L’Espace géographique 4/72

EG 4/72

Version sans les résumés


Espaces ruraux

Jean Le Coz. Intégration ternaire de l’agriculture et aménagement de l’espace rural (5 tabl., 8 fig.)

Une sorte de déterminisme agro-technologique pousse à une organisation ternaire de l’espace cultivé, par la décomposition de la fonction agricole entre une fonction de travail (ateliers de culture ou d’élevage), une fonction de gestion (unité d’exploitation), une fonction d’organisation (entreprise et centre de commandement). Dans les pays socialistes, il en résulte la mise en place de trinômes (exemple: kolkhoze-brigade-équipe, combinat-zadruga-unité de travail). En économie libérale, une moindre maîtrise foncière se traduit par la non-cohérence agraire. Dans les pays sous-développés, la pénurie des moyens ne permet qu’une intégration lâche des éléments du secteur agricole. L’U.R.S.S. fournit les exemples les plus expressifs d’intervention des Pouvoirs publics au quatrième niveau, celui du véritable aménagement de l’espace rural.


Albert Odouard. Structures foncières et agriculture spéculative dans l’espace canarien (2 tabl., 3 fig., 3 phot.)

L’examen des documents cadastraux de l’île de Tenerife montre la concentration de l’économie agricole spéculative en quelques communes seulement. Une minorité de propriétaires, parfois non-résidents, détient l’essentiel des zones irriguées productrices de bananes et de tomates. La localisation des cultures dépend d’un ensemble de conditions physiques et humaines; elle permet d’opposer d’une part les communes riches à agriculture d’exportation aux communes pauvres polyculturales, et d’autre part les communes traditionnellement riches au nord à celles de la côte sud dont l’essor est contemporain, mais dont les rapides progrès tendent à renverser l’ancienne hiérarchie des espaces.


Michel Benoit. La genèse d’un espace agraire Mossi en pays Bwa (Haute-Volta) (7 fig., 1 phot.)

L’efficacité du concept de structure est mise en évidence dans le cas d’un espace agraire de formation pourtant récente en Haute-Volta. La technique du «fichier-image» de J. Bertin permet, par la confrontation des caractères des parcelles, de définir des corrélations et finalement des systèmes de relations après trois manipulations ordonnées selon des critères de classement différents. Le terroir apparaît ainsi comme un système spatial, et non comme un simple agrégat de parcelles.


Questions d’aménagement du territoire

Henri Nonn. Problème d’organisation régionale: l’Alsace (5 fig.)

L’exemple de l’Alsace est utilisé pour montrer, les transformations d’une structure régionale du fait des mutations économiques et sociales contemporaines. Alors que longtemps l’Alsace apparut comme un assemblage de «pays» fondés sur des aptitudes physiques (relief, sols) et sur des traits agricoles dominants, animés par de multiples foyers urbains, les structures nouvelles modifient ce canevas.

La redistribution de la population et des activités, et une hiérarchisation urbaine plus nette, créent des espaces polarisés plus vastes. Mais, par-delà ces derniers, une urbanisation assez généralisée explique que la centralité des villes ne soit pas seule à structurer l’espace alsacien; les complémentarités et les solidarités économiques et sociales aboutissent à définir de nouveaux cadres dans lesquels les anciens «pays» se fondent, et dans lesquels se reconsidèrent les problèmes d’aménagement.


Jacques Verrière. À propos du Livre blanc sur l’aménagement de la Loire moyenne: faut-il régionaliser le Bassin parisien? (5 fig.)

L’analyse du Livre Blanc sur l’aménagement de la Loire moyenne permet à l’auteur de montrer les difficultés qu’il y aurait à créer un ensemble urbain linéaire de niveau métropolitain à moins de 200 km de Paris. Compte tenu des flux de circulation actuels et prévisibles, il apparaît en outre que cette «métropole» ne pourrait guère polariser la Région Centre où elle sera incluse en totalité.

La Région Centre a-t-elle d’ailleurs beaucoup de réalité? Dans l’ensemble du Bassin Parisien, le découpage en régions administratives respecte bien mal la structure régionale. Un énorme hiatus urbain existe là entre Paris et une douzaine de centres régionaux comme Amiens, Caen, Orléans, Reims, Tours ou Troyes. La structure régionale comporte donc deux niveaux d’intégration: l’ensemble du Bassin défini comme la partie du territoire français exclusivement soumise à l’influence métropolitaine directe de Paris, et une douzaine de cellules régionales organisées autour des centres régionaux. Il conviendrait de calquer le découpage régional sur ce schéma et d’imaginer une organisation administrative adaptée.


Claude Cabanne. Regards sur l’aménagement de l’estuaire de la Loire

Les principaux atouts économiques de l’estuaire de la Loire sont sa position relativement centrale sur la façade atlantique et les vastes terrains industriels disponibles. Mais les objectifs du Ve Plan n’ont été que partiellement atteints et le désenclavement de la région demeure en tête des préoccupations du VIe Plan. Le port poly-industriel en eau profonde est un bon outil de développement, mais bien des obstacles restent à surmonter. La plupart des décisions échappent aux planificateurs locaux, et appartiennent à des chefs d’entreprise extérieurs à la région ou à l’État. La métropole de l’Ouest commence à se réaliser, mais sa réussite n’est pas encore assurée. Ses deux pôles doivent se développer parallèlement: à Nantes un secteur tertiaire à fonction régionale peut accélérer la croissance industrielle, à Saint-Nazaire l’essor de la population et des industries doit faciliter l’implantation de nouvelles activités commerciales et de services. Cette évolution économique provoque des transformations du paysage urbain et une réorganisation nécessaire de l’espace agricole.


Claude Chaline. La genèse d’une «new town» écossaise: Irvine. Un exercice de géographie volontaire (4 fig.)

Irvine, située au sud-ouest de Glasgow, a été mise en chantier en 1966. Comme pour beaucoup de villes nouvelles récentes, il existait initialement une importante implantation urbaine et économique. L’étude du plan-masse montre combien les conceptions urbaines ont évolué depuis vingt ans. Le poids des contraintes et des inerties est élevé, en particulier à propos de la localisation du centre. L’apport volontaire tient surtout dans l’organisation de l’espace résidentiel: si ce dernier est divisé, c’est sans rigidité et l’originalité, comme à Runcorn, est d’avoir structuré l’ensemble, par rapport aux axes de transports publics ou community routes. L’option quant au centre est en faveur du groupement en un seul point de toutes les activités collectives.


Positions de recherche

Jean-Pierre Deffontaines. Analyse régionale des systèmes de production agricole et «science du paysage»


Michel Bruneau, Guy Cabaussel. Essai de cartographie du «paysage global» en zone tropicale


Antoine S. Bailly. Espace urbain, logement et législation


Alain Metton, Michel-Jean Bertrand. La perception de l’espace urbain: de l’enfant à l’homme (1 fig.)


Documentation


[PDF]Tables et index pour l’année 1972


L’espace géographique 3/72<- ->L’espace géographique 1/73

<=Les sommaires


dernière mise à jour: 11 février 2019