Atlas de Thaïlande

Structures spatiales et développement

Atlas de Thaïlande

Sommaire

Introduction

  1. Situation du territoire
  2. La population
  3. L’État et la construction du territoire
  4. L’agriculture
  5. L’industrie
  6. Le secteur tertiaire
  7. Bangkok et la Région métropolitaine de Bangkok
  8. Deux régions périphériques: le Nord-Est et le Sud
  9. Déséquilibres sociaux et organisation spatiale

Annexe méthodologique
Sources et bibliographie


Atlas de Thaïlande. Structures spatiales et développement. Paris: CNRS, GDR Libergéo-La Documentation française-IRD, 2006, 208 pages, 210 cartes et graphiques.

Collection «Dynamiques du territoire» n° 23
ISBN: 2-11-006095-6 (DF)
ISBN: 2-7099-1593-6 (IRD)
ISSN 0999-0089
DF 5 8431-2

Prix: 35,00 €

Diffusion:

Logo DF La Documentation Française
29, quai Voltaire
F-75344 Paris cedex 07

tél.: +33 1 40 15 70 00
fax: +33 1 40 15 72 30

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Cet atlas a également été publié en anglais:

KERMEL-TORRÈS Doryane, dir. (2004). Atlas of Thailand: spatial structures and development. Paris: IRD Éditions; Chiang Mai, Thailand: Silkworm Books, 209 p., ISBN: 2-7099-1541-3 (IRD), ISBN: 974-957543-1 (Silkworm Books).


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La répartition des musulmans montre que l’islam ne se limite pas à quelques provinces limitrophes de la Malaisie. Si leur poids apparaît clairement au sein des provinces peu peuplées de Pattani, Narathiwat, Yala et Satun, leur présence est indéniable dans d’autres provinces méridionales : Songkhla compte plus de musulmans que Yala et Satun mais un peu moins que Bangkok. Ces cinq provinces du Sud (plus de 60% des musulmans) constituent le cœur de populations autochtones ou implantées de très longue date et converties au cours de l’histoire par province entière.

Ce sont des Malais musulmans, de langue jawi dont le mouvement séparatiste a été nourri par les politiques ultra-nationalistes des années 1930 aux années 1950 et soutenu par l’État voisin de Kelantan en Malaisie et quelques pays arabes depuis les années 1970. Malgré une insécurité endémique (enlèvements, incendies d’écoles et autres bâtiments publics), rappelant que certains musulmans n’étaient pas satisfaits de la thaïsation, la politique plus conciliante des années 1980 et 1990 avait permis de placer le débat sur le terrain électoral : le Sud a bénéficié de la présence au pouvoir de deux premiers ministres non musulmans, issus de la région, le général Prem Tinsulanonda (1980-1988) et Chuan Leekphai (1992-1994, 1998-2001). Multiplication des incidents dans les provinces les plus méridionales, déploiement des forces armées, instauration régulière du couvre-feu, l’année 2004 marque un tournant. L’escalade de la violence s’y traduit par la mort de plusieurs centaines de personnes.

Ce sont des Malais musulmans, de langue jawi dont le mouvement séparatiste a été nourri par les politiques ultra-nationalistes des années 1930 aux années 1950 et soutenu par l’État voisin de Kelantan en Malaisie et quelques pays arabes depuis les années 1970. Malgré une insécurité endémique (enlèvements, incendies d’écoles et autres bâtiments publics), rappelant que certains musulmans n’étaient pas satisfaits de la thaïsation, la politique plus conciliante des années 1980 et 1990 avait permis de placer le débat sur le terrain électoral: le Sud a bénéficié de la présence au pouvoir de deux premiers ministres non musulmans, issus de la région, le général Prem Tinsulanonda (1980-1988) et Chuan Leekphai (1992-1994, 1998-2001). Multiplication des incidents dans les provinces les plus méridionales, déploiement des forces armées, instauration régulière du couvre-feu, l’année 2004 marque un tournant. L’escalade de la violence s’y traduit par la mort de plusieurs centaines de personnes. (…)


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Ce qui est considéré comme «forêt» n’est pas clairement défini. Ainsi, les zones forestières dégagées en 1973 et 1995 par traitement d’images satellitales et les estimations statistiques en résultant doivent être vues comme des aires maximales possibles d’extension de forêts incluant des formations arbustives variées et différents types de dégradation.

Historiquement, le recul des forêts a suivi les étapes de la colonisation agricole mais, entre le milieu du xixe siècle et les années 1950, l’exploitation commerciale du teck est la cause principale du déboisement, même si les défrichements agricoles ont joué un rôle non négligeable. L’extension des superficies rizicoles a été forte dans les basses terres de la Plaine centrale, puis sur ses piémonts et dans les bassins et vallées du Nord et du Nord-Est. L’absence de forêts en 1973 au cœur de la Plaine centrale témoigne de l’ancienneté de la déforestation (milieu du XXe siècle).

Les prélèvements forestiers antérieurs à la seconde guerre mondiale, beaucoup plus importants que ce qui est généralement reconnu, ont ouvert la voie à la colonisation agricole qui s’est accélérée jusqu’au milieu des années 1970. La déforestation a surtout touché le Nord-Est et le Sud. La progression des cultures commerciales (manioc, maïs, canne à sucre) a produit les principaux changements dans la conversion des terres sur les terrasses et les plateaux. L’expansion agricole, accompagnant souvent l’aménagement routier, a, entre autres, suivi les routes stratégiques construites dans le Nord-Est lors de l’engagement des États-Unis au Viêt-nam. Son ralentissement à partir du milieu des années 1980 a permis au début des années 1990 une certaine stabilisation du couvert forestier à l’échelle nationale. Les territoires agricoles ont toutefois continué de s’étendre dans le Sud où plus de 260 000 ha de forêts ont été coupés entre 1989 et 1995. La diminution rapide des superficies forestières a poussé le gouvernement à interdire, dès 1973, l’exportation de bois brut, faisant de la Thaïlande un importateur net, puis à révoquer en 1989 les concessions forestières. (…)


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Le tourisme, d’agrément, de congrès ou d’affaires, joue depuis les années 1970 un très grand rôle dans la croissance économique, le tourisme international étant devenu le premier pourvoyeur de devises du pays, engendrant aussi un grand nombre d’emplois directs ou indirects (services, artisanat). Fortement soutenu par l’agence Autorité du tourisme de Thaïlande (TAT), et par le Bureau de l’investissement qui encourage l’investissement dans le secteur, en particulier l’hôtellerie, le tourisme représente aujourd’hui 6% du PIB.

La Thaïlande est devenue une destination majeure du tourisme international de masse, stimulant aussi le tourisme domestique, dans un contexte de développement de l’économie et des infrastructures. Les Thaïlandais se déplacent traditionnellement beaucoup, pour des raisons économiques et familiales, pour assister aux festivals bouddhiques, chinois ou animistes (songkran, loi kratong) ou visiter des sanctuaires religieux. Les voyages à l’étranger et le tourisme culturel et balnéaire en Thaïlande même, sur les traces du tourisme international, sont de nouveaux types de déplacements s’apparentant au tourisme de loisir. Ils sont facilités par l’élévation du niveau de vie et l’amélioration des moyens de communication. L’augmentation du revenu de l’activité hôtelière dans des provinces du Nord-Est (Nakhon Ratchasima, Khon Kaen, Nong Khai, Ubon Ratchathani), où le tourisme domestique domine, en est un signe.

Le tourisme international demeure la locomotive du secteur. Outre les rentrées de devises, le touriste étranger dépense en moyenne plus que le touriste thaïlandais. Depuis la fin des années 1970, la progression des revenus du tourisme est, en outre, plus rapide que celle des entrées de visiteurs, grâce à l’élargissement de l’offre des destinations et à l’augmentation du tourisme d’affaires et de congrès, plus rémunérateur.

Le tourisme international, par sa massification et sa diversification, suscite l’aménagement de nouveaux sites et les investissements dans l’hôtellerie comme le développement des infrastructures de communications et des services. Il touche aujourd’hui la quasi-totalité du territoire, même le Nord-Est délaissé jusque-là, selon des intensités et des modalités diverses qui tendent à gommer le caractère authentique et exotique du pays, prôné par les catalogues touristiques des années 1970 et 1980, pour favoriser les aménagements et les activités plus élaborés et sophistiqués (sites historiques et archéologiques, parcs naturels). La Thaïlande est ainsi devenue la plate-forme d’accès aux régions touristiques voisines, labellisées plus « authentiques » et nouvellement ouvertes, que sont le Yunnan, le plateau Shan au Myanmar, le Laos et le Cambodge. Des liaisons aériennes directes relient les capitales et les pôles touristiques asiatiques à Bangkok et à des centres provinciaux thaïlandais. (…)


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En Thaïlande, la croissance soutenue des revenus (près de 10% par an pour les années 1990) est une réalité depuis la seconde moitié des années 1980. Largement stimulée par le boom économique de 1987 à 1996, elle a rebondi après la crise de 1997. Si la population urbaine a été la première à bénéficier de cette progression générale des revenus, celle des campagnes a été touchée par effet de percolation, en fin de cycle notamment. Le recul de la pauvreté rurale s’explique aussi par le relèvement des prix agricoles (remontée des cours mondiaux, suppression de la taxe intérieure sur la production de riz), la maîtrise des tensions inflationnistes, et par les effets des politiques d’investissement et d’industrialisation en périphérie créant des possibilités d’emploi non agricole.

Les moyennes nationales masquent de grandes disparités entre les régions et entre les villes et les campagnes. En 1996, si le revenu mensuel moyen per capita est d’environ 2 900 Baht, il est de 6 900 pour l’Aire du Grand Bangkok (GBA), de 3 000 pour le Centre, autour de 2 500 pour le Nord et le Sud, de 1 850 pour le Nord-Est. Il vari,e dans les villes, de 4 700 dans le Sud à 5 400 dans le Nord et, dans les villages, de 2 600 dans le Centre à 1 600 dans le Nord-Est. Dans les années 1990, les régions périphériques ont eu un taux de croissance annuelle des revenus supérieur au taux national: de 10 à 11% contre 9%.

Même si elles ne rendent pas compte des écarts intraprovinciaux, les cartes contribuent à préciser les disparités. Celle des niveaux de revenus per capita souligne bien les écarts au revenu moyen national. Pour les revenus supérieurs à la moyenne, on trouve une grande partie de la Région métropolitaine de Bangkok (les deux niveaux supérieurs), puis la couronne périmétropolitaine, dont l’Eastern Seaboard; agrégées à cet ensemble, de rares provinces comme Phuket, Surat Thani et Trat (effet tourisme notamment). Pour les revenus les plus bas, on a la quasi-totalité des régions périphériques, notamment l’ensemble du Nord-Est que les populations rurales nombreuses tirent totalement dans les deux niveaux inférieurs, de même que les marges frontalières du Nord et du Sud. Dans ces deux dernières régions, des dynamiques économiques plus diversifiées et le poids des capitales régionales (Chiang Mai, Songkhla) hissent certaines provinces à un niveau de revenus autour de la moyenne. (…)


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dernière mise à jour: 5 mai 2006