Une leçon de «réseau»
Internet est une formidable source d'informations multimédias. Mais c'est bien plus que cela. Il consolide des réseaux et en suscite de nouveaux, rappelant ainsi une de leurs fonctions fondamentales, l'échange, et la base de leur attrait, l'apport de chacun des membres. Appliqué au milieu scolaire, ce rappel est d'autant plus pertinent qu'Internet n'est pas encore bien adapté aux attentes des établissements scolaires. La meilleure façon d'y remédier est encore que le milieu scolaire s'y investisse largement en créant ses propres réseaux d'échange et d'information.
De nouvelles «leçons» de géographie
La consultation des premiers sites Web scolaires permet déjà de constater l'énorme potentiel de renouvellement et de documentation des «leçons» de géographie. Les vertus pédagogiques d'Internet vont toutefois bien au-delà: montrer l'environnement d'une école, se situer dans une région, reconnaître et faire reconnaître un territoire, faire appel à des concepts, rédiger des textes, choisir des images, des sons, réaliser des graphiques et des cartes à l'intention d'un public essentiellement francophone, virtuellement mondial, sont des exercices difficiles, mais d'une stimulation sans égale. L'interactivité du réseau ajoute encore à cette qualité en permettant d'ajuster les contenus, de les enrichir en permanence, parfois aussi d'envisager concrètement des échanges scolaires, plus ou moins lointains, après des préparations actives par le courrier électronique et des «documents attachés».
Un outil de développement régional à long terme?
Fait significatif, les premières initiatives ont été prises par des écoles primaires relativement isolées, contrairement aux processus de diffusion habituels à partir des plus grandes villes. Le jeune âge des élèves n'a guère été un obstacle à l'apprentissage du nouvel outil. Le mode d'organisation et de fonctionnement de ces écoles peut en faciliter la mise en place: meilleur suivi entre les années, projets pédagogiques, programmes d'échanges Les obstacles relèvent davantage de la mobilisation des ressources humaines et financières. Dans le cas de régions isolées, Internet peut en effet être perçu comme un outil de développement, dont la maîtrise permettrait de profiter de toutes les formes de télétravail à long terme. C'est le pari engagé à grande échelle par des collectivités locales en Ardèche, dans la Creuse ou dans le Vercors. De plus en plus nombreuses sont les mairies des régions moins accessibles ou en difficulté qui soutiennent un projet de connexion de leur école primaire.
À la recherche de l'effet de club
Après la diffusion des travaux pionniers de quelques écoles primaires (cf. Piquecos, Réseaux buissonniers, Journal des Juniors), les sites se multiplient et le taux de connexion augmente rapidement. Des expérimentations se déroulent actuellement dans le cadre des projets d'«autoroutes de l'information» dans 13 académies et concernent quelque 500 établissements. Après les écoles primaires, collèges et surtout lycées emboîtent le pas. De faibles taux de connexion subsistent au sud et à l'est de Paris, dans le Nord et les régions méditerranéennes. Le grand Ouest et l'académie de Lyon sont assez peu connectés, notamment dans le secondaire. Toutefois, des projets sont en cours d'élaboration et n'ont pas été reportés sur la carte. Comme le téléphone, l'intérêt d'Internet et du Web est lié au nombre d'usagers. Plus vite les établissements scolaires auront atteint un effet de seuil, que les spécialistes des télécommunications appellent un effet de club, plus Internet sera attrayant et indispensable.
Voici quelques suggestions pour une première prise en main des sites scolaires. On peut tout d'abord consulter:
La visite peut se poursuivre par l'exploration directe de quelques sites. Les écoles primaires, pionnières dans ce domaine, ont aussi les sites Web les plus élaborés.
Certains sites seront présentés dans les prochains numéros.