ou déjà polis lui semble discutable. On est loin de l'objectif: l'Afrique du Sud, productrice d'or et de diamant, ne propose que 0,2% de la joaillerie du monde. De Beers, comme TransHex et d'autres, se sont jusqu'ici montrées réservées ou hostiles à l'intégration vers l'aval, au prétexte néolibéral de la division géographique du travail, selon lequel l'Afrique du Sud serait «destinée» à se contenter de la production de diamant brut. La nouvelle loi minière envisagée en 2002, favorable au black empowerment, a soulevé l'irritation de De Beers et Anglo American, mais l'approbation de Southern Era ou de TransHex.
Le pays, enfin, a une position très discrète dans les pierres précieuses; on ne signale que quelques gisements mineurs dans la province du Nord: émeraudes des mines Cobra et Somerset, et surtout le site diversifié de Gravelotte.

Agpat, v. Groenland

Ahmedabad, v. Gujarat

Aïkhal, gisement de diamants en Russie dans la république de Sakha, bassin de l'Alakit, 500 km au N de Mirny; découvert en 1960, il contient environ 7,5 Mct/hm, ce qui représente 750 M$. Son exploitation, commencée en 1962, a fait naître une petite ville de 14 000 hab., de même nom, ce qui signifie «glorieux». Un programme d'aménagement prévoit de passer à l'exploitation souterraine en 2006. Non loin se trouve le nouveau gisement Jubilé.

Aï-Khanoum, v. Badakchan

Ajmer, v. Inde

Akadilana, v. Madagascar

Akim-Abuakwa et Akim-Kotoku, v. Ghana

Akimiski, v. James (baie)

Akrokeri, v. Ghana

Akwatia, v. Ghana

Alabandes, v. Turquie

Alaï (monts), v. Kirghizie

Alakit, bassin diamantifère en Sakha comportant les trois gisements d'Aïkhal, Jubilé et Sytykanskaya.

Alaska, État des États-Unis dans le Grand Nord, où l'on a trouvé de l'or et d'autres minéraux; les sociétés Golconda Resources (51%) et Shear (49%) cherchent aussi des diamants au NO d'Anchorage, et ont trouvé les premiers en juillet 2002 au lac Shulin.

Alberta, province du Canada où s'active la prospection de diamants, depuis une première découverte prometteuse faite par Ashton au début de 1997 à Buffalo Head, au NE de Peace River (craton des Buffalo Hills); une véritable ruée de sociétés s'est produite et 90% de la superficie de l'Alberta ont été couverts par les permis de recherche. De nombreuses kimberlites ont déjà été trouvées; les recherches, menées surtout par les sociétés Marum, Shear, Falconbridge, Kennecott, Minvita, Montello, DRC, New Claymore ou New Blue Ribbon, sont actives dans le Centre-Nord autour de Grande Prairie (Chinchaga au SO et Mountain Lake au NE) et de Peace River dans le bassin de la Peace River; dans le Nord-Est, autour de Fort MacMurray dans le bassin de l'Athabasca (Legend et Birch Mountains) et dans les monts Pelican au N de la ville d'Athabasca. Mais d'autres trouvailles ont justifié des permis à l'ouest d'Edmonton (Hinton, bassins des rivières Berland et Pembina, affluents de l'Athabasca, vers Entwistle), au SO de la capitale (Boys from the Hill), dans le Centre-Est (Calling Lake), le SE (Chain Lakes) et dans l'extrême Sud (Black Butte). Toutefois, aucun site n'est encore en production ni même en préparation. De Beers a installé des ateliers et laboratoires d'évaluation et de mesures à Grande Prairie. Calgary a une école pour tailleurs de diamants. L'Alberta a également quelques sites de pierres précieuses mineurs en montagne, et un site d'ambre exploité à *Drumheller.

Alès, v. France

Alexander Bay, petite ville d'Afrique du Sud dans le Namaqualand à l'embouchure du fleuve Orange, à la frontière de la Namibie. Elle porte le nom de James Alexander, qui fut le patron des mines de cuivre du Richtersveld, dans l'arrière-pays, et envoyait le minerai par barges descendant l'Orange. On a découvert des diamants en 1925 dans les alluvions de l'Orange, ce qui provoqua une ruée de prospecteurs, suivie d'une rébellion en 1928; puis encore des diamants dans les alluvions marines dès 1928. La bourgade est un centre d'extraction de diamants à terre et en mer, et en particulier la base de production de l'entreprise Alexkor; on y trouve un musée minier. Les environs sont connus comme réserve Ramsar (flore et faune des fonds humides) et pour un site original de lichens du désert. Le premier pont à travers l'Orange et la frontière, entre Alexander Bay et Oranjemund, se nomme Harry-Oppenheimer.

Alexander, v. Caroline

Algérie, pays dont les ressources diamantifères sont encore mal connues; on commence à explorer au sud-ouest le craton des Reguibat, mais davantage au Mali et en Mauritanie que dans la partie algérienne (Tindouf); des traces pourraient exister du côté de Reggane, dans l'Adrar. Plusieurs sites montagnards des gisements de pierres semi-précieuses ont été détectés, mais aucun ne semble exploité commercialement.

Algonquin, v. Ontario

Alingar, v. Nouristan

Allemagne, pays dont les massifs anciens se sont trouvés riches en minerais et en pierres précieuses, surtout dans le Harz et les Erzgebirge; mais on n'en extrait plus guère. De nombreux musées ont de belles collections de minéraux. La spessartite tire son nom du massif du Spessart, à l'E de Francfort. D'anciennes ressources locales ont fait d'*Idar-Oberstein, dans le Massif schisteux rhénan, la capitale allemande des diamants et des pierres précieuses, dont les firmes sont depuis longtemps très actives au Brésil, dans les Antilles et quelque peu en Afrique (Nigeria). La Forêt Noire et ses environs restent un lieu de taille, de négoce et de bijouterie, par exemple à Pforzheim (groupe Scheifele-Chopard, firme germano-thaï Masa, fabrique de joaillerie curieusement nommée Feeling the Collection créée en 1992 par Eltan Gul et Eltan Fino, etc.), qui possède aussi un centre de formation et une Académie des techniques; ou à Denzlingen près de Fribourg-en-Brisgau (v. Dominicaine); ou encore à Stuttgart (Schoeffel, spécialiste des perles). Un laboratoire de diamants synthétiques General Electric fonctionne à Dreieichenhart. Munich a une foire mondialement réputée pour les diamants et pierres précieuses et la joaillerie.

Alluviaq, v. Torngat

Alma, v. Colorado

Almaty, v. Kazakhstan

Almeria, v. Espagne

Altaïr, v. Kikerk Lake

Alto Ligonha, v. Mozambique

Alto Paraguaí, ville du Brésil au Mato Grosso, 180 km au NNO de Cuiabá, chef-lieu de nombreuses exploitations diamantifères dans la vallée du Paraguaí et de son affluent Sant Ana; bien après l'or en 1728, le diamant a été découvert dans les années 1930; les mines s'étendent sur 80 km, de Diamantino à l'E jusqu'à Santo Alfonso à l'O, incluant les bourgades de Nortelândia, Arenápolis et Nova Marilândia. L'extraction est évaluée à 2 500 ct/mois (avec un peu d'or) et la valeur peut monter à 10 000 dollars pour une pierre de 5 carats. La firme Paramount Ventures a une concession de plus de 200 000 ha.

Amanimakoro, v. Tanzanie

Amapá, v. Brésil

Amazonie, vaste région du Brésil englobant plusieurs États; des recherches de diamants (et d'or) sont menées dans celui du Roraima près de la frontière brésilienne, vers Santa Rosa et Tepequem et dans la vallée de l'Anaua, sous-affluent du rio Negro par le rio Branco (notamment par la société Vannessa); d'autres sont entreprises dans l'Amapá, près de Macapá (par Canabrava et Paramount) et dans la vallée de la Santa Maria; d'autres encore dans la vallée du rio Trombetas, affluent de rive gauche de l'Amazone descendant également des massifs guyanais, dans l'État de Para. Côté est, la firme Canabrava a une concession de 90 000 ha dite Itamirim, dans le Maranhão, juste à l'E du confluent de l'Araguaia et du Tocantins, 100 km à l'E de Maraba.

Ambatomainty, v. Madagascar

Ambazac, v. France

Ambilobe, v. Madagascar

Ambondromifehy, v. Madagascar

Amherst, v. Nouvelle-Angleterre

Amirauté (baie de l'), v. Baffin

Amity, v. New York

Amsterdam, ancienne capitale mondiale du diamant, qui a presque entièrement disparu des marchés bien que l'on y trouve encore une bourse des diamants, et les restes d'un quartier de diamantaires dans la vieille ville autour de Rembrandt Plein; mais l'âge d'or fut au XVIIe s. Londres, craignant la puissance hollandaise, a préféré favoriser Anvers. On a encore taillé à Amsterdam le Koh-i-Nour en 1820 et le Cullinan en 1908, mais le petit monde du diamant s'est centré sur Anvers et le foyer hollandais a décliné, miné ensuite par la crise de 1929 et achevé par l'Holocauste nazi. Restent la bourse, une fondation, une demi-douzaine de maisons réputées comme Van Moppes, Drukker ou Asscher, et un peu de taille et de polissage.

Anahi, site de Bolivie en pleine forêt tropicale, dans le NE, à 30 km de la frontière du Brésil, 150 km au N de Porto Suarez. Il se signale par un gisement d'amétrine (quartz bicolore jaune et violet), dont il est le seul endroit connu au monde. L'amétrine était identifiée depuis le XVIIe s. et la tribu Ayorea en cédait sporadiquement; le gisement a fini par être détecté et des garimpeiros sont apparus dans les années 1970, provoquant une intervention de l'État et de l'armée, qui ont mis de l'ordre et finalement concédé l'exploitation à une société M&M (Minerales y Metales del Oriente) fondée en 1990 et possédée par Ramiro Riveiro, dont le siège est à Santa Cruz. La mine est souterraine, et dispose d'une piste d'aviation.

Anakie, bourgade au centre de la région des saphirs du Queensland central (Center Quensland Sapphire Gemfields); elle est à 43 km O de la petite ville d'Emerald (10 000 hab.), qui est dotée d'une université et dont le nom, toutefois, ne vient pas des joyaux mais des proches Emerald Downs, hauteurs ainsi dénommées en raison de leur intense couleur verte. Anakie («deux collines») est la capitale du saphir australien depuis 125 ans, riche de quelques maisons, d'un motel et d'une gare, d'un centre d'information et d'un festival en août. Les saphirs sont d'un bleu très foncé et se trouvent dans des alluvions issues de laves; ils voisinent avec des zircons et quelques rubis.
L'extraction a commencé en 1876, la voie ferrée arrivant en 1884 et le titre de township datant de 1887, mais l'eau courante et l'électricité n'y ont été connues qu'en 1977. Au début, l'exploitation fut active et intéressa fortement la cour des tsars; un nouveau pic fut atteint en 1906-1907; puis elle a beaucoup fluctué, et décliné de 1935 à 1960, bien que l'on ait pu récolter en 1938 un saphir de 1 165 ct, dénommé Black Star of Queensland. L'activité a été relancée avec des machines en 1970 et a chuté à nouveau en 1977 à cause de la concurrence de la Birmanie et de Madagascar, puis repris en 1999 sous l'impulsion de la firme Great Northern Mining (GTM) de Sydney. Hors de celle-ci, l'exploitation est artisanale, la plus grande entreprise ayant 15 salariés.
Trois sites gravitent autour d'Anakie: Sapphire et Rubyvale au N, Willows au SO, villages sommairement équipés; l'ensemble n'a guère que 4 000 habitants. La principale mine est maintenant celle de Subera, près de Rubyvale. Il semblerait que l'on en tire au total 10 à 12 M$ par an, mais sur le marché asiatique les meilleurs saphirs australiens sont nommés «saphirs de Thaïlande», les moins bons… «saphirs australiens». L'ensemble, équipé en parcs de prospection (fossicking) et de séjour pour caravanes, accueille surtout des touristes: il s'en trouverait 60 000 en haute saison.

Anaua, r., v. Amazonie

Andalgalá, v. Argentine

Andalousie, v. Espagne

Andamooka, petite ville d'Australie du Sud proche du grand centre minier d'Olympic Dam, mais à 113 km de la route Stuart (560 km N d'Adelaïde) près du lac Torrens; c'est une bourgade fort mal entretenue et très dépourvue (un motel, un parc à caravanes), née de la découverte d'opale en 1930; elle a connu 800 mineurs vers 1962; quelques-uns continuent l'extraction dans un paysage bouleversé par les trous et les déblais d'argile blanche, mais le gisement est presque épuisé.

Andhra Pradesh, v. Inde

Andilamena, v. Madagascar

Andrada, v. Lunda Norte

Andrai, v. Chapada Diamantina

Andranondambo, v. Madagascar

Angola, l'un des symboles de l'antimonde des diamants et des perturbations associées aux conflits intérieurs et internationaux. On connaît le potentiel diamantifère des terrains de l'Angola depuis longtemps: la première découverte remonte à 1907. La puissance coloniale portugaise avait monté une société dite Diamang pour s'en occuper, et les explorations étaient menées par De Beers. La décolonisation a changé la donne, et d'abord en raison des conflits sanglants qui ont opposé le MPLA du président, installé à Luanda, et l'Unita de Joseph Savimbi. La société d'État Endiama, créée en 1981, s'est substituée à Diamang; elle a commencé a passer des accords avec des sociétés étrangères pour l'exploration et la mise en valeur des gisements, et pour le commerce des bruts; le soutien apporté à l'Unita par les puissances occidentales a rendu Luanda très méfiante à l'égard de certains partenaires, et notamment de la De Beers, peu à peu écartée, tandis que les intérêts russes (Alrossa) et israéliens (Leviev) prenaient fermement pied.
La dénonciation des contrebandes par les firmes occidentales et les ONG du Royaume-Uni et du Canada n'en a été que plus virulente, même si l'essentiel des exactions était le fait de l'Unita, longtemps soutenue par les puissances occidentales. De Beers, déjà largement évincée mais qui n'avait pas toujours vérifié l'origine des diamants parvenant à la DTC par Anvers ou Tel Aviv, du moins jusqu'à l'embargo décrété par l'ONU en 1998, a fini par s'indigner vertueusement quand l'Angola a confié le monopole du commerce des bruts à Lev Leviev (par la société Ascorp), et décidé de boycotter les diamants d'Angola et de tout arrêter en mai 2001, à l'issue d'une âpre négociation de 14 mois. La fin de la guerre avec Savimbi, au début de 2002, devrait peu à peu rétablir des relations, mais les positions acquises par la concurrence ne pourront sans doute pas être reconquises de sitôt.
Bien que des permis de prospection existent dans presque tout le pays, la richesse en diamants se concentre dans le Nord-Est. Une série de vallées parallèles, toutes affluentes du Kasaï, coulent du sud vers le nord, du Cuango à l'O au Kasaï lui-même (Cassai en portugais) à la frontière orientale; les principales sont celles du Cuilo, de la Chicapa, du Luachimo et du Lubembe. Outre leurs sites alluviaux, on a trouvé des kimberlites dans leur bassin; le nombre de cheminées est évalué à quelque 700!
Le principal gisement, et de loin, est celui des kimberlites de Catoca (Lunda Sul), le plus méridional, mis en valeur par la SMC; il est resté à l'écart des incursions de l'Unita et qui a reçu un financement décisif russo-israélien; il fournit une bonne moitié de la production actuelle. Dans la vallée du Cuango, le deuxième centre de production est *Luzamba (ancienne Cuango), confié à la SDM, où se trouvent Ashton (donc Rio Tinto) et une firme brésilienne.
Dans la partie orientale du Lunda Norte, la plus touchée par les conflits, plusieurs gisements, la plupart alluviaux, sont très partagés. Le site complexe de *Lucapa est géré par la SML et inclut les gisements voisins de Mufuto et de Calonda; juste à côté se trouve Camafuca, où s'affairent Southern Era et la Welox de Leviev. Le long de la vallée de la Chicapa, en amont et en aval de Calonda, sont les sites de *Luo et *Yetwene, qui relèvent de DiamondWorks et ont été en grande difficulté, ainsi que celui de *Luarica dans la vallée voisine, où TransHex s'est associée à Endiama en septembre 2002. Enfin, près de la frontière congolaise, la situation est encore plus confuse dans les petites concessions entremêlées autour de N'Zagi (anc. Andrada) et Dundo (Chitotolo, *Tejok), où se trouvent AmCan et des sociétés relevant de militaires angolais récompensés, parfois sur des terres qui avaient été concédées à De Beers. D'autres périmètres sont concédés au nord-ouest (à American Mineral Fields dans la basse vallée du Cuango le long de la frontière congolaise), à l'ouest dans le bassin de la Cuanza (AmCan), au sud-est près de Mavinga (De Beers).
Ces sites et ces concessions laissent une grande place aux artisans garimpeiros, sans doute plus de 100 000, 300 000 selon certaines sources, dont beaucoup ont eu à fournir l'Unita. Celle-ci a mis la main sur certains gisements à différentes reprises, et a obtenu jusqu'aux deux tiers de la production, et même 90% de 1992 à 1994, soit un revenu évalué à 3,7 G$ de 1992 à 1998. La production totale, estimée à 1 Mct en 1988, 1,4 Mct en 1990, était de l'ordre de 700 M$/an, dont seulement 21% en régime «légal» en 1995. Elle aurait été de 3 Mct en 1998, mais certaines sources avançaient qu'on aurait alors extrait en réalité 5,1 Mct: 2,5 par des artisans sous le contrôle ou pour le compte de l'Unita, 1,2 par d'autres indépendants, 1,4 dans les gisements «officiels». Le chiffre officiel est de 3,7 Mct pour 1999, 4,3 pour 2000 (739 M$), 5,9 pour 2001 (800 M$), ce qui fait de l'Angola le 6e pays du monde en poids, mais le 4e en valeur, la production «artisanale» étant estimée à 2 Mct (400 M$). Toutefois, Catoca annonce à elle seule 7,5 Mct pour l'année, ce qui porterait le total à plus de 10 Mct. La part de l'«officiel» est montée à 3,8 Mct en 2001 (74%), pour 439 M$ (60%). Les réserves sont supposées être de 180 Mct.
Une nouvelle loi, en 2000, fixe une taille maximale aux concessions (300 000 ha) et impose un certificat d'origine des diamants brut sur papier timbré. Endiama a confié à une société Ascorp, dirigée en fait par L. Leviev, le monopole d'achat de tout le brut, ce qui a le mérite d'assurer à l'État de plus amples redevances, en principe 100 M$ au lieu de 12: «Angola becomes Leviev country» (Ch. Even-Zoar, février 2000). La récolte d'Ascorp pour 2000 a été de 2,7 Mct et 367 M$, la contrebande étant évaluée à 1,2 Mct mais dépassant la précédente en valeur (371 M$); Ascorp payant moins bien que les réseaux illicites, les sorties illégales continuent. De Beers, frustré, dépossédé d'une partie de ses concessions et qui avait un accord d'exclusivité sur les bruts de la Cuango depuis 1990, a engagé un procès… Il est vrai que sa filiale Debcap (DeBeers Centenary Angola Properties) avait eu des perspectives ambitieuses, et achevé en 2000 de construire en plein centre de Luanda une tour de 12 étages, comportant un centre de tri, en accord avec Endiama. Si les conflits armés sont officiellement terminés depuis la mort de Savimbi en février 2002, les luttes de pouvoir continuent entre les grands acteurs du monde du diamant.

Angouman, v. Badakchan

Anivorano, v. Madagascar

Antanifotsy, v. Madagascar

Antaravala, v. Sakaraha

Antero (mont), v. Colorado

Antsirabe, v. Madagascar

Anvers, la capitale mondiale du marché du diamant, et encore l'un des centres prestigieux de taille-polissage. Quelque 1 500 entreprises ont leur adresse dans 4 rues adjacentes (Hovenier, Schup, Rijf, Pelikan), où se traitent 85% des diamants bruts du monde entier, dont la quasi-totalité de ceux qui sont proposés par la DTC de Londres. Presque tous les grands diamantaires, même indiens, israéliens ou russes, ont au moins un bureau à Anvers. Cette position exceptionnelle est considérée comme durable, en dépit de l'apparition des foyers de Tel Aviv, Bombay, voire Bangkok, Hong Kong ou Shanghaï. Cela tient à l'étndue des relations d'affaires et à la qualité du système bancaire, considéré comme meilleur que celui de New York pour les diamants, et évidemment plus sûr que Tel Aviv. Anvers, où le commerce du diamant existe depuis le XVe siècle au moins, a su prendre le relais d'Amsterdam avant et après la première guerre mondiale, et retrouver sa place malgré l'émigration de nombreux diamantaires durant la seconde guerre mondiale; le milieu du diamant anversois reste largement dominé par les familles d'origine juive.
Anvers est avant tout le grand centre de répartition des diamants bruts, offrant toutes les tailles, qualités et provenances. Les changements de structure se traduisent par un élargissement du haut de la pyramide (plus de fournisseurs de haut niveau) mais avec un risque d'émancipation de firmes minières et marchandes pratiquant l'intégration verticale du brut à la joaillerie; Lev Leviev, par exemple, a fermé ses bureaux d'Anvers. Quelques observateurs notent aussi un certain vieillissement du milieu. Le total des importations et exportations de bruts et polis de cette vaste plaque tournante devrait atteindre 27 milliards de dollars en 2002. Il s'est monté à 23 G$ en 1999, les importations de brut atteignant 7,1 G$ pour 150 Mct, dont 3,2 issus de la DTC; les réexportations ont été de 6,9 G$, les importations de polis 4,2 G$ (dont 0,8 d'Inde et 0,5 d'Israël) et les exportations 5,3 G$, dont 1,8 vers les États-Unis.
Le marché «libre» du diamant est donc très actif, ce qui irrite De Beers et d'autres puissances comme les gouvernements britannique et canadien, et a fait accuser les Anversois de relations troubles avec les intermédiaires qui drainent les diamants récoltés dans les zones de guerre africaines. On évoque aussi parfois la présence à Anvers de mafias moyen-orientales, corses ou russes, ce que les milieux de l'industrie du diamant nient énergiquement. Cette activité compte dans l'économie de la Flandre et fait vivre environ 30 000 personnes, pour seulement 3 000 salariés directs. Au même lieu d'Anvers se trouvent 4 bourses des diamants, dont la plus ancienne est le Club, créé en 1886, rue Pelikan; les autres sont le Diamond Casino, apparu en 1898 et transformé en 1904, Hovenierstr.; le Vrije Diamanthandel, 1919, Pelikanstr.; l'Antwerpsche Diamantkring, 1929, pour le brut (Hovenierstr.). Anvers est aussi le siège de la Fédération internationale des bourses des diamants (WFDB) qui groupe plus de 20 bourses dans 15 villes du monde, et celui du Haut Conseil (HRD); la ville a un Musée provincial du diamant, et compte trois écoles spécialisées.

Appat, v. Groenland

Apredor, v. Aredor

Aquila, v. Territoires du Nord-Ouest

Aragarças, petite ville du Brésil (15 000 hab.) à l'E du Mato Grosso sur la r. Araguaia, à 450 km O de Brasilia, au centre d'un gisement alluvial de diamants comportant 56 concessions sur 51 000 ha, jusqu'à Barra do Garças qui a 50 000 hab. Les premiers diamants ont été commercialisés en 2001 par la société Brasilca.

Aragat, v. Arménie

Araguaia, r., v. Brésil

Arau, v. Malaisie

Ardo, v. Bellsbank

Aredor, gisement de diamants au SE de la Guinée, à Gbenko, près de Macenta (SE de Kissidougou) dans bassin Baoulé; le nom est un acronyme d'Association pour la recherche et l'exploitation du diamant et de l'or. Objet de la première découverte en Guinée (1932), nationalisé en 1960, exploité par une compagnie d'État, fermé en 1994, il a été concédé ensuite à First City Mining, filiale de Trivalence, qui en détient 85%. Il reste le plus productif du pays; il est équipé d'une piste d'aviation de 1 200 m; on exploite aussi de l'or sur le site et des problèmes de pollution sont apparus. La concession porte sur 1 012 km2, pour un stock de minerai estimé à 19 Mt, contenant en principe 1,3 Mct; les ventes se font à un prix élevé (400 à 500 $/ct ). Aredor aurait extrait 1,2 Mct de 1984 à 1994, mais le rythme a baissé (entre 20 000 et 40 000 ct/an); on y a trouvé quelques gros diamants, dont un 146 ct, vendu 2 M$ en 1999; la mine emploie 550 personnes. Un autre gisement voisin, nommé Apredor (Association professionnelle pour la recherche et l'exploitation du diamant et de l'or), qui fut à la Minière de Kérouane avant d'être nationalisé, est passé en 2001 à Arena Gold (donc au groupe italien ENI par Mining Italiana).

Arenápolis, v. Alto Paraguaí

Arendal, v. Norvège

Arezzo, v. Italie

Argentine, petit fournisseur de pierres précieuses, surtout dans la province de Catamarca: une spécialité de rhodochrosite (dite rose des Incas) à San Luis près d'Andalgalá, à l'E de Belén, qui reste la première au monde; quelques topazes et autres pierres à Papachuca, 75 km au N de Belén. On trouve également des améthystes et des agates près de Wanda dans les Misiones.

Argyle, le principal gisement de diamants d'Australie; il est situé à l'extrême NE de l'Australie occidentale, à l'E du plateau de Kimberley, près du lac Argyle. On n'y exploite pas la kimberlite, mais des alluvions et la lamproïte, dont la masse est énorme et la teneur en diamants très élevée (6 000 ct/ht, 690 Mct sur les 100 premiers mètres), mais la valeur unitaire faible (7 à 8 $/t). Argyle a fourni les plus forts tonnages du monde pour une seule mine, jusqu'à 39 Mct en 1998, mais 5% seulement sont de qualité joaillerie et le gisement n'est que le 7e du monde en valeur estimée (4,8 G$): la mine alimente surtout l'industrie, et les ateliers indiens qui taillent en nombre de très petits diamants. Les premières explorations datent de 1972, la découverte dans les alluvions de 1979 (Smoky River), celle du minerai en place de 1986 (mine AK1). De Beers avait exploré le secteur sans succès, mais Ashton avait fait confiance à une jeune équipe sans préjugés qui ne cherchait pas seulement des kimberlites: la lamproïte était inconnue en 1979.
La production a commencé en 1983 sur le gisement alluvial, en 1989 pour AK1. Après le pic de 1998, elle a baissé en 1999, restant la première du monde en poids (29,7 Mct), la 3e en valeur (426 M$). En 2000, excavatrices et trieuses ont traité 15,4 Mt de minerai (5,9 en alluvions et 9,5 en place) fournissant 30 Mct, dont 2 Mct en alluvions et 28 Mct dans la lamproïte, dix fois plus riche; aussi le site, gigantesque, s'entoure-t-il d'une énorme montagne de déblais. La mine a déjà sorti plus de 550 millions de carats. La production de 2001 est de 26 Mct, dont 1,9 tirés des alluvions, pour un total de 286 M$. Le rendement a diminué mais de nouvelles évaluations ont accru les réserves estimées et de nouveaux investissements en machines (camions de 75 t) et infrastructures on permis une relance technique en 1999; la vie de la mine sera prolongée au moins jusqu'à 2007.
Avec ses diamants légèrement teintés de jaune (diamants «champagne»), qui sont à la mode, les diamants roses sont une spécialité originale et très appréciée: Argyle en trie 3 000 à 10 000 ct/an, qui arrivent à dépasser 100 000 $/ct pour les pierres de plus de 1 ct! Le gisement appartient à Rio Tinto par la firme Ashton. Celle-ci a ouvert une première brèche dans le système De Beers: mécontente des prix obtenus et sollicitée en Asie, elle a abandonné la fourniture de brut à la CSO en 1996, vendant directement, en Inde surtout; elle a résisté à la chute des marchés asiatiques lors de la crise de 1998-99, mais a prudemment réduit sa production en conséquence. Elle a résisté aussi à une vigoureuse OPA de De Beers, qui a obligé Rio Tinto à hausser sa part de 54 à 95%. Ashton a créé avec les marchands indiens Indo Argyle Diamond Council et prospecte au Canada, en Russie, au Brésil, en Angola, en Mauritanie et au Zimbabwe. En Australie, elle exploite aussi le gisement de Merlin mais se défait de ses intérêts à Ellendale. Les recherches se poursuivent aux environs d'Argyle (vallée de la Bow, par Astro Mining du groupe Gutnick).

Aries, v. Kimberley Plateau

Aripuanã, petite ville du Brésil à l'extrême NO de l'État de Mato Grosso, centre d'une nouvelle région de recherche et d'exploitation de diamants (Serra do Norte) associée à celle de Juina, qui est à 120 km au SSE.

Arizona, État minier du Sud-Ouest des États-Unis, connu surtout dans le monde des diamants par la foire annuelle de printemps tenue à Tucson; il abrite plusieurs sièges de sociétés intéressées aux diamants et gemmes, telles que National Gemstones (Tucson), Phelps Dodge (Phoenix), Dragon Diamonds (Payson). Plusieurs sites de pierres précieuses sont en exploitation, souvent associés à des gisements de cuivre: améthyste à Four Peaks près de Phoenix (mine Fat Jack); azurite à Morenci; azurite, malachite et tourmaline à Bisbee; San Carlos (vallée de la Gila) extrait des saphirs, opales et pyropes et se trouve sans doute le plus grand site mondial d'extraction de péridots, dans une coulée basaltique dénommée Peridot Mesa. Phoenix a un riche musée.

Ark, v. Colorado

Arkansas, État du Centre-Sud des États-Unis, qui abrite le site diamantifère le plus spectaculaire du pays, quoique devenu bien discret: le Crater of Diamonds, promu parc national, près de *Murfreesboro dans le sud-ouest. On y trouve aussi le plus grand gisement d'ambre d'Amérique du Nord, dans le comté de Malvern; l'État est le premier fournisseur de quartz des États-Unis.

Arkhangelsk, région de Russie où des gisements de diamants ont été découverts à la fin des années 1970. Le craton de *Kouloï, au NE d'Arkhangelsk, a dévoilé déjà plus de 50 cheminées de kimberlite, dont 32 contiennent des diamants, au bord de la r. Zolotitsa; il y en a aussi dans péninsule Kanine et sans doute vers Onega-Kargopory à l'O de la région. Le principal projet en préparation est celui de la cheminée Grib à *Verkhotina (Archangel et Almazny Béreg), plus avancé que son voisin *Lomonossov (Sévéralmaz). La société russe Terra et American Mineral Fields prospectent les sites de Tovski et Oust-Pinéga, également à l'E de la Dvina. Une nouvelle usine de taille et polissage de diamants a été ouverte à Sévérodvinsk (Zvëzdochka), capable de traiter 12 000 ct/an avec 150 sal.

Arménie, pays connu pour une longue tradition de façonnage de diamants et dont quelques familles ont essaimé dans le monde. Plusieurs ateliers de taille et polissage livrent pour plus de 100 M$ par an. Une première usine d'État (Saphir) a été installée à Norhajn dès 1973, approvisonnée par Alrossa, mais a dû se procurer le brut en Occident dès 1993. Arslanian d'Anvers (famille d'origine arménienne) a établi un deuxième atelier en 1992 (société Lori à Norhajn, 400 sal.), puis un second (avec Taché) à Norhajn encore. Des investisseurs locaux, en partie approvisionnés en brut par Arslanian, ont suivi à Artachat (Amma), Aragatsotn (Lusampop) et Norhajn (Aghavini et Andranik). En 1999, Diamdel d'Anvers (c'est-à-dire De Beers) s'installait à Érévan sous le nom de Diamond Company of Armenia (DCA, un millier d'emplois). L'année suivante, le gros atelier d'État Choghakn (Shoghakn en anglais), en difficulté, était privatisé au profit du groupe israélien Leviev; c'est actuellement la principale usine (1 300 sal., capacité de traitement de 15 000 carats par mois, actuellement à 40%).
Un accord de 5 ans avec l'État russe, passé en avril 2002, assure à l'Arménie la fourniture de 400 000 ct/an de diamants bruts de joaillerie par la Russie pendant 3 ans, 450 000 ensuite pendant deux ans, à quoi s'ajoute une livraison de diamants industriels, passant de 400 000 ct en 2002 à 800 000 en 2006. La diaspora arménienne des États-Unis et d'Israël a installé à Érévan une société de joaillerie (Armengold), tandis que l'atelier public d'Érévan est en voie de privatisation. Un groupe britannique (Farfano) a acquis en 1998 la firme d'État qui avait le quasi-monopole des pierres précieuses et qui traite aussi des diamants. En outre, les firmes publiques Almast et Araks fabriquent à Aragats du diamant synthétique et des outillages à diamants; la filière, dirigée par le Centre d'affaires international d'Érévan, est en cours de privatisation et en difficulté pour avoir perdu la plupart des marchés russes; les deux tiers d'Almast seraient cédés en 2002 à la firme iranienne Kooh-e Nor Diamond Industries.

Armidale, v. Nouvelles-Galles-du-Sud

Arraial de São José da Lagoa, v. Nova Era

Arraial do Tejuco, v. Diamantina (Brésil)

Artachat, v. Arménie

Artémise, v. Kikerk Lake

Arusha, v. Tanzanie

Asbest, v. Oural

Ashmore, v. Kimberley (plateau de)

Asola Scurelle, v. Italie

Atacama, v. Chili

Athabasca, v. Alberta

Attawapiskat, petite ville au Canada, dans la province d'Ontario, au débouché de la rivière de même nom sur la rive occidentale de la baie James; De Beers (Monopros) a découvert aux environs plusieurs cheminées de kimberlite, dont une très prometteuse dénommée Victor, qui sert de point de fixation. L'ouverture de Victor pourrait être approuvée en 2003 et la mine mise en service en 2004 ou 2005, pour 15 ans environ; elle contient 18 Mt de minerai. L'ethnie indienne Cri a présenté ses revendications. Les environs sont très disputés par des permis imbriqués(sociétés Canabrava, Dia-Bras, Dumont, KWG, Spider, etc.).

Auas, v. Namibie

Auchas, v. Sperrgebiet

Australie, pays entré tardivement mais brillamment dans le monde des diamants, avec la mise en valeur du gisement de lamproïte d'Argyle*. Ce continent a un vaste potentiel théorique, en raison de la présence de trois cratons dans sa partie occidentale (Yilgarn, Pilbara, plateau de Kimberley); en outre, bien d'autres sites se sont révélés riches en métaux et en pierres fines. On avait trouvé quelques diamants assez tôt, en même temps que des paillettes d'or, dans le Sud-Est du pays; la première trouvaille répertoriée fut à Echunga en 1859, près d'Adélaïde, mais n'eut pas de suite. La recherche de minerai diamantifère n'a guère commencé qu'en 1972; le succès vint assez vite: en 1976 à Ellendale, mais dans des conditions relativement difficiles, en 1979 à Argyle, site bien plus prometteur et qui reste aujourd'hui à peu près le seul fournisseur de diamants, avec le modeste renfort de la mine de *Merlin (également à la compagnie Ashton). Une petite extraction se maintient en Nouvelles-Galles-du-Sud (Bingara et Copeton).
Grâce à Argyle, l'Australie est devenue un temps le premier proucteur de diamants du monde, au moins en poids, avant d'être dépassé par le Botswana. Le record d'extraction totale a été de 41 Mct en 1998 (1er), ce qui toutefois ne mettait l'Australie qu'au 8e rang en valeur (300 M$); ensuite Ashton a freiné la production: 29 784 000 ct en 1999 (27% du monde, 1er), 437 M$ (6%, 6e), puis 26,1 Mct en 2000 comme en 2001, pour environ 300 M$. De ce fait, l'Australie arrive maintenant après le Botswana, et toujours 8e seulement en valeur.
Ce succès a fait éclore de nombreuses sociétés, formant un réseau très mobile, mêlant aux recherches de diamants celles de l'or, voire du cuivre et d'autres métaux plus rares, au sein desquelles se fait remarquer le groupe Gutnick. De Beers a tenté par divers moyens de s'assurer une place, sans grand résultat. Les recherches se poursuivent dans les trois cratons, ainsi que dans le *Territoire du Nord (Tenant Creek, Elkedra) et en *Australie du Sud (Abminga, Flinders Range, péninsule Eyre). *Perth est devenue la capitale du diamant, en rassemblant les sièges des entreprises, les services de toutes sortes, les laboratoires, le centre de tri d'Ashton.
L'Australie est aussi un grand producteur de pierres précieuses ou semi-précieuses, dont les gisements sont très dispersés et les structures de production très morcelées. C'est l'opale qui a fait la notoriété du pays en ces domaines; elle est produite dans plusieurs sites de l'Australie du Sud, des Nouvelles-Galles-du-Sud et du Queensland, dans des contrées presque désertes; mais nombre de gisements s'épuisent; seul résiste vraiment celui de *Lightning Ridge (Nouvelles-Galles-du-Sud). Saphirs, rubis et émeraudes ont fait vivre quelques petites villes, surtout dans les montagnes de l'Est (*Nouvelles-Galles-du-Sud et *Queensland); mais la plupart d'entre elles vivent sur leurs souvenirs et de maigres restes: elles s'orientent vers le tourisme, proposant aux visiteurs musées et grappillage dans les anciennes mines (fossicking). Quelques sites ont repris, mais sous l'autorité des intermédiaires de Bangkok ou de Hong Kong, qui ne flattent pas toujours les sources australiennes.
Les prospections se poursuivent cependant, jusqu'en Tasmanie, jalonnées par quelques succès locaux (chrysoprase de *Yerilla, dans la région de Kalgoorlie, en 1992).
S'il ne semble pas que la production de corail dépasse le niveau du tourisme local, plus sérieuse est celle des perles de culture, qui s'est développée dans les eaux chaudes de l'Australie occidentale, des environs de Darwin et du cap d'York. Le stade «industriel» a été engagé en 1956 à *Kuri Bay; le produit total est de l'ordre de 200 à 250 millions de dollars australiens, dont 80% en Australie occidentale (16 sociétés), 15% dans le Territoire du Nord (6 sociétés), 5% dans le Queensland avec de plus petites sociétés, une vingtaine). C'est pourtant *Sydney qui est devenu le principal lieu australien de négoce et d'expositions de perles, se hissant presque au niveau de Kobé et Hong Kong.

Australie du Sud (South Australia), l'une des sept provinces d'Australie, capitale Adelaïde. C'est d'abord le pays de l'opale, où se trouvent les fameux gisements d'Andamooka*, Coober Pedy et *Mintabie. Cependant, des sites diamantifères ont également été trouvés: Echunga, 40 km au SE d'Adelaïde dans les monts Lofty, est même le site de la première découverte de diamants connue en Australie (1859) et les recherches se poursuivent alentour. Toutefois, les plus énergiques et les mieux outillées se font dans trois contrées surtout: autour d'Abminga et Oodnadatta à l'extrême nord (Caldera Resources); dans les monts Flinders au nord d'Adelaïde (Hiles Lagoon près de Terowie, Springfield à 30 km au N de Hawker, notamment par la société Flinders); dans la péninsule Eyre à Elliston et dans la petite île Flinders qui lui fait face (société Tawana). *Kimba, au centre de cette péninsule, est connue pour ses jades.

Australie occidentale (Western Australia), vaste division qui occupe le tiers du pays et a pour capitale *Perth, qui est aussi le centre de décision du monde local des diamants. En grande partie désertique, elle n'a que des reliefs modérés, mais qui correspondent à trois cratons: celui de *Yilgarn au sud, le plus étendu; celui de *Pilbara au centre; le plateau de *Kimberley, de petite taille, à l'extrême nord. C'est aux franges orientales de ce dernier, près de la limite régionale, qu'a été trouvé le grand gisement de lamproïtes d'Argyle*; on y explore encore les environs (vallée de la Bow), ainsi que le plateau lui-même; au sud-ouest, de nombreuses sources diamantifères ont été trouvées autour d'Ellendale*. Toute une série de sociétés font des recherches dans les autres cratons, principalement autour d'Onslow et *Nullagine (Pilbara), des lacs Carnegie et *Nabberu, ainsi que de Kalgoorlie (Yilgarn). Quelques gîtes de gemmes ont été découverts, telle la chrysoprase exploitée à *Yerilla depuis 1992, des émeraudes vers Pilbara et Poona. Sur la côte septentrionale, Onslow, Broome et surtout *Kuri Bay sont les hauts lieux de la culture des perles.

Autriche, pays d'origine de la célèbre firme D. Swarovski (cristaux et diamants), l'Autriche a exploité des pierres précieuses en montagne; on n'en a guère retenu que les émeraudes de la Habachtal dans les Alpes de Salzbourg, découvertes par les Celtes et seule source d'émeraudes en Europe jusqu'en 1545; elles ne sont plus exploitées mais l'ont été sporadiquement jusqu'en 1939. Knappenwald, également dans la région de Salzbourg, a fourni des épidotes. Vienne a une bourse des diamants, de belles collections au musée d'histoire naturelle et, bien entendu, quelques grands joailliers.

Avontuur, gisement de diamants alluviaux dans le Namaqualand (Afrique du Sud) près de Hondeklip, exploité par Firestone (FDI) à partir de 1999, à la suite de Redaurum; la société envisage d'extraire 95 000 ct/an sur 10 ans, mais la production n'a encore atteint que 13 000 ct en 2000; la concession est voisine de celles de De Beers et de TransHex.

Aylmer Lake, lac et secteur de prospection de diamants dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada, 90 km au SE du lac de Gras (65°15'N, 111°34'O); les recherches sont menées par Kennecott; juste à l'O se trouve la zone de prospection d'Afridi Lake (Intertech).


Back Lake, lac et secteur de prospection de diamants dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada, 80 km au SE du lac de Gras; quelques résultats (découverte de kimberlite) encouragent la recherche, menée par Southern Era et Kalahari sur 60 000 ha.

Badakchan (en anglais Badakshan), région montagneuse au NE de l'Afghanistan, drainée par l'Amou Daria (jadis Oxus, Piandj en amont) et ses affluents la Shighnan et la Koktcha; elle a eu très tôt une grande réputation par ses pierres précieuses, notamment les lapis-lazulis, dont Marco Polo rapporta la renommée. On a découvert des pierres précieuses dans les fouilles de l'ancienne ville grecque d'Aï-Khanoum, au confluent de la Koktcha; mais les mines n'en ont pas été retrouvées. Les plus célèbres furent les rubis dits balas (ou balais), dont le nom est une déformation de celui de la région. Le site de Gharan, dans la vallée de la Piandj à la frontière du Tadjikistan (env. 37°N, 71,50°E), dont le nom signifie «mine», était connu pour ses spinelles et ses rubis mais ne fournit plus rien. Seul celui de Sar-e Sang, dans la haute vallée de la Kokcha, accessible du Panchir par le col d'Angouman, fournit de l'afghanite, extraite à plus de 3 000 m d'altitude depuis 1968: une pierre bleue, tectosilicate du groupe des cancrinites (Na, Ca, K, Al, Cl, S et Si); le camp des mineurs est établi à 2 500 m.

Badmal, ville de l'Orissa en Inde, où se trouve la plus grande fabrique de munitions d'Asie… et un gisement d'aigue-marine.

Baffin, grande île de l'Arctique canadien, face au Groenland. Elle porte la capitale du Nunavut, Iqaluit (ancienne Frobisher Bay) et se nomme Qiqiqtaaluk en langage inuit. Des recherches de kimberlites ont déjà eu lieu au cours des années 1970 et avaient donné quelques résultats positifs, mais sans suite. Elles sont reprises avec plus d'intensité par plusieurs sociétés (First Lake, Mountain Province, Stornoway, Twin Mining), surtout au nord-ouest de l'île dans la péninsule Brodeur; des trouvailles y ont été faites par Twin dans la baie Jackson (côte ouest de la péninsule, à 73°14'N), s'ajoutant au site plus anciennement connu de Nanisivik, 120 km à l'est au bord de la baie de l'Amirauté, où l'on extrait du zinc. Juste à l'ouest, de l'autre côté du chenal du Prince Régent, l'île Somerset recèle aussi des kimberlites, connues depuis les années 1970 mais jugées alors non rentables. Les conditions d'exploitation à ces latitudes sont évidemment redoutables et seuls des gisements exceptionnellement fertiles peuvent être considérés.

Bafwasende, v. Congo

Bahia, État du Brésil sur la façade atlantique, capitale Salvador, juste au nord du Minas Gerais. Il englobe la Chapada Diamantina, maintenant délaissée. Il compte d'assez nombreux sites de gemmes, surtout d'émeraudes; les plus connus sont ceux de *Pilão Arcado au NO, de Brumado et des environs de Vitória da Conquesta dans le Sud de l'État. On cite également ceux de Carnaíba au N de la Chapada Diamantina; de Salininha, dans la vallée du rio São Francisco à l'ouest, où a eu lieu la première découverte d'émeraudes (1962); de Jacobina, à 200 km NO de Salvador (améthyste).

Bahrein, petit pays du golfe Persique, l'un des rares producteurs de perles naturelles encore présents sur les marchés; il a l'ambition d'installer un centre de négoce de diamants, et a fait appel pour cela à L. Leviev.

Baïkal (lac), v. Russie

Bajaur, v. Pakistan

Baken, exploitation alluviale de diamants dans la vallée de l'Orange en Afrique du Sud (Namaqualand), à la frontière de la Namibie, principal site de la société TransHex (45 000 ct/an, devant passer à 60 000).

Bakerville, v. Lichtenburg

Bakwanga, v. Mbuji Mayi

Bâle, v. Suisse

Bambari, v. Centrafrique

Bamingui, r., v. Centrafrique

Bancroft, v. Ontario

Bangkacha, v. Chanthaburi

Bangkok, capitale de la Thaïlande, dotée d'une bourse des diamants et d'ateliers de taille et de polissage, d'une grande foire internationale annuelle; elle abrite de nombreuses firmes et organisations professionnelles. Surtout, la ville est devenue le principal centre mondial d'échanges et sans doute de taille des pierres précieuses, avec l'appui de Chanthaburi; les gemmes viennent non seulement d'Asie mais aussi d'Australie, de Madagascar et d'Afrique. En 1992, l'International Colored Stones Association s'est établie à Bangkok. L'un des plus grands complexes hôteliers s'appelle Grand Diamond Hotel, a un brillant pour logo, et son architecture évoque au sommet la couronne d'un brillant. Surtout, les associations professionnelles ont obtenu à 30 km à l'E de la ville un parc d'attraction Gemopolis au statut de zone franche, occupant 120 ha de jeux, boutiques et ateliers de taille, «paradis du commerce des pierres précieuses».

Bangoran, r., v. Centrafrique

Bangui, capitale de la République Centrafricaine, située sur l'Oubangui à la frontière du Congo (RDC), non loin de celle du Congo-Brazzaville; cette situation lui donne un double avantage, d'organisation de la production des diamants dans le pays et de transit pour les diamants du Congo. On y trouve de nombreux intermédiaires, notamment libanais; des ateliers de taille; et depuis janvier 2001 une Bourse internationale des diamants, dont la gestion est confiée à Gemkin International de Johannesburg, du groupe Altimin, où les dirigeants belges sont très présents.

Banjarmasin, v. Bornéo

Barcelone, v. Espagne

Barkly West, petite ville d'Afrique du Sud (N. Cape) à 35 km au NO de Kimberley dans la vallée du Vaal; on y a découvert des diamants sur la ferme De Kalk en 1869, ce qui a provoqué une première ruée, avant celle de Kimberley. La ville s'est d'abord nommée Klipdrift, puis a reçu en 1873 le nom de l'administrateur local H. Barkly. Elle a conservé quelques aspects de cité minière, et l'on cherche encore dans les alluvions alentour; le premier site est devenu réserve naturelle, un musée minier rappelle l'épopée. La ville vante aussi le premier pont sur le Vaal, métallique, qui date de 1885 et, aux environs (Nooitgedacht), les roches moutonnées et striées par les glaciers quaternaires, qui portent des pétroglyphes réputés, surtout des dessins d'animaux, d'origine khoïsane. Les sites diamantifères de *Pniel et *So Ver sont proches de la ville, ainsi que celui de Melkvlei, relancé par la société Dwyka. Un peu au N, en amont sur le Vaal, Windsorton a également eu sa ruée des diamants; la firme Rex y tient la concession de Kalkfontein, en cours d'étude, et Sonora celle de Klipdam. Un peu plus loin encore, à 72 km au N de Kimberley, Warrenton a extrait des diamants entre 1888 et 1926; il y reste une entreprise de pierres semi-précieuses.

Barnaoul, v. Russie

Barnards (baie), v. Groen River

Barra de Salinas, v. Teófilo Otoni

Barra do Garças, v. Aragarças

Bathurst, bourgade des Barren Grounds du Canada au Nunavut, au bord d'un long fjord de même nom (Bathurst Inlet); un vaste secteur de recherche de diamants s'est développé récemment, comme en annexe du «Corridor de l'Espoir», le long de la «faille de Bathurst» qui accidente le craton du lac des Esclaves et guide le tracé du fjord; plusieurs sociétés, dont Shear, y ont détecté des cheminées de kimberlité (gisements de Bear, Hunt, Hen et, plus au sud, Nose et Needle).

Batkan, v. Kirghizie

Batoivi, v. Mato Grosso

Battle Mountain, v. Nevada

Bea (monts), v. Liberia

Beaconsfield, nom donné au secteur minier annexe de Kimberley (Afrique du Sud) où se trouvent les mines Dutoitspan et Bultfontein.

Bear, v. Bathurst

Beaver, v. Utah

Bedourie, v. Diamantina (Australie)

Beitbridge, v. River Ranch

Bekili, v. Madagascar

Belgique, pays de la capitale mondiale effective du marché des diamants, Anvers; au cours des années 1960 et 1940, la taille et le polissage des diamants avaient suscité de nombreux ateliers à Anvers* et aux environs, surtout en Campine; mais la concurrence des bas salaires de l'Inde et de l'Asie orientale, ainsi que l'équipement d'Israël, ont fait fondre les effectifs, passés de 20 000 tailleurs à 2 500 ou 3 000. Il est d'ailleurs très difficile d'y recruter des tailleurs, dont les salaires mensuels sont de l'ordre de 2 000 €. Il reste quelque 300 ateliers, en général spécialisés dans les tailles les plus difficiles et les pierres les plus chères, et peut-être encore 30 000 personnes dans le secteur, tout compris. Le chiffre d'affaires total de l'industrie du diamant est évalué à 25 milliards de dollars, assurant environ 7% des exportations du pays. Bruges fut un centre diamantaire lors de sa grande époque, au XIIIe siècle et jusqu'à la fin du XIVe, en liaison étroite avec Venise, puis a passé le relais à Anvers; un musée du diamant y évoque cette histoire.

Bellsbank, gisement de diamants en Afrique du Sud (province du Nord-Ouest), à 90 km NO de Kimberley près de Loxton, sur le plateau de Ghaap à l'O de la vallée de la Harts. Il correspond à un filon de 4 km de long, connu depuis 1954; de faible teneur (18 ct/ht) mais de bonne qualité, il a livré 84 000 ct entre 1973 et 1984, puis a été remis en œuvre avec de nouveaux moyens; il contiendrait encore 2 Mct et a fourni 35 000 carats en 1999; il appartient depuis 1995 à Rex Diamond. Cette société détient un autre petit gisement proche à Loxton (mines Ardo et Du Plessis) sur le même plateau mais à l'E de la r. Harts, où l'on exploite la fissure Doornkloof sur 2 500 m; il produit depuis les années 1930 et, après une période d'attente, a été remis en opération en 1993, fournissant 50 000 carats par an. Cet ensemble emploie 850 salariés.

Belmont, v. Nova Era

Bena Mpunaga, v. Mbuji Mayi

Berberati, v. Centrafrique

Bergslagen, v. Suède

Berkeley River, v. Kimberley (plateau de)

Berland r., v. Alberta

Bernic (lac), v. Manitoba

Beta Creek, v. Kimberley (plateau de)

Bétou, v. Congo (République du)

Bhavnagar, v. Gujarat

Bhawanipatna, v. Orissa

Bichkek, v. Kirghizie

Big Hole, v. Kimberley

Bihar, v. Inde

Bingara, site diamantifère alluvial d'Australie au N des Nouvelles-Galles-du-Sud, 50 km à l'O d'Inverell et proche de Copeton, où l'on exploite notamment la mine Monte Christo. Découvert en 1872, il a fourni depuis environ 500 000 ct; les sociétés Stockdale (De Beers) et BHP s'y sont intéressées un moment; les deux opérateurs actuels sont Rimfire et Cluff Resources, qui l'a repris en 1999 de Diamond Ventures. On n'a pas trouvé de kimberlite source; l'origine des diamants semble associée à des épanchements volcaniques liés à la subduction de terrains jurassiques et tertiaires. Les diamants sont taillés à Bangkok.

Binikala, v. Guinée

Bir Amrane, v. Mauritanie

Birch (monts), v. Alberta

Birim, r. , v. Ghana

Birmanie, ou Myanmar, État d'Asie du Sud-Est producteur de pierres précieuses. Les productions birmanes sont connues depuis longtemps: le site de Mogok semble avoir été déjà fouillé aux temps préhistoriques, au moins 3 000 ans avant notre ère; les mines de *Mogok, Sagyin et *Nanyazeik étaient exploitées au XIXe s. Les Britanniques ont pris possession du territoire en 1887 et se sont efforcés d'organiser ou superviser le commerce de leurs produits; les Japonais ont occupé les mines entre 1942 et 1945. L'ensemble des gisements de pierres précieuses a été nationalisé en 1969, mais l'exploitation semble surtout profiter aux chefs militaires. Trafics contrôlés et trafics clandestins sont organisés à travers les frontières de la Thaïlande, où *Mae Saï s'est développée comme ville-frontière de contrebande, et de la Chine, où ce rôle est tenu par *Ruili. Les transferts semblent être organisés surtout par des groupes chinois.
Trois districts de production peuvent être distingués. Dans les montagnes du Nord-Ouest, en pays Kachin, non loin de le frontière indienne, on extrait surtout des jades dans le «pays des Jades» (Kyaukseinmyo) autour de *Hpakan et *Sate Mu, de rubis et spinelles à Nanyazeik; un nouveau gisement de jade a été découvert à Makyankha dans le district de *Hkamti et devait entrer en production début 2002; *Myitkyina y fait figure de centre de négoce. Au Centre-Nord, le principal gisement, et le plus anciennement connu, est celui de Mogok, célèbre pour ses rubis; non loin se trouvent d'autres sites de rubis, comme Sagyin et Katpana. *Mandalay, centre géométrique de ces exploitations, est devenue en Birmanie la capitale des pierres précieuses, siège de nombreuses entreprises de taille et de joaillerie, et d'un actif marché permanent. Toutefois, le nouveau site de rubis de *Mong Hsu a été découvert en 1991 au sud-est des précédents en pays Chan, ce qui a provoqué localement une ruée et, dans la région, surtout en Thaïlande, une transformation du marché. Pour des raisons de sécurité et de surveillance, le marché traditionnel de pierres précieuses de Taunggyi, situé dans une zone de conflits ethniques incessants, a été transféré à *Rangoon en 1995.
Nombre de rubis birmans, de couleur plutôt sombre et tirant sur le brun, n'acquièrent leur belle couleur qu'après avoir été chauffés. La plupart des sites, exploités avec des moyens artisanaux, sont complètement bouleversés par les milliers de trous et de tas de déblais modelés par les mineurs travaillant seuls, en famille ou en petits groupes. À ces sites minéraux, la Birmanie ajoute la récolte et la culture des perles, organisées maintenant par des sociétés liées à l'armée, voire par l'armée directement. La plus grande perle naturelle du monde, pesant 845 carats, aurait été trouvée récemment près de l'île Zadetkyi, au S de l'archipel *Mergui et à l'extrême sud du pays, non loin de la frontière thaïlandaise.

Bisbee, v. Arizona

Bittung, v. Indonésie

Biwa (lac), lac au Japon dans la préfecture de Shiga, site d'un parc national et surtout de la production de perles d'eau douce, dites «perles de riz»; son nom est devenu synonyme de perles d'eau douce.

Blaauwfontein, v. Douglas

Black Butte, v. Alberta

Black Diamond, bourgade de l'État de Washington (comté King) à 40 km SE de Seattle, peuplée de 2 000 habitants; on projette de le transformer en technopole de haut niveau en appui du développement de Seattle, et de porter sa population à 30 000 personnes. Le nom vient d'une mine de charbon exploitée à partir des années 1880, surtout pour le chemin de fer (musée).

Black Diamond, village canadien de l'Alberta, 50 km SSO de Calgary; situé au pied des Rocheuses, il tire son nom d'un petit gisement de charbon exploité à l'extrême fin du XIXe s., ce qui ne l'empêche d'afficher un brillant pour logo, certainement plus flatteur; puis le pays accueillit des ranchs d'élevage le long de la «Cowboy Trail» (route 22), avant de participer au bond de l'extraction de pétrole de 1925 à 1949; peuplé de 1 900 habitants, il essaie de miser aujourd'hui sur le tourisme.

Blackwater (lac), v. Territoires du Nord-Ouest

Bloeddrif, exploitation de diamants alluviaux en Afrique du Sud (Namaqualand) au bord de l'Orange, juste en amont de Baken, entre Baken et Reuning; la société TransHex a arrêté son chantier pour le confier à des entreprises artisanales auxquelles elle laisse 60% du prix des diamants bruts qu'elle vend pour leur compte; ces artisans ont monté avec TransHex une compagnie mixte (Gariep Diamonds) qui emploie 60 salariés.

Blue Diamond, nom d'une village de quelques centaines d'habitants aux États-Unis dans le Nevada, 36 km au SO de Las Vegas; canyon, parc de cactus, carrière et usine de gypse.

Blue Mountains, v. Oregon

Bobbymia, v. Pilbara

Bobi, v. Côte d'Ivoire

Bobonong, v. Botswana

Bobrovka, r., v. Oural

Bogong (monts), v. Duamantina Hut

Bo Kheo (Bâ Kêv), v. Cambodge

Boleo, v. Mexique

Bolivie, pays andin qui eut de nombreuses mines mais ne se signale plus guère aujourd'hui, dans le domaine des diamants et pierres précieuses, que par le site d'Anahi*. De Beers, par la Sopemi, y a commencé quelque prospection.

Bolton, v. Nouvelle-Angleterre

Bombay, ou Mumbai, le grand centre du diamant en Inde, avec des milliers d'entreprises groupées dans un rayon d'un kilomètre autour du Royal Opera et du cinéma Roxy, organisant polissage et taille; les firmes se disputent les adresses dans les quelques immeubles les plus prestigieux (Prasad Chambers, Panchratna Building, Hermes House, Dharam Palace, etc.). Un autre quartier s'est installé dans la zone franche dite Santa Cruz Electronics (SCEEPZ) en bordure de l'aéroport. Bombay organise une nouvelle bourse du diamant et s'affiche comme l'un des quatre grands centres mondiaux avec Anvers, Tel Aviv et New York.

Bon Rai, v. Chanthaburi

Bonsecours, v. Québec

Bo Phloi, lieu de production de pierres précieuses et centre artisanal de joaillerie en Thailande (40-50 km NO de Kanchanaburi, qui est elle-même à 160 km ONO de Bangkok), spécialiste du saphir bleu; le nom signifie «trou à gemmes». Bo Phloi a connu des centaines d'exploitants à la fois jusqu'en 1988, puis une forte récession, au point de réorienter les investissements vers un golf et une station de loisirs; il est vrai que le site attire les touristes, non seulement pour les bijoux mais grâce à la proximité de l'observatoire astronomique de Kirdkao (1996) et du pont de la rivière Kwai.

Bornéo, la plus grande des îles de la Sonde, partagée entre trois États. Kalimantan, la plus grande des divisions, appartient à l'Indonésie; son nom signifierait «rivière des diamants»; on y trouve des diamants alluvionnaires dans le Sud près de Banjarmasin; Ashton cherche à y mettre en valeur le gisement de Cempaka et évalue les sites de Danau Seran et Martapura. Précédemment, de nombreux sites ont été fouillés dans le Tanah-Laut (80 km de Banjarmasin).

Borous (monts), v. Russie

Borroloola, v. Merlin

Botouobouïa, rivière de Sibérie, sous-affluent de la Léna par la Vilioui, dont le bassin englobe la plus ancienne région diamantifère de Sakha, avec les sites de *Mirny, *Internationale et *Nakyn.

Botswana, État d'Afrique méridionale devenu le premier producteur mondial de diamants, grâce au craton de Kaapvaal. La première découverte remonte à 1967; trois mines sont maintenant exploitées: *Orapa et *Letlhakane au N, *Jwaneng au S, toutes trois confiées à Debswana, société mixte où l'État du Botswana et la De Beers entrent chacun pour moitié. Dès 1998 le Botswana atteignait 20 Mct, ce qui le mettait au 3e rang dans le monde, mais déjà le 1er en valeur avec 1,9 G$ (27%); en 1999, 21,3 Mct (19%, 3e), 1 613 M$ (22%, 1er); en 2000, 24,6 Mct; en 2001, 26,4 Mct et 2,2 G$, au premier rang dans les deux cas. Les diamants assurent 80% des exportations du Botswana et 35% du PNB, la moitié du budget de l'État. La production devrait se stabiliser autour de 25 à 26 Mct/an, dont 12 pour Orapa, 12 pour Jwaneng, 1 pour Letlhakane. Avec 6 000 salariés, Debswana est le premier employeur du pays.
Des prospections et des débuts de mise en valeur s'effectuent aussi au Sud-Ouest le long de la rivière Molopo qui marque la frontière avec l'Afrique du Sud (vers Phitshane au SO de Gaborone); au Sud-Est, à Mosomane et *Martins Drift (Tswapong, vallée du Limpopo); à l'O de Gaborone en plein désert du Kgalakgadi (Kalahari) à *Gope et Kokong; et à sa bordure nord près d'Orapa (*Mopipi, Tendaka et Mmashoro). Le pays a commencé de s'équiper en ateliers de taille-polissage dont le plus gros est à *Serowe (Teemane Manufacturing, filiale de De Beers favorisant le black enpowerment); un autre (à la firme Schachter) se trouve à *Molepolole; en tout, les tailleries emploient 700 personnes et se plaignent du manque de bruts.
Deux sociétés exploitent des gisements de pierres semi-précieuses dans la pointe orientale du pays (Bobonong); l'agate du Botswana est appréciée en joaillerie. Une nouvelle loi minière de 1999 vise à la diversification, en favorisant notament les recherches d'or, et l'intégration vers l'aval est vivement engagée.

Bou Azzer, v. Maroc

Bouaké, v. Côte-d'Ivoire

Boungou, r., v. Centrafrique

Bourg-Saint-Maurice, v. France

Bow River, v. Argyle

Boys from the Hill, v. Alberta

Branchville, v. Nouvelle-Angleterre

Brazzaville, capitale du Congo, devenue un haut lieu de la contrebande des diamants de sa voisine la République démocratique du Congo; le Congo ex-français ne produit pas de diamants, mais il lui arrive ainsi d'en exporter.

Breekstand, petite ville d'Afrique du Sud (N. Cape) au SE du Namaqualand, entre les bassins des r. Groen et Olifant; propriété diamantifère de la société Firestone.

Brésil, ancien grand pays du diamant, à peu près seul producteur mondial du début du XVIIIe siècle à la fin du XIX e (1730-1870). Les premières découvertes ont eu lieu en 1725, avec de l'or, dans les alluvions de la Jequitinhonha (près de Tejuca, Minas Gerais); elles ont provoqué une ruée qui est à l'origine de la création de *Diamantina. À l'époque, l'Inde ne fournissait déjà presque plus. La puissance politique s'est très vite appliquée à dominer le secteur, en imposant des contrats très stricts. D'autres découvertes ont eu lieu ensuite un peu plus à l'ouest (Coromandel) et au nord dans la Chapada Diamantina de Bahia. Des milliers de mineurs, les uns esclaves de compagnies, les autres garimpeiros artisanaux et souvent misérables, ont extrait un total d'environ 55 Mct, de façon très dispersée. Puis les découvertes d'Afrique du Sud, bien plus productives puisque très tôt centrées sur les kimberlites et non plus sur les diamants alluviaux, ont contribué au déclin des placers.
Le Brésil extrayait encore 1,5 Mct en 1990, mais est passé depuis sous le million de carats par an: 900 000 ct en 1999 (9e du monde), pour 41 M$ (13e), environ 550 000 ct (11e rang) en 2001 et seulement 22 M$ (15e rang). La récolte de diamants alluviaux continue autour de Coromandel et Diamantina (Minas Gerais) et dans des sites dispersés, jusqu'en *Amazonie. De nouveaux projets d'extraction de diamants alluviaux sont entrepris en Minas Gerais, autour de Coromandel et dans la vallée de l'Abaete*, mais les efforts se concentrent plutôt aujourd'hui sur la détection des kimberlites originelles. C'est notamment le cas dans le *Mato Grosso, en particulier dans la Serra do Norte où *Juina et *Aripuanã se voient comme de nouvelles capitales du diamant. Des sociétés internationales comme TransHex, Canabrava, Southern Era ont acquis de vastes permis, mais sans obtenir de résultat spectaculaire. Le Brésil a décidé de n'autoriser de concessions «libres» que dans des périmètres officiellement définis: 9 pour l'or, 2 pour les diamants, 2 pour les émeraudes et 6 pour les autres pierres précieuses.
De fait, le pays est finalement mieux connu aujourd'hui pour la grande variété de ses sites de récolte de pierres précieuses, encore plus dispersés mais qui tiennent bien le marché. L'éventail des gemmes est très large, les plus recherchées étant toutefois les émeraudes et les tourmalines, où s'active notamment le groupe Belmont. Les sites sont nombreux dans l'est du *Minas Gerais et dans l'État de Bahia; mais quelques autres existent aussi dans le *Goias et dans le *Noroeste, ainsi que tout au sud, à la frontière de l'Uruguay dans le *Rio Grande do Sul. Le Brésil dispute à la Colombie et à la Zambie le rang de premier producteur mondial d'émeraudes, bien que la première découverte moderne ne date que de 1962 (Salininha). Au total, on extrait environ 4 000 à 6 000 t de gemmes par an (soit 20 000 à 30 000 Mct), souvent d'assez faible valeur il est vrai. L'ensemble du secteur occuperait 80 000 personnes, dont les trois quarts sont illettrées, mais dont le revenu moyen est tout de même estimé à trois fois le salaire minimum officiel.

Bretenets, v. Suisse

Bria, v. Centrafrique

Bright, v. Duamantina Hut

Bristol, v. Royaume-Uni

Brodeur, v. Baffin

Broome, petite ville de la côte nord-ouest de l'Australie (10 500 hab.) à 2 250 km au N de Perth. C'est ici que fut découverte en 1861 l'huître perlière géante Pinctada Maxima, ce qui provoqua un afflux de Japonais, Malais et Philippins, plus des Chinois dans le commerce. Il reste de ce passé une cité pluriethnique, une Chinatown à boutiques et joailleries, un cimetière «japonais» des 900 pêcheurs de perles victimes de l'océan. On ne pêche plus de perles, mais on élève des huîtres perlères dans la ferme Willie Creek. Pour le reste, Broome sert de centre de services à un outback d'élevage (abattoir), et surtout elle est devenue l'une des destinations touristiques tropicales à la mode; on y vante les 20 km de sable blanc de Cable Beach, les promenades à chameau, un observatoire des oiseaux et même des empreintes de dinosaures; aéroport international, golf et hôtellerie moderne sont à l'affût des touristes fortunés.

Bruges, v. Belgique

Brumado, petite ville du Brésil dans le S de l'État de Bahia, 450 km au SO de Salvador, juste au S de la Chapada Diamantina; gisement de magnésite et site de récolte de pierres précieuses (émeraudes, tourmalines et uvites en particulier), depuis 1913.

Buena Vista, v. Colombie

Buena Vista, v. Colorado

Buffalo Hills, centre d'un craton diamantifère dans le nord de l'Alberta au Canada, au NE de Peace River, en cours d'exploration; la société Ashton (Rio Tinto) y a fait en 1997 des découvertes prometteuses à Buffalo Head, déclenchant une nouvelle ruée de prospecteurs dont Victory Ventures, Ashton, Redwood, New Blue Ribbon, Montello, Troymin, Kennecott, Pure Gold et New Claymore.

Buffelsbank, centre d'extraction de diamants alluviaux dans la vallée du petit fleuve Buffels en Namaqualand (Afrique du Sud), qui débouche à Kleinzee dans l'océan. De Beers et Rex extraient des diamants tout le long d'un ancien cours du Buffels, entre Springbok et l'océan.

Bulgarie, quelques pierres précieuses dans les montagnes du sud-ouest, du côté de Rila, dont des émeraudes.

Bulgroo, v. Quilpie

Bultfontein, v. Kimberley

Bundarra, v. Nouvelles-Galles-du-Sud

Burkina Faso, pays d'Afrique occidentale qui semble avoir quelques discrètes ressources en pierres semi-précieuses, mais rarement signalées. En revanche, Ouagadougou sa capitale est souvent mentionnée parmi les places marchandes de la contrebande de diamants.

Burro (monts), v. Nouveau-Mexique

Buzau, v. Roumanie

Bynoe Harbour, v. Territoire du Nord


Cachemire, région de l'Himalaya qui fut fertile en pierres précieuses, surtout des saphirs. Les gisements, dont les populations montagnardes sortaient traditionnellement quelques gemmes, ont été découverts en 1879-1882 autour de Simla, ce qui provoqua une ruée, éteinte dès 1889, sauf pour quelques amateurs. L'amélioration des accès permit une nouvelle exploitation en 1926-1927, puis encore en 1933-1938 après la crise, jusqu'à fournir 600 000 ct/an; mais l'extraction n'a guère repris après la seconde guerre mondiale et les mines se trouvent dans une région instable, encore divisée par la «ligne de cessez-le-feu» de 1971. Un autre haut lieu historique de production de saphirs s'est trouvé dans la petite vallée de Kundi juste au S du Zaskar, à plus de 4 000 m, près du hameau de Sumjam; il ne semble plus utilisé. Tous les «saphirs du Cachemire» sont considérés à l'heure actuelle comme historiques, c'est-à-dire déjà extraits et passés de main en main; ceux que l'on vend sous ce nom sur les marchés du «neuf» proviennent en fait de Sri Lanka.

Caerwinning, site d'un dépôt alluvial diamantifère en Afrique du Sud, en aval de la confluence Vaal-Harts dans le Griqualand occidental (Northern Cape Province), près de la ville de mineurs de Delportshoop, 60 km NO de Kimberley. Après une phase d'exploration de 1989 à1994, la concession est passée à Global Diamonds Resources en 1998 mais elle n'est pas encore exploitée. Les réserves estimées sont de 445 000 ct pour 217 M$.

Cairns, v. Queensland

Calfornia (Baja), v. Mexique

Californie, État des États-Unis riche en ressources minières, mais où le diamant est surtout l'objet d'un actif commerce et de brillantes parades en raison de la présence de *Los Angeles et Hollywood. Pour le reste, et comme l'Arizona, la Californie a une grande variété de gîtes de pierres précieuses: jade, tourmaline et bénitoïte (sorte de saphir) dans le comté de San Benito (Clear Creek), tourmaline, aigue-marine et morganite dans celui de San Diego à *Pala (Queen Mines) et Mesa Grande, opale (Last Chance). New Idria, dans la vallée du r. San Joaquin (Diablo Ranges), est le seul site exploité de bénitoïte. La société Diadem détient en Californie une concession minière à Leek Springs, où des diamants ont été découverts lors de la ruée vers l'or en 1850, et des kimberlites dans les années 1990; le site, qui est dans les montagnes de l'Eldorado National Forest juste au SO du lac Tahoe (route 88), est actuellement inexploité. L'État abrite aussi le campus Robert Mouawad et les installations du GIA dans la petite ville de Carlsbad, sur la côte entre Los Angeles et San Diego.

Calling Lake, v. Alberta

Calonda, v. Lucapa

Camafuca, gisement de diamants en Angola, dans la province de Lunda Norte, aux environs de Calonda. Le site est double: une partie alluviale en cours d'exploitation, et une cheminée de kimberlite (Camazambo) récemment découverte, de 167 ha en surface, que certaines évaluations tiennent pour la plus riche du monde: elle contiendrait 23 Mct dans les 145 premiers mètres (soit 2,5 G$) et les diamants y seraient de meilleure qualité qu'à Catoca (110 à 120 $/ct au lieu de 70-75). Mais cet affleurement, qui semble correspondre à la jonction de 5 cheminées différentes, est noyé sous les eaux de la rivière Chicapa et l'extraction doit se faire par bateau-drague. Les premières découvertes, par Diamang, remontent à 1952 mais le site était resté inexploité. Il est mis en valeur par un consortium formé en 1997 par le canadien Southern Era et Endiama, modifié ensuite: on trouve actuellement Endiama (État angolais, 20%), Southern Era (32%) qui sert d'opérateur, puis Welox (33%) qui appartient à Lev Leviev et qui a apporté les financements, ce pourquoi Southern Era lui a cédé en mai 2000 la moitié de sa part initiale, qui se montait à 65%; enfin 15% SML (Lucapa). L'autorisation de remettre le gisement en production a été donnée au printemps 2002. Les prévisions sont de 250 000 à 450 000 ct/an, et 350 emplois.

Camagico, v. Luo

Camatchia, v. Luo

Camaxillo, v. Quatre Rivières

Camazambo, v. Camafuca

Cambodge, pays d'Asie du Sud-Est, connu pour trois sites de pierres précieuses. Le plus actif est celui de Pailin, tout à l'O près de la frontière de la Thaïlande; il donne surtout des saphirs, pouvant atteindre 500 $/ct, plus des rubis, grenats et zircons, tous vendus à Chanthaburi en Thaïlande, qui n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres; il emploierait entre 5 000 et 10 000 personnes. Un autre est Preha Vihear, au N, près des monts Dangrek; il fournit des saphirs jaunes. Au NE près de Bo Kheo (Bâ Kêv) se trouve un gisement dit de Ratanakiri, qui a fourni de nombreux zircons mais semble épuisé.

Cambridge (golfe de), v. Kimberley (plateau de)

Cambridge (Mass.), v. Nouvelle-Angleterre

Camden, v. Tennessee

Cameroun, pays d'Afrique centrale qui dispose d'une zone diamantifère à l'Est, entre les parallèles 2°N et 5°N, à 70 km O de la frontière avec la Centrafrique; mais la prospection est très peu active; on récolte environ 4 000 carats par an dans des graviers crétacés.

Camsell Lake, v. Snap Lake

Camutue, v. Lucapa

Canabrava, petite ville du Brésil dans l'O de l'État de Minas Gerais, district de Coromandel, 400 km au SSE de Brasilia; elle est le site d'un permis de recherche des kimberlites qui seraient à l'origine des diamants alluviaux de la région, par les sociétés Canabrava et Southern Era (50-50), depuis 1999, sur 850 000 ha, dans le craton du São Francisco; les bureaux et le laboratoire ont été établis à *Patos de Minas, au centre de la concession. Un autre permis un peu au NE est celui de *Rio do Sono, 50-50 Canabrava et Paramount.

Canada, la nouvelle vedette du monde du diamant, fourmillant de sociétés et de permis de recherche qui se négocient et se revendent vite, et dont les actions sont soumises à des spéculations vertigineuses dès l'annonce d'un résultat prometteur. On savait le Canada riche en or et en toutes sortes de métaux, mais le vide et la rudesse du Grand Nord n'avaient pas attiré les prospecteurs de diamants alluviaux et, comme en Sibérie, mais bien plus tard, c'est par les kimberlites que l'on a commencé. Deux géologues avisés et entreprenants, Charles Fipke et Stewart Blusson, ont eu l'idée de rechercher patiemment et rationnellement des sites potentiels sur le grand craton du lac des Esclaves, dans les Territoires du Nord-Ouest. Leur effort fut récompensé en 1985 au bord du lac de *Gras; ils surent protéger leur découverte et y intéresser le groupe minier BHP, qui fournit les moyens de l'analyse et de la mise en exploitation, en commençant par la cheminée d'Ekati*, un peu au NO du lac. Par chance, elle se trouve proche de la «route d'hiver» qui, de lac glacé en lac glacé, joignait Yellowknife, base de toutes les opérations, à la mine Lupin, d'où l'on extrait de l'or et des métaux rares depuis longtemps; mais Yellowknife est néanmoins à 320 km d'Ekati.
La publicité de la découverte ne fut faite qu'en 1991. Très vite, de nombreuses sociétés achetèrent alors des concessions. Au bord du même lac, mais côté sud, Kennecott et Aber décelèrent la belle cheminée de *Diavik, domaine de Rio Tinto; un peu au SO, ce fut au tour de Winspear et Aber de dévoiler le gisement de *Snap Lake, où De Beers put s'imposer. Ce ne sont là que les gisements les plus riches; encore, si Ekati produit depuis 1998, les deux autres ne doivent-ils pas être en état de le faire avant 2003 au mieux. Mais les recherches ont mis en évidence plusieurs centaines de gîtes de kimberlies, dont une cinquantaine contiennent des diamants; une dizaine d'entre elles devraitn pouvoir être exploitées dans la décennie à venir. Certains experts estiment que le Canada a sept des dix plus riches cheminées de kimberlite du monde, dont les trois premières.
Autour du lac de Gras, les recherches se poursuivent en différents points. La zone de prospection a gagné vers le nord aux environs du lac Contwoyto, au Nunavut, où la cheminée *Jéricho apparaît riche; puis dans le secteur dit du Couronnement, au sud de la baie de ce nom et autour des lacs Kikerk et Napatulik, où plusieurs gîtes pourront être mis en valeur. L'ensemble de ces trouvailles forme une sorte de grande bande NO-SE, sur près de 700 km, à laquelle a été donné le nom de Corridor de l'Espoir, et qui se prolonge jusque dans l'île *Victoria. Pendant ce temps, d'autres recherches, dont les succès sont inégaux, ont eu lieu en *Alberta, au *Saskatchewan où le gisement fertile de *Fort à la Corne excite les compagnies, dans le nord-est du *Manitoba, çà et là en *Ontario, et en trois endroits du *Québec qui sont très cotés maintenant. Elles vont même jusque dans l'île de Baffin en Nunavut, et au Labrador (monts *Torngat, baie *Voisey). En revanche, la Colombie britannique, très riche en d'autres minéraux, est délaissée.
Comme par compensation, *Vancouver est le haut lieu de la spéculation financière et de l'inscription en bourse de centaines de compagnies, plus ou moins provisoires; au moins 185 d'entre elles ont participé à la ruée vers les diamants depuis 1991. Le Canada était déjà le 7e producteur mondial dès la première année, avec 2 510 000 ct, le 6e en valeur (420 M$); en 2001, il est resté 7e en poids, mais à 3,7 Mct, et il est passé 5e en valeur (530 M$). Il pourrait assurer un dixième de la production mondiale dès 2003, un cinquième d'ici dix ans et peut-être attendre la moitié dans vingt ans, devenant le premier producteur mondial. Même si De Beers n'en est pas absent, la firme n'y est que l'un des trois grands, et chaque acteur tend à créeer sa propre intégration verticale, ce qui contribue à bouleverser pour longtemps le monde du diamant. Mais bien des choses dépendent des tractations financières, les grandes compagnies ayant l'habitude d'intervenir quand les «juniors» ont obtenu des résultats après avoir pris les risques.
À côté de ce monde bouillonnant, les quelques gîtes connus de pierres précieuses font un peu pâle figure, bien que probablement les perspectives soient larges; on signale de l'opale depuis 1994 près de Vernon en Colombie britannique, de l'ambre dans Alberta (*Drumheller) et à Cedar Lake dans le Manitoba, des améthystes à Thunder Bay (Ontario), des rubis dans les monts Torngat (société Diamond Discoveries) et plusieurs mines vivantes ou abandonnées au Québec.

Canastra (serra da), v. Minas Gerais

Candle Lake, v. Fort à la Corne

Cap Pfarmigan, v. Victoria (île)

Capenda, v. Quatre Rivières

Capoeirana, v. Nova Era

Carélie, région partagée entre la Finlande et la Russie, où se trouve une république de Carélie; le craton de Carélie est fortement minéralisé et l'on y exploite du fer, du cuivre, du nickel; la recherche de diamants y est néanmoins récente. La société Ashton (Rio Tinto) partage un permis avec la république de Carélie (20%-80%) et a découvert de la kimberlite à Kémozéro (Russie), ce qui a provoqué la création d'une société mixte avec Alrossa (49% à Ashton). Côté finlandais, où se manifeste American Mineral Fields, des résultats positifs ont été obtenus par European Diamonds, filiale de De Beers, à *Lentiira.

Carlsbad, v. Californie

Carnaíba, mine au Brésil dans l'État de Bahia, où la découverte fortuite d'émeraudes à la faveur de la tranchée d'une nouvelle route a provoqué une ruée à partir de 1970, et l'apparition rapide d'une ville minière; mais l'activité s'est pratiquement arrêtée dès 1978. Toutefois, Carnaíba reste un lieu de concessions officielles pour la prospection libre des émeraudes; réactivé, le site est le second producteur d'émeraudes du Brésil après Nova Era; on y a trouvé aussi des alexandrites et des chrysobéryls. Carnaíba se trouve un peu au S de Senhor do Bonfim, bourgade située au N de la Chapada Diamantina, 385 km NO de Salvador.

Carnot, v. Centrafrique

Caroline du Nord, seul État des États-Unis où l'on extrait des émeraudes, à Spruce Pine (comté de Mitchell) et dans le comté d'Alexander à Hiddenite, ville qui porte le nom d'une gemme (variété de spodumène) elle-même nommée d'après Hidden, qui la découvrit en 1879. Dans le comté de Macon, une mine de saphirs et de rubis est exploitée depuis 1870; la petite ville de Franklin, au sud-ouest dans les Appalaches (2 500 hab.), propose une douzaine de mines où le visiteur peut s'amuser à chercher, une dizaine de boutiques et un musée, et se pare même du titre fallacieux de «capitale mondiale des pierres précieuses», en concurrence avec son homonyme du New Jersey.

Casuarina (mont), v. Kimberley (plateau de)

Catoca, le seul gisement de kimberlite actuellement exploité en Angola, dans le Nord-Est du pays, au bord de la r. Chicapa, à 35 km au S de Saurimo (Lunda Sul). La cheminée a 600 m de profondeur utile et une surface de 62 ha; elle avait été découverte en 1969 par les prospecteurs de De Beers pour le compte de la Diamang, mais alors sous-estimée et négligée. Explorée à nouveau après 1980 avec l'aide des Russes, qui ont obtenu les droits de prospection, elle est passée en 1992 à une Sociedade Mineira de Catoca (SMC), constituée par Endiama (État d'Angola, 33%) avec les capitaux étrangers d'Odebrecht (Brésil, 16%), Alrossa (Russie, 33%) et Leviev (Israël, 18% par Daumonty), qui a fourni des capitaux frais (57 M$) au moment décisif. Les nouvelles évaluations sont nettement meilleures; le gisement serait l'un des plus riches du monde, 4e à 7e par la teneur (76 Mct sur les cent premiers mètres, 300 Mct en tout) et le 8e par la valeur (4,6 G$ de réserves), en tous cas de loin le premier en Angola, en attendant Camafuca; 35% des diamants sont de qualité bijouterie. L'équipement, moderne, a été renouvelé en 1996. La centrale de traitement peut trier 200 000 t/mois.
La production, qui emploie 1 000 à 1 500 salariés, dont des cadres brésiliens et russes, a commencé en septembre 1997, en dépit de l'insécurité ambiante - mais Catoca est restée hors de la zone d'action de l'Unita dans les dernières années. Le résultat pour 1999 aurait été de 1,4 Mct (11e du monde) pour 92 M$ (14e), soit les deux tiers de la production officielle du pays; à elle seule, la mine assurait le plus clair des revenus du gouvernement. La production a atteint près de 2 Mct en 2000 (143 M$); on prévoit de la porter à plus de 3 Mct, voire à 5 Mct, en 2003 (soit 400 à 500 M$). Le nombre surprenant de 7,5 Mct pour 500 M$ a été avancé pour 2001, mais semble nettement exagéré. Une ville nouvelle a dû être créée, avec un aéroport. Leviev a une option préférentielle sur le commerce et la taille des bruts, mais même son partenaire Alrossa se plaint de ce qu'Ascorp (intermédiaire obligatoire officiel pour la vente des bruts et dirigée de fait par Leviev) achète les diamants à trop bas prix. Aux environs se trouve le gisement de *Dala.

Cattle Dip, v. Lichtenburg

Cecil Rhodes, mont dans Australie occidentale (25°30'S, 121°30'E).

Cedar Lake, v. Manitoba

Cempaka, gisement de diamants alluviaux à l'extrême sud de Bornéo à 45 km de Banjarmasin; il est exploité par de nombreux indépendants depuis deux siècles; la société PT Galuh Cempaka, dont 48% sont détenus par Ashton, 32 % par MAS (Malaysia Mining Corp.), 20% par Aneka Tambang (Antam), cherche à s'y fare une place. Le gisement de Danau Serang est voisin. La petite ville de Martapura sert de centre de taille et de négoce.

Centrafrique, ou République Centrafricaine, producteur de diamants en Afrique centrale; on estime que la récolte est en moyenne de 420 000 ct par an depuis les années 1930, ce qui en ferait, sur la durée, le 5e producteur du monde; la statistique donne 500 000 ct en 1998, 450 000 en 1999 (13e du monde), pour 92 M$ (11e); et 449 000 ou 641 000 en 2001 selon les sources, toujours pour 92 M$, ce qui en fait le dixième pays au monde, le second des «petits» après la Guinée; mais une grande partie, peut-être 60%, relève de la contrebande, notamment en direction du Gabon. Les hommes de pouvoir des deux pays ont souvent été soupçonnés de n'y être pas étrangers et d'avoir des intérêts dans les tailleries; le président Ange Patassé lui-même possède plusieurs entreprises, dont l'omnium agro-minier La Colombe, qu'il a fondé. La contrebande est également active pour les diamants en provenance du Congo (RDC), qui transitent par Bangui et d'autres villes frontalières sur l'Oubangui. Bangui, capitale et frontalière, est devenue une notable place d'échange et d'expédition des diamants, dotée même d'une «Bourse internationale de diamant de Bangui» (BIDB); celle-ci, qui fonctionne aussi à Berbérati, Bria et Carnot, est organisée par la société de services britannique et sud-africaine Gemkin du groupe Altimin. Les diamants représentent environ la moitié du commerce extérieur de la république et sont réputés pour leur qualité. Ils se trouvent non dans des cheminées volcaniques mais dans des formations alluviales anciennes, notamment des grès précambriens.
Les sites ont été découverts au début du XXe siècle dans deux régions distinctes. L'une est au sud-ouest, autour de Berberati dans les formations dites de Carnot-Berberati, surtout dans la vallée de la Mambéré (Likaya, 16°13'N, 04°12 E). L'autre est centrée sur la Haute-Kotto, au nord-est et au nord du pays, à partir des formations alluviales de Mouka-Ouadda, d'une part dans les vallées de la haute Kotto et de ses affluents la Boungou et la Pipi, 90 km au nord de Bria, d'autre part dans les vallées de la Bamingui et de la Bangoran (bassin du Chari) non loin de Ndélé, enfin au SO et à l'O de Bambari, sur la r. Panda près de Grimari et Goussiéma. Le site le plus productif semble être la vallée de la Boungou, depuis 1914; Bria est le principal centre de négoce des diamants dans le pays.
Les exploitations emploient entre 50 000 et 80 000 artisans mineurs d'or et de diamants, artisans ou employés de quelques sociétés internationales comme Radisson (Afrique du Sud), Vaaldiam-United Reefs (Canada), qui y a plusieurs filiales (Belafrique et Howe Centrafrique à laquelle participe aussi TransHex), et le groupe sud-africain Teixeira par Camco et Cadco, maintenant apportées à DiamondWorks, ce qui ne peut qu'accroître le caractère interlope des exploitations. Des recherches nouvelles sont menées dans les mêmes régions et dans un troisième site potentiel, sur la Ouaka entre Kouango et Grimari, au SO de Bambari dans le centre du pays. En septembre 2002, le gouvernement, qui avait appelé des troupes libyennes à son secours l'année précédente, aurait confié à la Libye un mandat de 99 ans pour la recherche d'or et de diamants dans le pays, alors qu'un an avant on annonçait qu'une société sud-africaine GCI avait obtenu un contrat de recherche et de prospective minière dans l'ensemble de la république; mais l'information a été démentie peu après.

Cervenica, v. Slovaquie

Chaffee, v. Colorado

Chaillac, v. France

Chain Lakes, v. Alberta

Chamais, v. Sperrgebiet

Chamonix, v. France

Changma, v. Mengyin

Chanthaburi, ville de Thaïlande, 245 km au SE de Bangkok, au centre d'une région d'extraction de saphirs bleus et de rubis découverte en 1919; elle avait été sous occupation française de 1893 à 1904 et en a conservé une énorme cathédrale catholique. La production de gemmes a presque cessé aux environs, où restent toutefois les mines de Bon Rai et Nong Bon, tandis que les gisements de Bangkacha (Bang Kha Cha) continuent à fournir des saphirs bleus-verts et ont même augmenté leur production grâce à la promotion du téléachat aux États-Unis. Surtout, Chanthaburi reste le grand centre des affaires, et elle est même devenue une place d'envergure mondiale, spécialisée dans les saphirs; la société Thaigems y a une place éminente, mais au moins 400 firmes y ont une adresse; de nombreux Vietnamiens y participent.

Chapada Diamantina, hauteurs entre 600 et 2 000 m sur 150 km N-S au centre d' l'État de Bahia (Brésil), où l'on découvrit de l'or vers 1700, puis des diamants près de Mucugê. Le chef-lieu des exploitations fut Lençois, née en 1822 de la fièvre des diamants et dont le nom (chiffons) vient de l'abondance désordonnée des tentes des garimpeiros à l'époque. Le site a notamment équipé les outils qui ont servi au forage du canal de Panama, ce qui explique la présence d'un vice-consulat de France; un musée (Museo do Garimpo) retrace cette épopée. Le déclin s'est amorcé dans les années 1870 et a été rapide; de nombreuses petites villes y ont pris des allures de fantômes. Un parc national de 1 500 km2, créé en 1985, attire les visiteurs sur les anciens chemins des garimpeiros, surtout la route de Lençois à Andrai, à la recherche des nombreux sites de rochers, grottes et cascades. On trouve au nord le gisement de pierres précieuses de Carnaíba, au sud celui de Brumado.

Chapada dos Guimarães, contrée de relief très accidenté et attractif au Brésil dans l'État de Mato Grosso, dotée d'un parc national et fréquentée par les touristes, où de nombreux garimpeiros recherchent or et diamants; la petite ville de ce nom est à 80 km ENE de Cuiabá.

Charcas, v. Mexique

Charleville, v. Quilpie

Chavira, v. Mexique

Chessy-les-Mines, commune française dans le département du Rhône à 25 km au NO de Lyon, celle sans doute où l'extraction de pierres précieuses a été la plus active au XIXe siècle, notamment pour l'azurite, la smithsonite et la malachite; on y organise une bourse d'échanges (ventes interdites) et des excursions.

Cheviot Range, v. Quilpie

Chiapas, v. Mexique

Chicapa, affluent de rive gauche du Kasaï, de direction S-N; dans sa vallée en Angola se trouvent successivement les sites diamantifères de Catoca (Lunda S), Calonda puis Yetwene (Lunda N); au Congo, celui de la ville dont le nom est généralement écrit Tshikapa.

Chihuahua, v. Mexique

Chili, pays d'Amérique du Sud qui n'est guère signalé que par les lapis-lazulis que l'on récolte à 3 500 m, en amont d'Ovalle, 85 km au S de Coquimbo, dans la région centrale près de la frontière argentine; on trouve au N, dans le désert d'Atacama, un chloride hydroxyde de cuivre dénommé atacamite.

Chimwadzulu, v. Malawi

Chinchaga, v. Alberta

Chine, petit producteur de diamants, du moins pour le moment. On ne signale guère que trois sites: *Wafangdian dans la presqu'île du Liaoning; *Mengyin dans le Shandong (site de Changma); un site alluvial dans le Hunan. La production ne semble pas dépasser 200 000 ct/an; en 1999, elle était officiellement de 146 000 ct pour une valeur de 15 M$, nombres confirmés en 2001, ce qui donne à la Chine le 17e rang dans le monde; certains commentateurs jugent pourtant qu'elle pourrait atteindre le million de carats. Les possibilités de découvertes ne sont pas nulles, la Chine disposant de trois grands cratons au NE, au NO et au centre du pays; des kimberlites auraient été détectées dans l'Ordos; mais jusqu'ici les sociétés étrangères ont été peu encouragées à la prospection.
La Chine s'est mise récemment à la taille et au polissage des diamants, en partie sous l'impulsion de diamantaires d'Anvers et de Tel Aviv avides de profiter du bas tarif de la main-d'œuvre; on compterait déjà une centaine d'ateliers dans cette industrie. Qingdao, capitale du Shandong, est le siège de la puissante entreprise diamantaire Jinghua, et d'une China Diamond Association qui rassemble 15 000 tailleurs et polisseurs; la firme internationale Schachter-Namdar a installé un atelier à Kunming dans le Yunnan en 1998, d'autres compagnies occidentales et indiennes ont des ateliers, dans le Guangdong notamment. Industrie et commerce des diamants ont été dirigés à partir de *Hong Kong, dotée d'une bourse des diamants depuis 1985 et siège de plusieurs sociétés filiales de groupes occidentaux, dont celui de L. Leviev (Welox). Mais de plus en plus, les activités se déplacent vers *Shanghaï, où l'on construit (à Pudong) un grand centre d'échange avec une bourse des diamants au sigle SDX. En novembre 2001, le gouvernement chinois a réduit la fiscalité sur les diamants et semble vouloir accorder plus d'attention aux industries de luxe.
La Chine a été longtemps réputée pour ses usages des jades, extraites notamment dans les monts Kunlun du Xinjiang, au sud de Khotan où existe une «montagne de Jade» et deux rivières de Jade, la blanche et la noire; Khotan a encore des tailleries. Les plus anciennes cultures de la sculpture sur jade (dites Hemudu-Liangzhu, Ve au IIIe millénaires avant notre ère) se trouvaient du côté du delta du Chang Jiang (Yang Tsé), surtout à Yangzhou, Suzhou et Hangzhou et elles étaient approvisionnées en néphrite par des mines proches, à l'O du lac Tai Hu. La Chine fournit aussi d'autres pierres précieuses, surtout dans le Yunnan, où l'on a trouvé recemment un nouveau gisement d'émeraudes. On signale également des péridots dans le Hebei, non loin de Pékin; des scapolites et œil-de-chat près de Kashi dans le Xinjiang; des grenats verts dits jades dans les monts Qui Lien au Qing Hai, des saphirs à Haïnan et dans le Fujian (Mingxi).
La Chine a une puissante industrie du diamant de synthèse à usage industriel, et met depuis peu sur le marché international des diamants jaunes artificiels, par l'intermédiaire de la firme Nova Diamond. Elle est aussi un gros producteur de perles de mer, et profite de la régression des parcs du Japon. Elle aurait également produit 800 t de perles d'eau douce en 1998. On en trouve dans tout le Sud, mais le principal lieu de production semble être le district de Shaoxing dans le Zhejiang, au sud de Hangzhou, où se distingue notamment la ville de Zhuji; des entreprises familiales y côtoient de grandes sociétés, représentées à Hong Kong et qui commencent à s'installer aussi à Shanghaï. Les ventes de joaillerie ont fait au cours des dernières années un bond considérable, progressant de 10% par an et atteignant 12 millions de dollars en 2001, soit le cinquième des États-Unis.

Chitotolo, gisement alluvial de diamants en Angola (Lunda Norte, près de N'Zagi), exploité à partir de 1996 par un consortium associant Endiama (35%), ITM Mining (50) et Lumanhe (15), ces deux sociétés étant réputées dirigées par des militaires de l'armée gouvernementale (FAA), ainsi récompensés; il a fourni 194 000 ct en 2000 (63 M$). Le secteur avait jadis été concédé à De Beers.

Chitral, v. Pakistan

Chivor, haut lieu d'extraction des émeraudes de Colombie, dans la forêt dense au NE de Bogota vers 2 300 m; le gisement, dans des veines de quartz, était connu des Indiens, apparemment sous le nom de Somondoco («dieu des gemmes vertes»), bien avant l'arrivée des Espagnols qui l'ont redécouvert en 1537; il n'a cessé d'être exploité artisanalement depuis, puis a été relancé en 1896 par des sociétés privées, qui doivent le quart des revenus à l'État; ses émeraudes tirent sur le vert-bleu. Aux environs se trouve le gisement de Gachala, exploité depuis 1956.

Choiceland, v. Fort à la Corne

Choshi, v. Japon

Chumbo, v. Éthiopie

Clear Creek, v. Californie

Cobbora, v. Dunedoo

Cobourg (péninsule de), v. Territoire du Nord

Colesberg Kopje, v. Kimberley

Colombie britannique, province la plus occidentale du Canada, dans les Montagnes Rocheuses, chef-lieu Vancouver. On y exploite de nombreuses mines, mais pas de diamant. En revanche, la structure géologique autorise des gîtes de gemmes; on extrait un peu d'opale près de Vernon, et de la néphrite. *Vancouver et sa bourse hébergent une multitude de sociétés minières, notamment pour la recherche de diamants, prospectant dans le monde entier.

Colombie, traditionnellement connu comme le pays des émeraudes. Deux grands lieux, tous deux dans la province de Boyaca: Chivor (NE de Bogota), d'appropriation privée, dont les émeraudes tirent sur le bleu; *Muzo (100 km N de Bogota), théoriquement à l'État mais concédé à des sociétés privées, le plus célèbre et le plus étendu, avec son voisin Cosquez, dont les émeraudes tirent sur le jaune. D'autres gisements, mais mineurs, se trouvent plus près de Bogota à Gachala et Buena Vista. L'insécurité, la concurrence de la drogue et de nouvelles découvertes dans d'autres pays comme le Brésil, la Zambie et le Zimbabwe ont réduit la place de la Colombie dans la fourniture d'émeraudes sur le marché. Les États-Unis ont importé 58 M$ d'émeraudes de Colombie en 2000, ce qui représente un dixième de leurs importations totales de gemmes; mais il est possible que des émeraudes de Colombie aient transité par d'autres pays.

Colorado, État minier de l'ouest des États-Unis, où l'on exploite encore le seul vrai gisement de diamants du pays (*Kelsey Lake). Il existe aussi quelques mines de pierres précieuses à Buena Vista (comté de Chaffee, en plein centre), où se trouve la société Buena Vista Gem Works; on trouve des aigues-marines au mont Antero au SO de Buena Vista dans le même comté, des rhodochrosites (mine Sweet Home à Alma dans le comté d'Ark, un peu au N de Buena Vista), des péridots dans les comtés de Park et Fremont, de la tourmaline en plusieurs endroits. Le Colorado abrite les sièges de plusieurs sociétés intéressées aux gemmes (v. Equire, Guyanor, Lucent).

Columbine (cap), v. Namaqualand

Comoé, v. Côte-d'Ivoire

Congo (République démocratique du), ex-Zaïre, gros producteur de diamants dont il est impossible de connaître la production exacte, en raison de la désorganisation complète du système minier. Les statistiques officielles étaient de 9,5 Mct en 1990, 4,8 en 1994, 5,5 en 1995; à l'époque, les diamants assuraient plus de la moitié des échanges internationaux du pays. En fait, il existe de très grandes différences d'évaluation: pour 1998, le Mining Journal donnait 25,8 Mct, l'US Geological Survey 15, d'autres sources 20 Mct, ce qui en aurait fait le 2e producteur mondial en poids après l'Australie, mais bien moins en valeur car 6% des diamants seulement sont estimés de qualité joaillerie; ce taux est d'ailleurs certainement très en-dessous de la réalité, les meilleures pierres sortant aisément des circuits contrôlés.
La production de 1999 aurait atteint 22 Mct (2e) pour 650 à 725 M$ (4e), mais les données officielles ne font état que de 9 Mct, comme en 2000. Selon L. Rombouts, la production de 2001 aurait été de 19,6 Mct (4e du monde) pour une valeur de 496 M$ (6e) mais dont 13,8 Mct (et surtout 415 M$) seraient venus des artisans. Une estimation récente donne pour le premier semestre de 2001 une valeur de 437 M$ pour l'exportation en contrebande (11,7 Mct), et de 81 M$ (cinq fois moins) pour 4 Mct à l'exportation officielle (trois fois moins); celle-ci n'obtiendrait donc que des valeurs dérisoires au carat (20 $), parmi les plus faibles du monde…
Il est vrai que la masse des diamants est impropre à la joaillerie, et a surtout alimenté l'industrie. Le Congo a pu être le premier producteur du monde dans les années 1950-1970, mais en poids, jamais en valeur. Les trois quarts de la production viennent de mineurs artisans, travaillant souvent illégalement mais qui s'assurent, contre redevance, de la neutralité, voire de la protection, des autorités locales. Les productions de bon prix sont rabattues par des intermédiaires, souvent «libanais» ou assimilés, vers des filières bien organisées passant par Brazzaville ou Bangui d'un côté, et surtout par le Rwanda et l'Ouganda de l'autre, puis en partie par Dar-es-Salam, d'où les diamants partent vers Anvers, Tel Aviv et l'Afrique du Sud, ou vers l'Inde par Dubaï. *Kisangani est un relais actif, où se sont multipliées les boutiques d'intermédiaires et même les agences de diamantaires; une large part des exportations se fait tout simplement par avion, plusieurs compagnies se disputant les liaisons avec Kampala ou Bujumbura. Comme les revenus de ces diamants servent directement des chefs militaires, des armées rebelles ou étrangères, et toutes sortes de trafics, il est assez surprenant que la plus grande partie de la littérature et des conférences consacrées aux «diamants des conflits» se soit focaliseée sur la Sierra Leone et l'Angola, semblant souvent ignorer l'essentiel, c'est-à-dire le plus gros producteur et le principal désordre en Afrique noire.
La grande région d'extraction est dans le Kasaï oriental, autour de *Mbuji Mayi, jadis Bakwanga, où a été faite la première découverte en 1918, et qui en reste la capitale; un autre ensemble se trouve autour de *Tshikapa dans le Kasaï occidental. Il existe aussi des gisements plus dispersés dans le Haut-Congo vers Bafwasende (vallée de la Lindi) et Watsa tout au NE (haut bassin de l'Uele), ainsi qu'au Kivu, notamment près de Punia et de Walikale, toutes deux dans la vallée de la Lowa, affluent de rive droite du Congo; mais ils sont en pays rebelle, dominé par les militaires rwandais, qui amènent des Hutus pour travailler dans les mines d'or et de diamants.
En principe, la Miba (Minière de Bakwanga), entreprise nationalisée dans laquelle De Beers conserve toutefois des intérêts par le biais de la Sibeka, est l'opérateur général; mais elle n'affiche que 3,5 Mct/an, essentiellement en diamant industriel à bas prix, ne parvient pas à maîtriser la multitude des mineurs artisans, et Laurent Kabila a attribué plusieurs concessions aux troupes étrangères qui l'ont aidé contre les rébellions et aux sociétés qui apportaient des financements. C'est ainsi que les militaires du Zimbabwe ont été dotés des gisements de Tshibua et Senga Senga au SO de Mbuji Mayi (sociétés Cosleg, Oryx et Sengamines), les Angolais et les Namibiens d'intérêts du côté de Tshikapa (Maji Munene), et des sociétés interlopes comme American Mineral Fields d'autres périmètres miniers.
Le commerce des diamants bruts est l'objet d'âpres compétritions où sont en jeu les nombreux réseaux de contrebande, les relations avec Anvers et la concurrence implacable entre les intermédiaires libanais (nombreux à Kisangani) et israéliens. Laurent Kabila avait annulé en 1997 le contrat général de livraison de brut dont Mobutu avait fait bénéficier la Sedico, filiale de De Beers, mais celle-ci restait le principal acheteur; puis, mécontent de la faiblesse des rentrées de redevances, il avait attribué en juin 2000 le monopole du commerce des diamants bruts à la société israélienne IDI-Congo, afin de mieux percevoir les impôts en limitant les filières illégales et les dissimulations. En 1999, il avait aussi confié la direction de la Bourse des diamants de Kinshasa à un diamantaire israélien, Rami Golan. Dans les statistiques officielles de l'exportation pour 2000 (un sixième du total probable), IDI assurait 86% du total (3,4 Mct), contre… 1,2% à Sengamines et 4,2 à une autre société zimbabwéenne. Le meurtre de Laurent Kabila profite incontestablement aux entreprises occidentales; son fils Joseph Kabila a libéralisé l'ensemble de l'économie diamantaire dès le princtemps 2001 et annulé ces monopoles; il a autorisé d'autres diamantaires à pratiquer directement l'exportation de bruts. Néanmoins, IDI continue et d'autres Israéliens, dont Leviev, contribuent au négoce et semblent même en tenir la plus forte part; enfin la Miba préparerait une vaste concession au profit de De Beers. Le Congo a signé en mai 2002 le protocole de Kimberley et se dit victime d'une contrebande estimée à plus de 400 M$ par an; les forces rebelles tiennent toujours Kisangani.
Le pays a aussi quelques gisements de pierres précieuses, sur lesquels les informations sont encore plus floues; la malachite est connue près de Kolwezi.

Congo (République du), dit parfois Congo-Brazzaville pour le distinguer de son voisin; il ne produit pas de diamants, bien que les géologues estiment que son sous-sol en contienne; mais il en recèle, au mauvais sens du mot; Brazzaville surtout, face à Kinshasa, et Bétou à l'extrême nord, approvisonné par Kisangani, sont des lieux de trafic de pierres de contrebande.

Connecticut, v. Nouvelle-Angleterre

Contwoyto Lake, lac et secteur de prospection de diamants dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada et le Nunavut, au nord du lac de Gras. Le lac lui-même est allongé du SE au NO sur 120 km; vers le nord, fonctionne déjà la mine d'or de Lupin (société Echo Bay), qui avait justifié l'aménagement d'une «route d'hiver»jusqu'à Yellowknife, à travers lacs glacés et talus de neige; celle-ci est maintenant prolongée vers le nord à travers le Nunavut, jusqu'à Kugkuktuk au bord de l'océan Arctique. Les résultats les plus intéressants ont été obtenus à l'extrême nord, en Nunavut, où se distingue la cheminée de kimberlite de Jéricho, qui devrait être le troisième ou le quatrième gisement de diamants canadien à entrer en exploitation, vers 2005, sous l'impulsion de Tahera (groupe australien Gutnick) mais en partage avec Kennecott, filiale de Rio Tinto; la cheminée contiendrait plus de 7 Mt de kimberlite (à 84 ct/kt, soit 6 Mct) et les calculs tablent sur la récupération en huit ans de 3 Mct à 115 $/ct en moyenne.

Coober Pedy, ville d'Australie du Sud sur la route Stuart à 520 km de Port Augusta et 650 km d'Alice Springs, principal lieu d'extraction des opales blanches depuis leur découverte en 1915. Elle a connu deux ruées successives, celle du début et une autre dans les années 1960 avec l'arrivée de nombreux immigrés. Les environs sont bouleversés par les excavations et les déblais sur un domaine minier de 5 000 km2, dont la fréquentation est devenue dangereuse; de nombreuses habitations sont enterrées, ainsi qu'un hôtel, un camp pour caravanes et une galerie d'art - le nom signifie en aborigène: «l'homme blanc dans un trou». En fait la production a diminué depuis l'époque héroïque et il s'agit surtout maintenant d'une ville touristique (4 000 habitants, et 60 000 à 100 000 visiteurs par an), convenablement équipée, où l'on peut assister à des démonstrations de taille et chercher soi-même quelques pierres; festival de l'opale en avril. Elle a pour annexes lointaines *Andamooka au SE, *Mintabie au N.

Coocoran (lac), v. Lightning Ridge

Cooktown, v. Queensland

Copeton, site diamantifère d'Australie dans le Nord des Nouvelles-Galles-du-Sud, autour d'un grand lac de barrage juste au sud d'Inverell; exploité depuis 1883 (mine Monte Christo), il est mis en valeur par Cluff Resources, comme son voisin Bingara.

Copper Basin, v. Nevada

Copperbelt, v. Zambie

Coppermine (Kugkuktuk), v. Nunavut

Cornouailles, v. Royaume-Uni

Coromandel, ville du Brésil dans l'O de l'État de Minas Gerais, 95 km à l'O de Patos de Minas; les découvertes de diamants alluviaux y furent précoces; la plus célèbre fut celle d'une pierre de 726 carats, dénommée Presidente Vargas. Quelques sites continuent à être exploités. Nouvelles recherches en cours par Southern Era et Canabrava et, non loin, par Black Swan.

Coronation, v. Couronnement

Coronel Murta, petite ville au nord du Minas Gerais (Brésil), chef-lieu de département, sur le r. Jetiquinhonha, site d'extraction de gemmes (tourmalines, aigues-marines et nombreuses pierres semi-précieuses), ainsi qu'à Barra de Salinas aux environs.

Coronel Murta, v. Minas Gerais

Corrego do Urucum, v. Governador Valadares

Corridor de l'Espoir (Corridor of Hope), vaste bande de toundra lacustre au Canada, orientée NO-SE dans les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, allant sur 500 km de la côte arctique jusqu'au lac Fletcher et centrée sur le lac de Gras. C'est là surtout que des centaines de sociétés prospectent assidûment les diamants, en éclaireurs des trois grands Rio Tinto, BHP-Billiton et De Beers. La ruée a été déclenchée en 1992 par la qualité des découvertes de Charles Fipke et Stewart Blusson dans le craton du lac des Esclaves, à partir du site initial de Point Lake. Les principaux succès sont ceux d'Ekati, Diavik, Snap Lake et Jéricho, mais d'autres découvertes intéressantes sont probables; au moins 150 cheminées de kimberlite ont été trouvées, dont la moitié sont fertiles. Mais les conditions de travail y sont très difficiles. Une «route d'hiver» praticable par les engins terrestres à travers champs de neige et lacs glacés joint Yellowknife au lac Contwoyto (mine Lupin) puis à Kugkuktuk (ex-Coppermine) sur l'Arctique, en passant à proximité des principaux gisements (Snap Lake, Diavik et Ekati, Jericho, Kikerk Lake); mais en été seul l'avion et l'hélicoptère sont utilisables. Faute de lieux habités, les secteurs de prospection sont généralement désignés du nom d'un des milliers de lacs de cette vaste contrée; du N au S, on peut retenir le secteur du Couronnement puis ceux des lacs de Contwoyto (avec Jericho) et Yamba, du lac de *Gras qui en est le point central, des lacs Afridi et Aylmer, MacKay et Back, enfin Camsell (dont Snap Lake) et Kennady.

Cortez Mountains, v. Nevada

Cosquez, v. Muzo

Cossack, v. Kuri Bay

Côte d'Ivoire, pays producteur et intermédiaire de diamants; trois gisements de diamants sont en production à Séguéla au centre-nord-ouest du pays (vallée de la Maraoué), à *Tortiya (SMB) et Bobi (Sodiamci); ils auraient fourni 165 000 ct en 1999 et 145 000 en 2001 (18e du monde), pour environ 20 M$ (16e), mais certaines sources font plutôt état de 300 000 ct par an. Le principal opérateur est African Carnegie Diamonds, qui a aussi des concessions à Kato et Dabakala (100 km au NE de Bouaké, dans le haut bassin de la Comoé). La société canadienne Trillion Resources prospecte autour de Zuénoula (7°20'N, 6°05'O) et ses environs (Ity, Diarabana et Toubabakou) ainsi qu'à l'O du lac de Kossou, dans la vallée de la Maraoué mais en aval de Séguéla. Une partie des diamants de contrebande de la Sierra Leone transite par la Côte-d'Ivoire, à travers la Guinée ou le Liberia.

Couronnement (angl. Coronation), secteur de recherche de diamants au Nunavut, dans le prolongement du «Corridor de l'Espoir», juste au S de la baie du Couronnement au SE de Kugkuktuk (ancien Coppermine); il inclut au sud les propriétés d'Anuri et au nord celles du lac Kikerk, où plusieurs kimberlites comme Knife (De Beers), Artémise et Potentille (Ashton), ont donné des bilans appréciés, ainsi que Kim (Ashton). D'autres, aux noms aussi ambitieux qu'Altaïr, Persée, Orbe, Sceptre ou Tiare, sont en évaluation. Les grands de la recherche de diamants au Canada (Ashton et Kennecott pour Rio Tinto, De Beers par Rhonda) y ont des concessions, ainsi que Northair, Caledonia, Diamondex, Blackstone, Stornoway, etc.

Courtpin, v. Suisse

Cowell, v. Kimba

Crater of Diamonds, v. Murfreesboro

Cristal (mine), v. Québec

Cross, v. Territoires du Nord-Ouest

Crown, gisement de diamants en Afrique du Sud, découvert en 1902 près de Kroonstad à 200 km SO de Johannesburg, dans une cheminée de kimberlite assez étroite (1,4 ha en surface); on en a extrait 700 000 ct au total jusqu'en 1931 (pour 4,5 Mt de minerai traité), en creusant jusqu'à 104 m de profondeur. Fermé au moment du krach, il a été alors racheté par De Beers qui l'a laissé en sommeil, puis l'a revendu en 1997 au groupe Rupert; celui-ci étudie sa remise en activité. Il renfermerait 34 Mt de minerai, et peut-être 7 Mct.

Cruzeiro (Novo), v. Teófilo Otoni

Cuango, rivière d'Angola et du Congo, affluent du fleuve Congo par la Kasaï; elle draine en Angola une contrée diamantifère, dont les permis d'explorer ont subi de nombreuses fluctuations. Le principal centre minier est Luzamba, précédemment Cuango, autour duquel s'activent de nombreux artisans et où se trouve le principal atelier de triage. Une première exploitation industrielle a été engagée selon un accord Endiama-Odebrecht (Brésil); après des incursions de l'Unita, elle a fait place à la SDM, qui associe Ashton aux précédents (chacun un tiers) et a repris les travaux en 1998. L'accord de paix de 1997 avait donné à l'Unita 25% de la SDM, mais l'insécurité n'avait pas cessé pour autant: la SDM a dû se replier sur Luanda en octobre 1999, puis la zone a été à nouveau déblayée par l'armée gouvernementale, avant qu'en mai 2000 Ashton ne doive évacuer son personnel et arrêter à nouveau l'exploitation pour quelques semaines.
La production aurait cependant atteint 185 000 ct en 1999 (52 M$), 210 000 en 2000 (56 M$); le principal site est celui de Tazua, à 28 km au S de Luzamba; deux nouveaux sites sont mis en œuvre en 2001 entre Tazua et Luzamba (Ganzo et Ginge). Les réserves alluviales sont évaluées entre 40 et 130 Mct, les 6 cheminées de kimberlite découvertes à 180 Mct. D'autres concessions ont été attribuées à Southern Era (144 000 ct en 1998) et American Mineral Fields en aval le long de la frontière du Congo, ancienne propriété de la société de sécurité Idas, reconfirmée en octobre 2001 sur 2 690 km2.

Cuengo, r., v. Quatre Rivières

Cuilo, r., v. Quatre Rivières

Cullinan, ville un peu à l'est de Pretoria en Afrique du Sud, où une première découverte de diamants a été faite en 1902 par Thomas M. Cullinan, briquetier, qui a laissé son nom à la ville, et baptisé sa mine Premier. Le matériau a 1 700 millions d'années, ce qui en fait l'un des plus vieux du monde. On y a découvert en janvier 1905 le fameux Cullinan, qui reste, avec 3 106 ct à l'origine, le plus gros diamant jamais trouvé; il fut offert au roi d'Angleterre qui le fit façonner par Asscher, et divisé en 9 grosses pierres et 96 petites; la plus grande est la Great Star of Africa (à la Tour de Londres), taillée et polie en forme de poire, à 74 facettes, et pèse 530 ct. La mine, qui a été fermée de 1932 à 1947, fournit des diamants bleus spécifiques; elle employait 2 000 salariés en 1996 (pour 1,6 Mct/an) et Avmin en possédait encore la moitié, avant de vendre sa part à De Beers, qui détenait l'autre moitié.
Premier se classe parmi les grandes cheminées de kimberlite (13e du monde pour le poids total estimé, 24 Mct jusqu'à 100 m de profondeur), d'assez bonne teneur (300 à 500 ct/ht) mais de prix moyen un peu faible; la production en 2000 comme en 2001 a été de 1,7 Mct (10e du monde) avec 1 500 salariés, pour 126 M$ (10e). Elle pourrait passer à 5 Mct en 2009 après l'achèvement des grands travaux de galeries souterraines qui ont été engagés. À 13 km à l'O de la ville se trouve aussi la mine Lena-Schuller, où Diamco-Diamcor exploite trois kimberlites, Schuller qui a 3 Mt de minerai de réserves, National la moitié, Schuller-Annexe nettement moins; l'extraction a commencé dès 1898 mais avait été arrêtée en 1926 après avoir donné 32 590 ct; elle a été reprise par Diamco en 1998 seulement. À proximité se trouve également la mine de *Montrose.

Cumberland, v. Royaume-Uni

Custer, v. Dakota