Atlas du Brésil

Atlas du Brésil

Sommaire

Avant-propos

  1. Le Brésil et le Monde
  2. Genèse et maillage du territoire
  3. L’environnement et sa gestion
  4. Dynamiques des populations
  5. Dynamiques du monde rural
  6. Dynamiques industrielles et tertiaires
  7. Dynamiques urbaines
  8. Réseaux
  9. Disparités et inégalités
  10. Aménagements du territoire

Conclusion

Index


Atlas du Brésil. CNRS, GDR Libergéo-La Documentation française, 2003, 302 pages, 452 cartes et graphiques, 22 tableaux

Collection «Dynamiques du territoire» n° 22
ISBN: 2-11-005363-4
ISSN 0999-0089
DF 5 7223-3

Prix: 45,00 €

Diffusion:

Logo DF La Documentation Française
29, quai Voltaire
F-75344 Paris cedex 07

tél.: +33 1 40 15 70 00
fax: +33 1 40 15 72 30

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Comment ne pas évoquer le football dans les éléments qui font la place et le rayonnement du Brésil dans le Monde? Ce jeu d’origine britannique s’y est formidablement adapté et est devenu le sport national, même si, en traversant l’Atlantique et en devenant futebol, il a bien évolué par rapport à celui que pratiquaient les futurs gentlemen d’Eton. Le Brésil est l’un des grands pratiquants du football, et ses résultats dans les matchs officiels montrent que non seulement il fait partie des pays qui dominent le jeu au niveau mondial, mais de surcroît il est, parmi ceux-ci, de la petite élite qui est systématiquement présente dans les phases finales des compétitions, et les gagne souvent. La carte 01-15 (qui n’inclut pas l’année 2002) montre que le Brésil a un solde positif avec pratiquement tous les pays du Monde pour les matchs gagnés et même pour les buts. Une exception, l’Argentine, mais est-il nécessaire de rappeler que le Brésil, lui, a gagné cinq fois la coupe du Monde? Sa cinquième victoire en 2002, le «penta» auquel les Brésiliens aspiraient en 1998 et qu’il ont été si frustrés de ne pas conquérir lors la mémorable finale contre la France, le met pour longtemps en tête du football mondial.

Au fond, c’est assez justifié, car on prend au Brésil le futebol très au sérieux, c’est un des éléments forts de l’identité nationale, c’est toujours un des rares moyens d’ascension sociale pour les pauvres dans une société très inégalitaire. Et les Brésiliens déploient sur les terrains comme dans la vie un génie de l’improvisation individuelle qui supplée — presque toujours — aux failles de l’organisation collective. Oui décidément, on a bien raison de penser que le Brésil est par excellence le pays du football.


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La population brésilienne est très inégalement distribuée sur le territoire. Il persiste une nette opposition entre les régions littorales et intérieures, qui reflète aujourd’hui encore les effets du processus de colonisation et de peuplement du territoire : les premières sont très peuplées alors que les secondes ne sont que faiblement occupées. Les zones de concentration sont elles aussi irrégulières : même dans des États les plus peuplés, comme le Rio Grande do Sul, le Santa Catarina, le Minas Gerais, la Bahia, le Pernambuco, la Paraíba et le Rio Grande do Norte, apparaissent des vides. Seuls São Paulo, le Paraná, Rio de Janeiro, le Sergipe, l’Alagoas, la Paraíba et le Ceará voient leur territoire occupé de façon continue. Sur le reste du territoire, la répartition de la population est étroitement corrélée avec les réseaux de transport, les voies navigables, les chemins de fer naguère construits pour exporter les produits de l’intérieur et aujourd’hui les routes de desserte régionale. Cette répartition inégale est le fruit d’un processus de croissance lui-même inégal qui représente la population des États à l’occasion de chacun des recensements brésiliens, du premier, en 1872, au dernier en date, en 2000. En 1872, le pays tout entier comptait moins de dix millions d’habitants et seules vingt provinces de l’Empire avaient plus de 50 000 habitants, le Minas Gerais et la Bahia étant les plus peuplés, suivis par le Pernambuco, le Ceará, São Paulo, Rio de Janeiro, et le Rio Grande do Sul. En 1890, la population totale du pays atteint quatorze millions d’âmes et, grâce à la ruée sur le caoutchouc, le seuil des 50 000 habitants a été franchi par un autre État, l’Amazonas. État en effet, puisque sous la République, proclamée l’année précédente, les anciennes provinces prennent ce titre, même si le changement n’est officialisé que par la Constitution de 1891.


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Une analyse factorielle réalisée sur ces mêmes données montre qu’il existe de ce point de vue au moins trois Brésils. L’axe de la composante I (36,9% de la variance) oppose le Brésil blanc du Sud au Brésil métis du Nord. L’axe de la composante II (19,3% de la variance) distingue les minorités, Noirs d’un côté, Indiens et Jaunes de l’autre. En regroupant entre elles ces trois catégories sous la rubrique «autres» (sans aucun sens péjoratif, seulement en raison des nécessités de la construction du graphique), on peut ensuite construire un diagramme triangulaire qui synthétise la distribution des couleurs de peau de la population dans chaque microrégion. Les trois catégories qui se dégagent de cette analyse sont très différentes, tant par la place relative de chaque groupe au sein de chacune d’elles que par la part du territoire national qu’elles occupent. Le type où les Blancs prédominent occupe la région Sud du pays, plus São Paulo, le Sud des États de Minas Gerais, Goiás et Mato Grosso do Sul et quelques régions du Mato Grosso et du Rondônia, où les migrations agricoles ont conduit bon nombre de Sulistas.

Le type où les Métis l’emportent est moins homogène, et il l’est d’autant moins que cette catégorie statistique recouvre une gamme de couleurs très variée, comme on peut le constater en quelques minutes en se promenant dans les rues d’une ville brésilienne. Ils forment un peu plus des deux tiers du total, ce qui laisse place pour près de 28% de personnes qui se disent Blanches. Ils occupent pratiquement tout le reste du pays, à l’exception des régions classées dans le troisième type.

Celui-ci se distingue par la place qu’y occupent les «autres» (Noirs, Indiens, Jaunes), mais on notera qu’ils y sont minoritaires, n’y représentant qu’un peu moins de 15% de la population. Il est fréquent en Amazonie (du fait de la population indienne), dans les États de Bahia et de Rio de Janeiro (du fait des Noirs). Á plus grande échelle, on devrait nuancer cette image et prendre en compte les terres indigènes éparpillées dans tout le pays, ainsi que les villages de descendants d’esclaves fugitifs (quilombos).


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Même si l’on sait que les moyennes sont à prendre avec précaution dans ce domaine, puisque dans un même município les différences de revenus entre les personnes peuvent être fortes, la répartition des revenus moyens par habitant dans chaque município oppose nettement deux Brésils, au bénéfice des municípios qui sont situés au sud d’une ligne Rondônia-Espírito Santo.

En bas de l’échelle des valeurs, on remarque une fois de plus la situation déprimée du Nordeste et de la haute Amazonie, où se situent les plus mauvais résultats. Tout en haut de l’échelle des revenus, et bien que leur petite superficie n’aide pas à les voir, se trouve une série de municípios des États de São Paulo, de Rio de Janeiro, du Minas Gerais. Si l’on prend en compte les trois catégories supérieures, celles où l’on dispose de plus de 160 reais par habitant et par mois (ce qui, soit dit en passant, est très peu, 45 euros au cours de février 2003), tout le bloc du Centre-Sud est inclus, à part le Nord du Minas Gerais et le centre du Paraná.

Mais on notera que des régions situées très au nord font jeu égal avec le Sudeste et le Sud, avec un foyer situé dans le Nord du Mato Grosso, qui s’étend même sur le Rondônia et le Sud du Pará. Il y a bien sûr un élément qui fausse en partie ce qui peut paraître comme un impressionnant progrès de ces régions jusque-là peu favorisées, leur très faible population, qui tire vers le haut le revenu moyen par tête. Mais il n’en est pas moins vrai que la mise en valeur de ces régions jusque alors couvertes de cerrados et de forêts par les fronts pionniers de l’élevage et du soja y a produit des revenus élevés qui, partagés (inégalement) entre peu de gens, donnent ce résultat. On pourrait être tenté de conclure que les défrichements massifs «paient», si l’on ne se rappelait que le court terme n’est pas la seule échelle à laquelle on doit raisonner, et que la dégradation de l’environnement et surtout la réduction de la biodiversité auront des coûts ultérieurs.


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dernière mise à jour: 5 mai 2006