L’Espace géographique 3/92

EG 3/92

Version sans les résumés


Environnement

Jacques ILTIS. La mine, élément de la controverse écologique dans le Pacifique Sud (4 fig.)

L’île de Nauru, la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie et Bougainville, en Papouasie-Nouvelle- Guinée, disposent d’exploitations minières à ciel ouvert parmi les plus intensives dans le monde, respectivement de phosphate, de nickel et de cuivre. Les extractions ont engendré des perturbations majeures du milieu naturel et du cadre de vie des populations riveraines. Dans deux cas sur trois, ces perturbations tirent leur origine, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, d’une insuffisante prise en compte des facteurs environnementaux, naturels et humains. Deux décennies plus tard — laps de temps qui, pure coïncidence (?), équivaut à la durée de la controverse sur les essais nucléaires dans la région — des déséquilibres écologiques persistent. Mais les compagnies minières et les pouvoirs publics ont commencé à tirer la leçon des dévastations, que, par ailleurs, les populations dénoncent de manière toujours plus vive. Des techniques d’extraction de minerai, de traitement et de stockage des résidus ménageant l’environnement ont été mises en œuvre. La concertation avec l’ensemble des parties concernées s’est également développée.

mots clés: ÉCOLOGIE, MINES, NAURU, NOUVELLE-CALÉDONIE, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE


Yves POINSOT. Contribution à l’étude géographique globale des paysages montagnards: quelques propositions théoriques à partir d’exemples andins et pyrénéens (5 fig.)

Comment phénomènes naturels et mutations socio-économiques s’interpénètrent-ils pour structurer les milieux montagnards? Dans la Cordillère centrale colombienne, vers 3 000 m, l’organisation des paysages subit l’effet du gel, des héritages glaciaires et de «révolutions» des activités humaines. Dans les Pyrénées, les mutations agricoles et touristiques récentes transforment les étages de la montagne. Les problèmes posés par l’utilisation de concepts physiques et sociaux dans une même analyse peuvent être résolus par le recours aux notions de concurrence, de domination, de besoins et d’usages de l’espace, qui demeurent communes aux sciences naturelles et humaines.

mots clés: ALTOANDIN, COLOMBIE, CONCURRENCE SPATIALE, CONSOMMATION D’ESPACE, FRANCE, MONTAGNE, PAYSAGE, PYRÉNÉES


De l’histoire naturelle à l’écologisme et retour (R. BRUNET)

Y a-t-il place pour une géographie dans un monde devenu «global»? (Ch.-P. PÉGUY)


Olivier DOLLFUS. Système Monde et système Terre


Mexique

Les mots de la géographie: Maquiladora: l’art de faire (R. BRUNET)

Michel PORTAIS. Reconversion et nouveaux espaces réticulaires au Mexique (1 tabl., 4 fig.)

L’actuelle reconversion économique se traduit par de profondes répercussions dans l’organisation de l’espace mexicain, non seulement sur le plan régional (croissance de la région frontière du Nord et de zones touristiques côtières par exemple) mais aussi par le développement du modèle réticulaire, dans le cas des activités les plus dynamiques: le tourisme et la maquiladora (usines de montage). On analyse l’application de ce modèle à ces deux domaines et l’on soulève le danger qu’il représenterait si une intégration avec le modèle territorial ne se réalisait pas, à terme.

mots clés: FRONTIÈRE, MODÈLE RÉTICULAIRE, MEXIQUE, ORGANISATION DE L’ESPACE, RÉSEAU, TOURISME


Jérôme MONNET. Du bazar au modèle: le commerce à Mexico (2 tabl., 6 fig., 4 phot.)

La géographie commerciale de Mexico est mal connue, malgré l’importance de ce secteur d’activités dans le paysage et dans la vie des habitants de la capitale du Mexique. L’équipement de la ville en établissements commerciaux est très inégal selon les quartiers. Le centre de l’agglomération est le siège d’une concentration exceptionnelle de commerces, qui contraste avec le fort sous-équipement de la périphérie. Seuls certains quartiers échappent à cette disposition concentrique, en dessinant une «diagonale d’approvisionnement alimentaire». En outre, les commerces se distribuent inégalement entre l’Est (sous-équipé) et l’Ouest (suréquipé), et suivant des axes qui fixent les établissements. Le centre historique apparaît comme un condensé de l’agglomération; les commerces s’y regroupent par rues spécialisées, elles-mêmes articulées en réseaux avec des nœuds où les densités d’établissements sont extraordinaires. La modélisation du commerce à Mexico se rapporte à un modèle plus général de la métropole hispano-américaine.

mots clés: BAZAR, CENTRE-VILLE, ÉQUIPEMENT COMMERCIAL, MEXICO, MODÈLE SPATIAL


Dynamique des localisations

Pierre BECKOUCHE. Les mutations du dispositif territorial de l’industrie électronique française (2 fig.)

L’organisation de la production dans les industries de haute technologie a connu trois ruptures majeures au cours de la décennie écoulée: le changement de «schéma de production», qui a placé la technologie au cœur des processus productifs; la transnationalisation; un renversement des rapports de force entre les États et les grandes firmes, au bénéfice de ces dernières. Ces ruptures généralisées sont manifestes dans l’électronique. Elles bouleversent un système productif français caractérisé par l’ampleur de la segmentation spatiale et fonctionnelle de la production, et de ce fait désormais inadapté aux conditions de la concurrence mondiale.

mots clés: DYNAMIQUE DES LOCALISATIONS, FRANCE, HAUTE TECHNOLOGIE, SYSTÈME DE PRODUCTION


Méthodologie

Daniel A. GRIFFITH. Qu’est-ce que l’autocorrélation spatiale? Réflexions sur 25 ans de statistiques spatiales (4 tabl., 4 fig.).

II n’existe pas à ce jour de définition simple, claire et concise de l’autocorrélation spatiale, bien qu’il y ait eu ces dernières années un nombre croissant de publications en rapport avec ce concept. L’auteur cherche à rendre compréhensible l’autocorrélation spatiale au géographe moyen possédant un minimum de connaissances mathématiques. Il apparaît en premier lieu que ce concept peut revêtir neuf significations différentes: la corrélation d’une variable avec elle-même provenant de l’ordonnancement géographique des données; un instrument de description de la nature et de l’intensité d’une structure spatiale; un indicateur de la quantité d’information latente contenue dans les données spatialisées, en particulier l’information qui s’avère toujours négligée dans les estimations statistiques classiques quand elles sont appliquées aux séries de données spatiales; un outil permettant de repérer l’existence de variables significatives, mais non prises en compte dans le modèle; un substitut à des données manquantes; un obstacle pour l’application des méthodologies statistiques conventionnelles à des séries de données spatiales; un indicateur du bien-fondé d’une partition spatiale, voire un artefact introduit par les frontières; un mécanisme d’un processus spatial; enfin, un effet de redistribution sur les lieux avoisinants. L’article détaille tour à tour chacune des définitions avant de les illustrer soit par des exemples numériques soit de manière conceptuelle. La compréhension des statistiques spatiales est essentielle, étant donné l’utilisation croissante et les abus potentiels qui risquent fort de se produire avec la prolifération des SIG parmi la communauté des techniciens.

mots clés: AUTOCORRÉLATION SPATIALE, DONNÉES SPATIALISÉES, INFORMATION LOCALISÉE, MODÈLE SPATIAL, UNITÉS SPATIALES


Lectures


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dernière mise à jour: 13 février 1996