L’Espace géographique 2/85

EG 2/85

Version sans les résumés


Feux croisés

Philippe Pinchemel, Jean Luc Piveteau. L’espace, concept intégrateur de la géographie?


Dietrich Bartels, Jean-Luc Piveteau [Traducteur]. Importance et développement de l’approche spatiale dans la géographie ouest allemande


Paul Claval, Jean-Luc Piveteau. Dietrich Bartels


Detlev Klingbeil, Gideon Biger, Elisha Efrat, Shlomo Hasson, Avinoam Meir, Jean-Marc Holz [Traducteur]. Contributions au débat


D. A. Pinder. Organisation spatiale et théories du développement dans le cadre européen: rétrospective et perspective

On examine le poids de la théorie de Christaller en matière d’organisation de l’espace sur les milieux de la recherche et de l’aménagement. On estime que ces idées ont eu une portée limitée et que les théories interrégionales d’organisation de l’espace ont été beaucoup plus influentes. Ces théories sont loin d’être parfaitement au point, ce que l’on éclaire à la lumière des pôles de croissance et des modèles centre-périphérie. Les modèles peuvent être perfectionnés, mais des progrès peuvent être accomplis par des avancées théoriques dans un domaine négligé: les conséquences spatiales des grandes tendances d’après guerre dans la société.

mots clés: CENTRE-PÉRIPHÉRIE, ÉCOLE BRITANNIQUE DE GÉOGRAPHIE, ORGANISATION DE L’ESPACE, THÉORIE


Le déterminisme en géographie

Olivier Dollfus. Présentation


Augustin Berque. Milieu, trajet de paysage et déterminisme géographique

La relation entre nature et culture ne peut pas être pensée en termes de causalité simple: suivant l’échelle de temps considérée, c’est la nature qui constitue la variable indépendante, ou l’inverse. Il faut donc d’abord distinguer ces échelles de temps. Cependant, ces diverses échelles (on en distingue ici cinq niveaux principaux) coexistent métaphoriquement dans toute réalité, i.e. dans la relation qui institue réciproquement un sujet et son environnement, et dont le paysage est la manifestation sensible à une certaine échelle d’espace. Cette relation établit une unité entre le sujet et l’objet, unité dont la réalité ne peut être pensée ni comme objet ni comme sujet, mais comme trajet perpétuel entre les deux termes, trajet impliquant à la fois une causalité séquentielle (objective) et une causalité projective (métaphorique). À la fois déterminé et déterminant, le milieu est de nature trajective.

mots clés: DÉTERMINISME, MILIEU, PAYSAGE, TRAJECTIVITÉ


François Durand-Dastès. À propos du déterminisme (2 fig.)


Paul Claval. Causalité et géographie

L’idée de déterminisme a en géographie des racines variées: cosmologie antique, médecine hippocratique, téléologie herdérienne, évolutionnisme darwinien. C’est ce dernier qui a marqué le plus profondément la géographie du début du siècle, et c’est contre lui qu’est né, dans une ambiance néo- kantienne, le possibilisme. Au cours des trente dernières années, la réflexion a montré qu’à côté des contraintes d’environnement physique, il y en avait qui naissaient de l’ambiance culturelle, et que les choix et les mécanismes de régulation des décisions faisaient naître une certaine logique dans les répartitions.

Deux nouveaux types de déterminisme se sont affirmés au cours des quinze dernières années: une résurgence de l’environnementalisme sensualiste à la mode du XVIIIe siècle, et certaines formes d’analyse systémique. L’auteur critique ces dernières en montrant la spécificité des choix humains. Il montre alors comment l’idée que l’on se fait des déterminations conditionne en partie les applications de la géographie.

mots clés: DÉTERMINISME, GÉOGRAPHIE (HISTOIRE), ENVIRONNEMENT


Olivier Dollfus. Brèves remarques sur le déterminisme et la géographie

Le déterminisme géographique a contribué, au cours des siècles, à asseoir le statut explicatif de cette discipline dans les mentalités. On essaie de montrer comment le bon usage de la causalité ne permet pas, en toute logique, d’en fournir la preuve. La recherche de la «dernière instance», quelle qu’elle soit, relève plus de l’acte de foi que des possibilités de la démonstration scientifique. Cependant la recherche des régularités spatiales, l’un des objets de la géographie, montre l’existence des systèmes organisateurs de l’espace dont aucun n’a cependant une valeur généralisable en tous temps et en tous lieux. L’existence de la liberté humaine empêche, de façon objective, le déterminisme laplacien d’être opérant, en toute circonstance, dans notre discipline.

mots clés: DÉTERMINISME, GÉOGRAPHIE (HISTOIRE), ORGANISATION DE L’ESPACE


Daniel Loi. Une étude de la causalité dans la géographie classique française (1 fig.)

Cet article présente les méthodes et quelques résultats d’un travail récent cherchant à dégager les structures causales des premières thèses régionales françaises (1905-1910) dans le but d’examiner une éventuelle synthèse explicative.

mots clés: DÉTERMINISME, GÉOGRAPHIE RÉGIONALE, ÉCOLE FRANÇAISE DE GÉOGRAPHIE


Jean-Paul Ferrier. Déterminisme et causalité spatiale


Territoires des autres

Émile Leynaud. Les parcs nationaux, territoire des autres (1 tabl.)

Les six Parcs Nationaux français ont fait naître un type d’espace original, objet de multiples enjeux et concurrences, et d’une réglementation très stricte. Ce ne sont ni des paradis ni des espaces d’oppression, mais on y est toujours, de quelque façon, sur le territoire de l’Autre. La complexité des régimes fonciers et des intérêts locaux aboutit à un bilan nuancé, où les principaux bénéficiaires sont les visiteurs (surtout des classes dirigeantes et des scientifiques), une partie des écotopes, et les espaces périphériques.

mots clés: ENVIRONNEMENT (POLITIQUE DE L’), NATURE (CONSERVATION), PARCS NATIONAUX, SÉMIOLOGIE


Georges Courade. Jalons pour une géographie de la marginalité en Afrique noire

Proposer une géographie de la marginalité, c’est faire un état des lieux et mettre en situation le phénomène dans le contexte géographique et idéologique. D’abord, s’entendre sur ce qui est marginal dans les sociétés d’Afrique Noire, ensuite, identifier le rôle joué par l’espace comme «marqueur» de la marginalité, mais aussi son absence quand il est dilué ou invisible; enfin, découvrir dans les géographies du développement ce qui leur semble produire de la marginalité. Chemin faisant, les procédures de travail sont étudiées en fonction du caractère pluri-dimensionnel du phénomène. Quatre démarches successives sont prises en compte: les approches fonctionnaliste ou «développementiste» et «culturaliste», le modèle d’interprétation «tropicaliste», l’analyse systémique et dialectique.

mots clés: MARGINALITÉ, DÉVELOPPEMENT, GÉOGRAPHIE CULTURELLE, GÉOGRAPHIE THÉORIQUE, AFRIQUE NOIRE


Claude Raffestin. Langues et pouvoir en Suisse


Lectures


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dernière mise à jour: 11 février 2019