L’Espace géographique 2/79

EG 2/79

Version sans les résumés


L’aménagement, pour qui? pour quoi?

André Fischer. Temps et aménagement du territoire (1 fig.)

De même que l’espace, le temps constitue une dimension fondamentale de l’aménagement du territoire. Il s’agit d’une dimension fort complexe du fait que les temps pris en compte sont très divers, parce que chaque intervention sectorielle ou spatiale a son horizon temporel propre, parce que les planifications économique et spatiale s’inscrivent dans des cycles d’évolution différents. Considéré sous l’angle de la relation passé-présent-avenir, le temps pose un double problème dans le cadre de l’aménagement : celui du poids des héritages sur le contenu et les structures de l’espace, celui des rapports de causalité entre le présent et le futur. Le temps s’exprime aussi par la trilogie simultanéité-succession-durée qui, en termes d’aménagement, se traduit par les problèmes de programmation, de coordination et de synchronisation des réalisations. Au plan des aménagements de l’espace, les divers moments du temps n’ont pas la même signification. Le présent est le temps des structures héritées et imposées, le court terme est le temps de la gestion et de la rentabilité de structures spatiales acquises, le moyen terme est l’horizon des structures probables, tandis que le long terme est le temps des structures possibles et plus encore celui de l’organisation spatiale volontaire.

mots clés: AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, ÉPISTÉMOLOGIE, PLANIFICATION, TEMPS (DURÉE)


Mercedes Bresso, Claude Raffestin. L’économie de l’environnement: idéologie ou utopie?

Le système économique issu de la Révolution industrielle s’est révélé, depuis près de deux siècles, destructeur de l’environnement. Les méthodes utilisées par la science économique pour surmonter cette crise sont largement insatisfaisantes en ce sens qu’elles ne constituent que des palliatifs. Les auteurs veulent démontrer qu’il faut maintenant se préoccuper de l’information régulatrice pour faire face à cette crise et surtout qu’il faut repenser l’entreprise pour en faire une unité responsable dans l’enveloppe spatio-temporelle de la région.

mots clés: ÉCONOMIE, ENVIRONNEMENT, RESSOURCES (GESTION DES), SOCIÉTÉ/NATURE (RELATIONS)


Hélène Rivière d’Arc. L’armée, aménageur et entrepreneur en Bolivie. Le cas du département de Santa Cruz (1 fig.)

Le rôle direct ou indirect de l’armée est ressenti en Bolivie à tous les niveaux de l’organisation socio- économique. Invoquant l’argument de sécurité et de souveraineté nationales, commun à la plupart des gouvernements militaires latino-américains, elle étend ses initiatives à l’aménagement et à l’entreprise, dont le fonctionnement diffère cependant assez peu de celui des entreprises capitalistes classiques.

Dans le Département pionnier de Santa Cruz où son intervention est qualifiée de stratégique, l’armée met en place des projets d’infrastructure et de colonisation dont la réalisation suscite les critiques des milieux entrepreneurs régionalistes. L’armée contrôle par ailleurs indirectement le projet sidérurgique du Mutum dont les implications internationales freinent le développement et aiguisent certaines contradictions. Il en résulte que les populations locales sont assez peu concernées par ces projets.

mots clés: AMÉNAGEMENT, BOLIVIE, DÉVELOPPEMENT (STRATÉGIE DE), FRONTIÈRE, PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS


Michel Bruneau. Politiques et stratégies de développement chez les montagnards du Nord de la Thaïlande (3 tabl., 2 fig.)

La pression démographique de plus en plus forte des populations montagnardes du Nord de la Thaïlande entraîne un recul de la forêt de plus en plus sensible. Les cultivateurs d’opium des hauteurs et les populations Thaï des basses terres, sur les terrasses et bas de versants, sont les principaux responsables de cette déforestation. La politique de développement a été menée dans un premier temps par le Ministère de l’Intérieur, principalement dans un souci de contrôle d’espaces encore difficiles d’accès et de sécurité aux frontières. Elle s’est heurtée depuis 1967 à une insurrection armée des ethnies des hauteurs (Meo). La politique de regroupement des montagnards dans les basses terres et de thaïsation a connu le même échec relatif que le programme des cultures de remplacement du pavot mis en œuvre par les Nations Unies. Après 1973 la stratégie de développement des hautes terres met les facteurs écologiques et agronomiques au premier plan, masquant les problèmes ethniques et sociaux. Les groupes ethniques Karen et Môn-Khmer, les plus nombreux, dont le système de cultures sur brûlis ne dégrade pas le milieu, sont particulièrement négligés et menacés d’une réduction de leur espace utile.

mots clés: AGRICULTURE, AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, CONSERVATION DE LA NATURE, DÉVELOPPEMENT (STRATÉGIES DE), THAÏLANDE, PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS


Roland Pourtier. Ville et espace en Afrique noire: l’exemple du Gabon (2 tabl., 5 fig.)

Le Gabon est, depuis l’indépendance, un État minier. La croissance remarquable de l’économie extractive, jointe à un sous-peuplement persistant, crée des conditions spécifiques pour l’organisation de l’espace. La mise en place d’un système urbain, élaboré par la colonisation et consolidé depuis une décennie, induit des bouleversements des structures spatiales comme de la société. On s’est interrogé sur la signification de cette «urbanisation de l’espace», sur ses modalités, sa finalité sociale, ses rapports à l’État, et sur ses effets quant à l’aménagement territorial. Le caractère extraverti de l’économie, la réalisation d’infrastructures lourdes telles que le «Transgabonais», la volonté politique de contrôle de l’espace national, confèrent à la capitale un rôle privilégié, à la fois relais et moteur, dans cette nouvelle organisation spatiale.

mots clés: CAPITALE, GABON, MISE EN VALEUR, ORGANISATION DE L’ESPACE, PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS, RÉSEAU URBAIN


Antoine Rullan. La Grande Kabylie côtière: surpeuplement, déprise rurale et aménagement (1 fig.)

Dans cette montagne surpeuplée, occupée par une des sociétés les plus paysannes d’Algérie, l’agriculture est paradoxalement très peu intensive. Ce désintérêt pour l’agriculture en tant qu’activité économique s’explique par l’importance de l’émigration et son apport monétaire. L’attachement sentimental à la terre familiale fait qu’il n’y a pas eu de partage de la société entre agriculteurs et non-agriculteurs. La terre est confiée aux plus faibles. Aucun investissement n’est réalisé. Les actions de développement entreprises sont plus «sociales» qu’économiques et l’impact de la Révolution Agraire est très faible.

mots clés: AGRICULTURE, ALGÉRIE, MONTAGNE, PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS, RÉFORME AGRAIRE, VIE RURALE


Marc Côte. Le produit agricole algérien (5 tabl., 12 fig.)

Ce travail tente, à partir des statistiques agricoles officielles, d’évaluer le produit agricole brut algérien, et d’en analyser la ventilation à travers les 10 branches de production, les 31 wilayate, et les deux secteurs juridiques. Il met en évidence le poids relatif de la production animale, l’hétérogénéité très accusée à tous les plans, une différenciation juridique l’emportant sur les différenciations géographiques elles-mêmes.

mots clés: AGRICULTURE, ALGÉRIE, PRODUIT AGRICOLE


Fabio Lando, Gabriele Zanetto. Venise: le milieu lagunaire dans la perception de ses habitants


Pédagogie

Paul Claval. Problèmes de didactique de la géographie


Jean-Michel Henriet. Curriculum géographique pour adolescents de 16 à 19 ans (compte rendu de la Conférence européenne de Londres 29 mars - 1er avril 1978)


Géo-humeur

Antoine S. Bailly. Vers une prospective statique: dedans, dehors ou entre deux chaises


Philippe Pinchemel. Réponse à une géo-humeur: Comment on peut être géographe


Lectures


L’espace géographique 1/79<- ->L’espace géographique 3/79

<=Les sommaires


dernière mise à jour: 11 février 2019