L’Espace géographique 4/83

EG 4/83

Version sans les résumés


Géographes et géographie des Antipodes (V)

David A.M. Lea, Yves Guermond [Traducteur]. Planification et sous-développement régional en Papouasie—Nouvelle-Guinée (3 fig., 1 photo, 2 tabl.)

La planification en Papouasie–Nouvelle-Guinée est devenue une fonction de plus en plus spécialisée. Alors que la rhétorique des politiciens, bureaucrates et universitaires est de mettre en avant la décentralisation et le développement rural, dans la réalité, les agences de prêts, l’aide internationale et les acteurs de la planification ne cessent d’insister pour que les investissements obtiennent un profit raisonnable. Ainsi les planificateurs de Port Moresby favorisent-ils le développement des zones déjà avantagées, capables de fournir des bénéfices rapidement, tandis que les zones isolées et moins développées deviennent inversement de plus en plus désavantagées. Les stratégies de planification appliquées en Papouasie–Nouvelle-Guinée aux zones les moins développées ont été diverses et il est possible d’en tirer les leçons. L’une des conclusions les plus évidentes est qu’il existe un besoin en géographes dans les processus de planification. D’abord parce qu’il y a une divergence entre les planificateurs intervenant à une échelle macro-nationale et les besoins réels des communautés rurales les plus isolées; ce qui est peut-être bon pour la Nation est souvent très mauvais pour les petites communautés, de telle sorte que les questions d’échelle et d’espace sont très cruciales. En outre, l’approche généraliste, la recherche sur le terrain et la perception régionale qui sont celles du géographe sont utiles pour comprendre des régions où il n’existe guère de données statistiques et où les nuances locales ne peuvent pas toujours être comprises en utilisant les méthodes sophistiquées de l’analyse régionale.

mots clés: AMÉNAGEMENT RÉGIONAL, DÉVELOPPEMENT (STRATÉGIE DE), PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE


Yves Guermond. Commentaire


David A.M. Lea, Joël Bonnemaison [Traducteur]. Réponse au commentaire d’Yves Guermond


Brian J. Murton, François Durand-Dastès. L’approche humaniste des lieux en Nouvelle-Zélande

La nature de la géographie humaine fait l’objet d’un débat ininterrompu depuis plusieurs dizaines d’années, mais aucune véritable définition de ses buts, de son contenu ou de ses méthodes d’approche, ne semble avoir fait l’unanimité parmi ses praticiens. Cela est aussi vrai en Nouvelle-Zélande qu’ailleurs; certes, ce que l’on a appelé la révolution quantitative et théorique y a été généralement accepté, à en juger par le nombre des articles parus dans The New Zealand Geographer et de nouveaux développements surgissent comme la «géographie du comportement», également présente en Nouvelle-Zélande. Mais qu’en est-il de la perspective humaniste en géographie qui s’est développée de façon si nette en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne pendant ces dix dernières années? En dehors de quelques spécialistes de géographie historique (Johnston, 1981, Shepard, 1969), les tentatives pour mener une recherche dans cette voie ont été assez rares (Murton, 1979). Cet article cherche à démontrer la pertinence de l’approche humaniste lorsqu’on l’applique à un paysage naturel et culturel extrêmement varié comme celui de la Nouvelle-Zélande: l’auteur s’appuie sur les œuvres de l’un des plus intéressants écrivains néo-zélandais contemporains: Witi Ihimaera.

mots clés: GÉOGRAPHIE HUMANISTE, LIEU, LITTÉRATURE, NOUVELLE-ZÉLANDE


Robert H. Fagan, Loïc Rognant [Traducteur]. La réorganisation industrielle en Australie (2 fig.)

Pendant les vingt dernières années, la part de l’industrie dans l’économie australienne a diminué, tant pour les emplois que pour le revenu national. La désindustrialisation est comparable à celle qui s’est produite dans d’autres pays développés capitalistes pendant les années soixante-dix. En partie, l’exportation de minerais et de sources d’énergie a augmenté pendant la même période. Certaines des contraintes principales qui pèsent sur l’industrie sont la conséquence de la place semi-périphérique occupée par l’Australie dans l’économie mondiale; d’autres problèmes réels tiennent à son organisation et à sa géographie. La mainmise étrangère s’est rapidement développée, à la fois dans les mines et dans les industries de transformation, provoquant des réactions variées de la part des capitaux locaux, des ouvriers et de l’État. Les conséquences de ces changements industriels sont inégales sur les régions et sur les villes australiennes et ceci fixe des objectifs de travail urgents aux géographes.

mots clés: AUSTRALIE, CAPITALISME, DÉPENDANCE, INDUSTRIE


Joseph Michael Powell, Roger Brunet [Traducteur]. Les pionniers de la géographie australienne

La «réflexion géographique», quelle qu’en soit la définition, était un trait majeur dans la vie des Australiens «ordinaires» bien avant que la géographie devienne une discipline universitaire établie. À l’exception de la population aborigène pour laquelle le spirituel est lié profondément à l’environnement, nécessairement engagé dans un unique mode d’explication philosophique, ces quelques brèves réflexions sur les pionniers de la pensée géographique en Australie doivent donc commencer avec l’installation des premiers pionniers européens. L’esquisse se poursuit par une appréciation des réalisations de quelques fonctionnaires et scientifiques essentiels du xixe siècle et se termine par une note sur deux des géographes universitaires australiens les plus connus. Le lien tissé entre ces trois parties de l’article est l’identification de l’engagement à atteindre et partager un «sens des lieux» plus précis et plus satisfaisant.

mots clés: AUSTRALIE, ÉCOLE AUSTRALIENNE DE GÉOGRAPHIE, GÉOGRAPHIE (HISTOIRE)


Antoine S. Bailly, Hubert Béguin, Denise Pumain, Thérèse Saint-Julien. Chronique de science régionale 1982


Le territoire

Roland Pourtier. Nommer l’espace. Émergence de l'État territorial en Afrique noire (2 fig., 1 tabl.)

Cet article est un essai d’interprétation des processus de dénomination spatiale considérés comme constitutifs de l’État et de la nation. L’Afrique Noire représente un observatoire privilégié pour l’analyse de la reproduction du modèle de l’État territorial dont l’idéologie, illustrée par le discours spatial de la Révolution de 1789, éclaire la symbolique des noms d’États. Au Gabon, la généralisation des hydronymes apparaît exemplaire d’une rationalité étatique qui efface au plan du langage les références ethniques et œuvre à l’émergence de l’État-nation.

mots clés: AFRIQUE NOIRE, ÉTAT, NATION, TOPONYMIE


Point de vue

Claude Raffestin. La territorialité mal aimée et/ou mal comprise ou les avatars d’une notion mal aimée et/ou mal comprise


Lecture

France


[PDF]Table des auteurs et index des matières pour l’année 1983


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dernière mise à jour: 11 février 2019