OT 2 - Réseaux, communications et territorialisation

Responsabl e Henry Bakis

(40 h. réparties en 3 séminaires).

Cette option s'inscrit dans une géographie des relations et une géographie des activités, ainsi que dans des perspectives d'aménagement du territoire.

L'identification et le fonctionnement d'espaces géographiques spécifiques - à toutes les échelles - sont fondés sur un tissu relationnel qui concrétise et mesure la cohérence d'une communauté humaine dans le cadre d'un territoire.

La mise en évidence de ce tissu relationnel (infrastructures, réseaux, flux, échanges) sous forme d'un système spatial, conduit à une analyse des flux de personnes (mobilité, migrations alternantes), de biens (logistique, transports, aires de chalandise), d'informations (par exemple flux de télécommunications), flux organisés en autant de réseaux tantôt fortement tantôt faiblement influencés par des réseaux d'équipements. La cohérence du territoire ne dépend cependant pas seulement de l'intensité des flux de relations internes. Elle peut également se manifester en fonction de l'ouverture ou de la fermeture (frontières, barrières) sur l'extérieur et donc en fonction de l'orientation, de la nature, de la force de ses relations externes.

Les territoires sont traversés par des dynamiques, des mutations spatiales et des recompositions incessantes. L'équilibre est une notion dynamique; la transition un processus continu. De nouvelles constructions et différenciations spatiales et territoriales émergent à différents niveaux (du local au global). Le mouvement est impulsé par des acteurs qui adoptent des stratégies (innovations sociales, techniques et culturelles); ces acteurs exercent des actions, s'articulent en réseaux et subissent des interactions. L'espace géographique dans ses différentes échelles est au bout de ce processus, du géoespace au cyberespace. Dynamiques et mutations spatiales concernent autant les mailles locales ou régionales, que les territoires en réseaux structurés par les transports de biens, de personnes et d'informations.

Autant de réflexions qui conduisent de l'analyse topologique des réseaux à la structuration de l'espace par les réseaux et les flux des transports et de la communication. La prise en compte du phénomène de réseaux par les géographes est particulièrement intéressant par suite de sa dimension paradigmatiques pour toutes les sciences sociales. Certaines conférences données dans le cadre des séminaires de cette option feront également partie d'un séminaire pluridisciplinaire de l'UPV «socio-économie du multimédia et d'Internet ». Ces conférences seront donc ouvertes à un plus large public..


Séminaire OT-21, Les espaces des réseaux, de la télécommunication, et d'Internet (14 h.)

Animateur Henry Bakis

Intervenants: Henry Bakis (8 h.), Annie Cheneau-Locquay, UMR REGARDS (4 h.), Alain Veyret (2 h.)

Une dimension nouvelle de l'espace géographique - l'espace des télécommunications. De nouvelles formes d'accessibilité apparaissent en fonction d'autres conditions de temps et de coûts. La mise en place d'infrastructures techniques et l'usage des réseaux de la communication électronique communications vont grandissant. Dans quelle mesure ces évolutions induisent-elles une transformation des trames majeures des territoires? Convenons, pour simplifier, d'appeler l'espace géographique ordinaire: «géoespace»; et l'espace de la communication électronique «cyberespace». Le «géoespace» est l'espace des kilomètres, de l'effort physique, du temps et des coûts. Il reste évidemment fondamental à l'ère des réseaux de l'information en «temps réel». Le «cyberespace» est l'espace de la communication électronique caractérisée notamment par une accessibilité inédite et grandissante (capacités des matériels, des réseaux et logiciels; réduction des coûts, fin des monopoles des grands opérateurs dits historiques comme ATT ou France Télécom). Entre cet espace géographique banal et l'accessibilité nouvelle permise par les télécommunications se dessine un espace composite: le néologisme «géocyberespace» en rend compte. Il semble devoir constituer la trame de l'espace géographique du XXIe siècle. Sur ce point on sait que l'utopie n'est pas permise malgré certaines tentations des année 1970: les télécommunications ne sonnent le glas ni de la ville, ni de la géographie! Au contraire, la ville voit son effet «polariseur» encore accru par les possibilités nouvelles que permettent les réseaux de télécommunications (métropolisation, technopolisation, dynamique territoriale). La diffusion des innovations passe d'abord par la ville, et surtout la grande ville. La rencontre du «géoespace» et du «cyberespace» n'est pas neutre. Elle peut relativiser les contraintes spatiales avec lesquelles les sociétés ont dû toujours composer. Que deviennent dans ce nouveau contexte relationnel les frontières, les bassins de chalandise, etc. Avec l'élargissement des distances d'échanges, et les conditions nouvelles d'accessibilité, qu'est-ce qui fait l'originalité des «lieux», justifiant le fait que telles activités se font ici et non pas ailleurs?

Ce séminaire visera à présenter l'état de la réflexion théorique et des études de cas choisis dans les pays industriels, mais aussi dans les pays en développement. On développera en particulier le cas africain (4 heures) à propos duquel on instruira le problème suivant. Du point de vue territorial, l'échelle de l'État et de la nation va se trouver contournée à la fois par le haut et par le bas:
- par le haut par l'emprise des réseaux satellitaires gouvernés par les pays du Nord..Dans des domaines moins dramatiques, les satellites d'observation de la terre peuvent pallier en grande partie la carence très générale des services statistiques en Afrique sur les usages des sols, les ressources et leurs limites;
- par le bas par la prolifération d'entités fonctionnant comme des isolats sur leur territoire local mais reliées à l'extérieur. La remise en cause de l'État du territoire et aussi des cultures locales serait donc particulièrement effective pour les NTIC.

En s'affranchissant de la matérialité du territoire ces technologies ne vont elles pas plutôt accentuer la tendance au développement d'espaces lacunaires avec des enclaves, oasis bien équipés, des villes capitales comptoirs et miroirs de la modernité mieux reliées à l'extérieur qu'à leur propre hinterland, au milieu d'océans de pénurie où la majorité des activités restent fondées sur la force de travail humaine et l'énergie du bois de feu, un système compatible avec des économies de type de celle des seigneurs de la guerre, du Libéria, ou de l'ex-Zaïre?


Séminaire OT-22, Territorialisation et réseaux d'acteurs: étude des télécommunications et secteur du transport (14 h.)

Animateur Jean-Paul Cheylan

Parmi les intervenants: Henry Bakis (4 h.), Jean-Paul Cheylan (4 h.), Denis Garcia, DATAR (2 h.), Jérôme Lombard, INRETS (4 h.)

Ce séminaire a pour objet d'instruire les relations entre mutations spatiales, territorialisation et réseaux d'acteurs. Les exemples seront principalement choisis


Séminaire OT-23, Collectivités locales et régionales, entreprises et Technologies de l'information et de la communication (T.I.C.) (12 h.)

Animateur Henry Bakis

Intervenant: Henry Bakis (10 h.), Denis Garcia, DATAR (2 h.)

Ce séminaire traite des Technologies de l'information et de la communication, considérées sous deux angles particuliers: les collectivités territoriales d'une part, les entreprises d'autre part. Il vise à illustrer le déploiement, les usages et les effets spatiaux des réseaux d'information et de communication au sein de ces deux types d'acteurs, et de plusieurs types d'espace (nous nous intéresserons en particulier aux espaces ruraux et aux espaces urbains).

TIC et collectivités territoriales

TIC et entreprises

L'approche dominante des technologies de l'information est une approche technologique; ce qui ne permet pas de bien cerner les usages, les motivations, les processus innovants, ni d'ailleurs, le contexte territorial.

Ce séminaire vise au contraire à mettre en lumière les implications spatiales et territoriales des TIC pour les entreprises. Seront notamment abordées à cette occasion les thèmes suivants:

Le travail à distance, le télétravail, souvent contestés méritent plus d'intérêt. Certes, les statistiques ont du mal à cerner le phénomène (compris à l'image du travail des XIXe et XXe siècles). Pourtant, des formes variées de travail à distance existent depuis la discussion téléphonique (que deviendrait l'activité économique moderne sans l'existence du téléphone?) jusqu'au transfert de fichiers entre travailleurs au sens classique du terme (communication entre établissement d'une même entreprises, entre donneurs d'ordre et sous-traitants). A cela s'ajoutent les télétravailleurs déclarés ou de fait (agents commerciaux en déplacement, communications professionnelles à partir de mobiles, fonctions de back office pouvant être télélocalisées, salariés travaillant à domicile, etc.). De fait, ces évolutions concernent plus d'acteurs économiques et spatiaux que les effectifs apparaissant au vu des chiffres officiels.


Développement globalInterfaces et systèmes littoraux

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