L’Espace géographique 3/73

EG 3/73

Version sans les résumés


L’analyse des paysages

Georges Bertrand, Olivier Dollfus. Le paysage et son concept


Gabriel Rougerie. Le paysage vu sous l’angle de sa dynamique


Georges Bertrand, Olivier Dollfus. Essai d’analyse écologique de l’espace montagnard (1 tabl.)

Les espaces naturels montagnards correspondent, malgré leur diversité, à un même schéma d’organisation écologique. Afin d’élaborer une première esquisse de «modèle» d’espace montagnard, on a réuni et classé selon l’échelle spatiale les «effets» écologiques qui commandent la distribution et la dynamique des paysages montagnards, et qui pourraient bien être des «lois» écologiques encore incomplètement formulées.


Daniel Mathieu, Jean-Claude Wieber. L’analyse des structures des paysages naturels (1 tabl., 7 fig.)

L’analyse multivariée, appliquée à onze terrains différents, permet de dégager des principes de structuration des paysages.

L’analyse des caractères (pentes, strates de végétation, abondance de la litière, épaisseur du matériel altéré et marques de la dynamique érosive) sur les graphiques factoriels permet de dégager des règles d’interprétation des axes. La répartition des sujets montre l’existence de «nuages» de points, définis par des combinaisons de caractères, et dotés d’un degré variable d’entropie. Ils définissent des unités taxonomiques, séparées par des discontinuités plus ou moins vigoureuses. Les résultats de ces analyses débouchent sur une esquisse de modèle théorique de structuration. Ils doivent donner lieu à deux prolongements: une cartographie objective des unités de paysage et la recherche d’une métrique de la structuration.


Gilles Allaire, Michel Phipps, Marc Stoupy. Analyse écologique des structures de l’utilisation du sol (3 tabl., 4 fig.)

L’analyse de la structure de l’utilisation agricole du sol conduit à mettre en évidence des zones potentiellement homogènes dans des paysages de coteaux cultivés où le rôle du modelé topographique cristallise les effets des principaux facteurs écologiques. Le recours aux méthodes statistiques d’analyse des données pose le problème de la formalisation des procédures de recherche et invite à situer la recherche dans le vaste champ des études intégrées du paysage. Le rapport des résultats d’une analyse locale effectuée dans les coteaux viticoles du Gaillacois intervient à titre d’illustration.


Chantal Blanc-Pamard, Rodolphe Spichiger. Contact forêt-savane et recrû forestier en Côte-d’lvoire (2 fig.)

Les auteurs ont étudié le recrû forestier sur des parcelles cultivées en lisière d’un îlot forestier de plateau, sur le terroir de Sakassou, au sud-est du «V» Baoulé, en savane préforestière guinéenne.

À partir des données recueillies auprès des paysans Baoulé, 4 catenae de 50-55 m de long et 5 m de large ont été établies sur 3 parcelles dont l’année de mise en culture est connue; une parcelle-témoin non cultivée sert de référence.

Ces relevés mettent en évidence que l’homme a un rôle inducteur et accélérateur de la reforestation, par ses cultures vivrières de lisière. Son mode de culture, qui supprime le feu et les Graminées, favorise la création de fourrés secondaires.


Michel Bruneau. Dynamique des paysages et organisation de l’espace dans la plaine de Sukothai (Thaïlande) (1 tabl., 2 fig., 1 pl. couleurs h.t.)

Les paysages de la plaine centrale de Thaïlande ont été cartographiés au 1/250 000 à partir de deux séries de photographies aériennes (1953 et 1968). Paysages naturels ou aménagés ont été classés en fonction de leur dynamique en paysages stables, faiblement, partiellement et totalement transformés. Descriptions de voyageurs et vestiges d’irrigation décelés sur photographies permettent d’étendre l’étude de leur dynamique. La mise en valeur de la plaine s’est faite dans les cinquante dernières années par reconquête à partir des berges de la Mae Nan et de la Mae Yom et par colonisation de terres neuves dans les collines et glacis de la bordure. Une poursuite des défrichements aux dépens de la forêt mixte et de la forêt claire menacerait les équilibres écologiques et biologiques.

Les «unités paysagiques» cartographiées sont d’ordre strictement physionomique. Elles fournissent la base analytique nécessaire à une étude de l’organisation de l’espace. Elles se regroupent en trois «ensembles écologiques»: bordure montagneuse ou collinaire (forêt mixte ou dense), glacis et pédiplaines de piémont (forêt claire), plaine alluviale (forêt dense et formations marécageuses). Les «paysages globaux» constituent des unités d’organisation et d’aménagement de l’espace ayant une structure et une dynamique propres: on en a décelé 26, qui se regroupent en deux ensembles régionaux, frange nord de la plaine centrale et plaine de Sukhothai.


Georges Bertrand, Olivier Dollfus. L’Himalaya central, essai d’analyse écologique (1 tabl.)

L’étude de l’Himalaya central met en évidence la hiérarchie des grands mécanismes écologiques qui contrôlent l’organisation et l’évolution actuelles de cette montagne, qui correspond au plus fort gradient écologique du monde. La puissance orogénique se combine avec l’existence d’une façade climatique particulièrement active pour déterminer un énorme potentiel énergétique. Le compartimentage morphostructural et les systèmes de pente, souvent instables, multiplient les «effets» écologiques. Il en résulte une mosaïque de paysages fine, contrastée et mouvante dont chaque unité homogène peut être définie en fonction de sa structure et de sa dynamique.


Sylvie Rimbert. Approches des paysages (1 fig.)

Cet article est une mise au point sur les concepts et les méthodes avec lesquels est analysée la notion synthétique de paysage. Du concept d’espace corporel découle la géographie de la perception et du comportement; du concept d’espace cartésien découle la géographie de l’espace-objet. Les observateurs empiriques, que leur approche soit inductive ou déductive, ont vu leurs techniques renouvelées par l’apport de la statistique. Mais l’une des explications fondamentales des paysages se trouve toujours dans la législation.


Jean-Luc Piveteau. L’observation directe du paysage et sa place dans la problématique de la géographie urbaine

Assez curieusement, alors que la géographie se voit, depuis plusieurs années et pour son mieux-être, interrogée sur sa problématique, ce point de méthode qu’on appelle communément l’observation directe échappe à la critique. Il est admis que le géographe est un homme de terrain. Mais une large imprécision enveloppe cette activité au grand air. Il y aurait une illusion à tenir l’observation directe pour l’instrument privilégié de la connaissance de l’organisation de l’espace. Mais il faut lui reconnaître, entre autres mérites, celui de nous introduire à une perception vécue des structures spatiales. En abordant cette question, d’abord sous un angle normatif, puis au travers d’une rétrospective simplement esquissée, c’est un procès de plus que, toute gêne bue, cet article suggère d’ouvrir.



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dernière mise à jour: 11 février 2019