Villes et banlieues
Antoine S. Bailly. Les théories de l’organisation de l’espace urbain (1 tabl., 6 fig.)
Les théories classiques de l’organisation de l’espace urbain (Burgess, Hoyt) et du gradient de densité (Clark) ont donné naissance à de multiples travaux sur l’organisation interne de la ville. Certains auteurs insistent sur le comportement économique de l’individu (Alonso, Herbert et Stevens) alors que d’autres se consacrent au comportement social (Ress, Murdie). Les analyses de l’écologie factorielle, qui enrichissent notre connaissance de la structure urbaine interne, semblent les plus séduisantes, mais les modèles sont encore loin d’être opérationnels et ne peuvent pas servir de base à un aménagement prospectif.
Claudine Riou-Barthe. Autoroutes et banlieues nouvelles: le cas d’Upper Merlan (Philadelphie) (6 tabl., 6 fig.)
La commune d’Upper Merion est située à 25 km au nord-ouest de Philadelphie; depuis 1958, elle est à la convergence d’un réseau routier exceptionnel dont les deux principales branches sont l’autoroute de Pennsylvanie et l’autoroute de la Schuylkill. Sa croissance démographique, depuis 20 ans, s’apparente à celle de toutes les zones suburbaines contemporaines de l’utilisation généralisée de l’automobile. La population active passe de 1 000 à 23 000 entre 1950 et 1970; l’industrie emploie 10 000 personnes et ses caractéristiques l’opposent radicalement à celles du noyau antérieur de Norristown, pourtant très proche. Les activités commerciales et de service se développent aussi rapidement. Dans les paysages on remarque la consommation vorace de l’espace, dans un désordre encouragé par le libéralisme en matière d’urbanisation. L’espace est découpé par un lacis d’autoroutes en fonction desquelles se localisent les centres commerciaux, les établissements industriels et les bureaux, tous entourés de gigantesques parkings. Au-delà s’étendent les lotissements de maisons individuelles ainsi que quelques immeubles. Ces paysages récents contrastent étrangement avec ceux hérités d’un passé encore proche, dont ils ne sont séparés que par quelques kilomètres.
Marc Vernière. Pikine, «ville nouvelle» de Dakar. Un cas de pseudo-urbanisation (2 tabl., 7 fig., 4 phot.)
Pikine (Sénégal) est une «ville nouvelle», surgie du néant, peuplée déjà de 140 000 habitants. Née pour soulager Dakar, à titre provisoire, elle se perpétue et prolifère. L’étude des séries de photographies aériennes permet d’en suivre l’extension et la densification. Les occupations irrégulières ont doublé les lotissements officiels et semblent même offrir de meilleures conditions de vie. Mais les emplois sont éloignés, et les revenus très faibles. Nombre de problèmes de l’urbanisation du Tiers Monde sont ainsi posés.
Maurice Hérin. Cergy-Pontoise: une ville nouvelle dans son environnement et son développement (5 fig.)
La Ville Nouvelle de Cergy-Pontoise est née du Schéma Directeur de l’agglomération parisienne (1965). Elle est implantée au contact d’une zone suburbaine qui n’a connu, jusque vers 1962, qu’une urbanisation lente, préservant l’autonomie de la basse vallée de l’Oise par rapport à l’agglomération parisienne. Mais, en 1968, la limite de l’agglomération (selon l’INSEE) progresse de plus de 15 km, englobant 23 communes de ce secteur. En même temps les migrations d’achat et surtout de travail connaissent un accroissement considérable. À partir du fait «Ville Nouvelle» maintenant acquis, deux questions se posent: quel est cet espace géographique dans lequel s’installe largement la Ville Nouvelle, quelles sont les tendances de son évolution? Comment s’établissent les contacts, les relations de la Ville Nouvelle avec son environnement? Éclairée par la profession de foi des aménageurs, la question revient à se demander, comment, sur le terrain, se crée une des Villes Nouvelles du Schéma Directeur de la Région Parisienne, quels obstacles elle doit affronter, et comment les schémas sont modifiés par la réalité.
États des recherches
Setsuko Mitsuhashi. The recent development of quantitative methods in Japanese human geography
Point de vue
Jean-Paul Ferrier. L’espace, l’aménagement et la géographie
La transformation de l’espace est une des manifestations les plus évidentes — et les plus inquiétantes pour l’avenir — de l’évolution de nos sociétés dans leurs formes actuelles de développement économique; l’aménagement du territoire prétend en offrir des modes de gestion en vue d’une plus grande rationalité. Aussi bien comme champ d’action pratique que comme domaine de recherche scientifique, l’espace relève de nombreux intervenants; mais, souvent, leurs moyens d’action sont d’autant plus grands que leurs capacités de prise en compte sont plus faibles.
L’analyse globale de la structuration actuelle de l’espace, intégrant l’apport des différentes sciences et techniques est donc indispensable: elle éclaire les mécanismes des rapports de production, et permet de fonder une définition opératoire de l’espace, elle est en outre le meilleur point de départ pour dégager l’originalité de la géographie, pour mieux fonder son «projet» scientifique, et donc pour définir les moyens de son développement.
Roger Brunet. Éléments pour un débat
Positions de recherches
Henri Bakis. Les firmes multinationales et l’organisation de l’espace
L’espace géographique 1/73
L’espace géographique 3/73
dernière mise à jour: 11 février 2019
Les sommaires