L’Espace géographique 4/84

EG 4/84

Version sans les résumés


Débat: géographie tropicale — géographie du Tiers Monde

Olivier Dollfus, Christian Taillard. Présentation du débat


Michel Bruneau, Georges Courade. Existe-t-il une géographie humaine tropicale?

La tropicalité en géographie humaine a du mal à se définir en dehors du modèle d’interprétation de P. Gourou. À partir de la mesure de l’efficacité paysagiste des civilisations, il nous propose une délimitation du «territoire» du géographe au particulier, excluant le socio-politique et l’immédiat. Il fonde la démarche géographique sur l’empirisme pratique. Ce faisant, il a conduit la géographie tropicale à survaloriser l’immersion dans le «terrain», à nier toute attache idéologique ou théorique, à constituer un savoir, source de sagesse. Réduisant l’objet de la géographie aux relations civilisation/milieu, il laisse de côté les rapports des lieux entre eux, qui autorisent un dialogue nouveau avec les autres sciences sociales, d’où son nécessaire dépassement.

mots clés: GÉOGRAPHIE HUMAINE, GÉOGRAPHIE (PRATIQUE), GÉOGRAPHIE TROPICALE


Jean Racine. Pour une géographie combinatoire

L’acuité des attaques menées contre la géographie tropicale, et contre le paradigme de P. Gourou qui l’exprime au mieux, ne va pas sans certains paradoxes, témoignant à leur manière de ce que l’on pourrait appeler la crise d’adolescence d’une nouvelle géographie ayant grandement contribué à une meilleure compréhension du monde d’aujourd’hui. Quelques remarques faites à cet égard invitent à dépasser une dichotomie tropicalité/Tiers Monde qui deviendrait stérile en se figeant, et conduisent à proposer une géographie combinatoire prenant en comptes milieux, civilisations, stratégies socio-éco-politiques et représentations, et tentant d’appréhender l’espace du Tiers Monde, tropical ou non, et les espaces particuliers qui le constituent en analysant à la fois les «individus géographiques» irréductibles et les forces mondiales agissant sur eux.

mots clés: GÉOGRAPHIE TROPICALE, GÉOGRAPHIE (PRATIQUE), GÉOGRAPHIE (THÉORIE), TIERS MONDE


Christian Taillard, Georges Courade, Gilles Sautter, François Durand-Dastès, Alain Durand-Lasserve, Michel Bruneau. La géographie tropicale de Pierre Gourou et le développement


Alain Durand-Lasserve, Jean-Pierre Doumenge, Gilles Sautter, Olivier Dollfus, François Durand-Dastès, Tam Langlet-Quach, Joël Bonnemaison. Géographie tropicale et géographie du Tiers Monde (1 tabl.)


Benoît Antheaume, Joël Bonnemaison, André Lericollais, Jean-Yves Marchal. Recherches géographiques dans le Tiers Monde? Libres réflexions sur une pratique de la géographie à l’ORSTOM (4 tabl.)

Les géographes de l’ORSTOM sont, par nature, voués à des recherches dans les pays du Tiers Monde, situés le plus souvent en zone tropicale. Ils s’intéressent aux problèmes de ce qu’il est convenu d’appeler le «développement». Ils pratiquent une géographie active qui s’effectue fréquemment dans le cadre d’équipes multidisciplinaires et dont le trait distinctif est de partir d’une pratique de terrain.

mots clés: DÉVELOPPEMENT, GÉOGRAPHIE (PRATIQUE), GÉOGRAPHIE TROPICALE, TIERS MONDE


Antoine S. Bailly, Jean-Bernard Racine. À propos de la géographie tropicale: libres réflexions de géographes du centre


Point de vue

Michel Benoit. Itinéraire africain


Antipodes (VII)

Benoît Antheaume. Au chevet de la Nouvelle-Zélande: le diagnostic d’Harvey Franklin (1 fig.)

Les principaux arguments du livre controversé d’Harvey Franklin «Trade growth and anxiety: New Zealand beyond the Welfare State» sont discutés puis actualisés à la lumière des derniers chiffres disponibles ou de récentes informations collectées sur place. La cohabitation entre Blancs et Polynésiens de diverses origines (12 % de la population en 1981), exacerbée par la crise économique qui n’épargne pas la Nouvelle-Zélande, apparaît comme un nouvel élément dans ce pays — grand comme le Royaume-Uni — mais qui n’abrite que 3 millions d’habitants. Trois catégories sociales sont plus particulièrement dépeintes: les workers, les experts et les managers dont l’archétype est le fameux farmer kiwi.

Le commerce était fondé, jusque dans les années cinquante, sur le libre accès des produits primaires néo-zélandais sur le marché britannique; des révisions déchirantes permettent aujourd’hui de le recentrer sur le Bassin Pacifique (Australie, Japon, États-Unis) mais les exportations restent désespérément fondées sur quatre piliers (viande, produits laitiers, laine, bois) dont les prix subissent de fortes variations. La croissance néo-zélandaise a toujours été obérée par une très faible productivité structurelle, qui ne permet plus de maintenir en l’état la forteresse du Welfare State. Les problèmes d’identité des Néo-Zélandais trouveraient leur source dans l’angoisse que sécrètent les villes (qu’habitent 84% de la population en 1981) mais beaucoup plus sûrement dans la perspective qui s’ouvre à ce pays isolé: celle du «cul-de-sac».

mots clés: COMMERCE INTERNATIONAL, NOUVELLE-ZÉLANDE


Géo-humeur

Yves Guermond. À propos du Rapport Lengagne (2 tabl.)


Lectures


[PDF]Table des auteurs et index des matières pour l’année 1984


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<=Les sommaires


dernière mise à jour: 11 février 2019